L’entraînement, une question de motivation

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Par Louis-Philippe Samson
L’entraînement, une question de motivation
Joanie Nadeau-Leblanc est détentrice d’un baccalauréat en kinésiologie de l’Université de Sherbrooke acquis en 2009. (photo Ghyslain Bergeron)

L’EXPRESS MAGAZINE. Chaque année, plusieurs personnes prennent la résolution de se mettre en forme, mais rapidement, bon nombre perdent cette motivation. Alors, comment est-il possible de conserver cette bonne habitude?

Kinésiologue depuis 13 ans, Joanie Nadeau-Leblanc constate ce phénomène. Dans son métier, une partie du travail consiste à garder les clients motivés. Elle a donc développé une expertise certaine en la matière.

«La motivation est quelque chose qui est très volatile. D’un instant à l’autre, elle apparaît puis disparaît. Lorsque la motivation est de passage, il faut en profiter à 100 %. C’est quelque chose qu’on ne contrôle pas vraiment, mais il y a un élément que l’on peut contrôler. Il s’agit de la discipline», évoque la détentrice d’un baccalauréat en kinésiologie de l’Université de Sherbrooke.

La kinésiologue voit la discipline comme un muscle qui doit lui aussi être entraîné. Pour y arriver, la structure d’entraînement sera importante. Mme Nadeau-Leblanc suggère de voir le moment choisi pour faire du sport comme un rendez-vous qui ne se déplace ou ne s’annule pas afin de créer la routine.

entraînement poids haltères
Une meilleure humeur, un sommeil plus réparateur, l’émergence de pensées positives et une plus grande capacité de concentration sont parmi les bienfaits de l’activité physique.(photo Ghyslain Bergeron)

«Une structure aidera à bâtir cette discipline. Comme kinésiologue, je donne cette structure à mes clients en leur fixant un point de départ et un chemin à suivre. Comme lorsqu’on construit une maison, il faut un plan; il en faut aussi un pour que notre corps puisse bouger intelligemment», compare Mme Nadeau-Leblanc.

Souvent, les bonnes résolutions du Nouvel An ne tiennent pas plus longtemps que quelques semaines. Cependant, Joanie Nadeau-Leblanc croit qu’il faut mettre en pratique la nouvelle habitude durant une période significative pour en ressentir les réels bienfaits physiques et mentaux.

«Des gens lâchent l’entraînement parce qu’ils ne comprennent pas les bienfaits et ne maintiennent pas la nouvelle habitude assez longtemps. Plusieurs n’atteignent pas ce stade parce qu’ils n’ont pas encore gouté à l’endorphine ou ressenti toutes les belles hormones qui se créent dans leur corps. Le manque de temps peut finir par prendre le dessus et l’entraînement est délaissé», communique-t-elle.

La spécialiste de l’activité physique énumère entre autres une meilleure humeur, un sommeil plus réparateur, une plus grande réserve d’énergie, l’envie de mieux manger, l’émergence de pensées positives et une plus grande capacité de concentration comme des bénéfices de l’entraînement.

À la maison ou au gymnase

Alors que certains préfèrent l’entraînement au gymnase, d’autres s’entraîneront à la maison. L’espace choisi pour bouger aura également une influence sur l’état d’esprit qu’une personne aura sur sa routine sportive.

«Il est important d’avoir un espace bien aménagé à la maison et des accessoires de base. Ces éléments peuvent contribuer à la discipline et ainsi augmenter la motivation. S’entraîner avec seulement le poids de notre corps dans un petit espace ne sera pas très motivant par exemple», indique la kinésiologue.

Un ballon d’exercice, deux paires d’haltères ou deux élastiques de résistance différente et un tapis de sol font partie de ces accessoires du kit de base de la kinésiologue.

Les élastiques, le ballon d’exercice et le tapis de sol sont parmi les accessoires recommandés par la kinésiologue pour un ensemble d’entraînement à la maison. (photo Ghyslain Bergeron)

L’entraînement en gymnase permet d’avoir accès à une multitude d’appareils, de poids libres sans négliger les conseils d’entraîneurs. «À la maison, certaines personnes pourraient perdre la motivation parce qu’elles se sentent seules. Elles ont besoin de se challenger ou de s’entraîner avec des appareils. Dans les centres de conditionnement physique, il y a beaucoup de choix et plusieurs professionnels peuvent aider et motiver. Parfois lorsque c’est fait à la maison, les suivis sont peut-être un peu moins rapprochés», exprime celle dont le bureau est situé sur la rue Heriot.

Mme Nadeau-Leblanc insiste cependant sur le fait que les motivations doivent être réelles. «Il y a des gens qui s’inscrivent au gym parce qu’ils ont peut-être plus envie de sortir ou de socialiser que de s’entraîner et atteindre des résultats. Il faut que ce soit une motivation intrinsèque et non extrinsèque, c’est-à-dire qu’il faut avoir le besoin de bouger et se fixer des objectifs. Lorsque c’est fait à la maison, ça peut devenir plus facile puisqu’il n’y a pas la contrainte de temps de déplacement», dit-elle.

Par ailleurs, afin de faciliter les suivis, de plus en plus de kinésiologues utilisent des plateformes numériques pour élaborer les plans d’entraînement de leurs clients et ensuite assurer le suivi. Ces outils peuvent inclure plusieurs fonctionnalités, tels qu’un chronomètre, des animations des mouvements à effectuer ou encore des effets sonores, qui peuvent aider à structurer l’entraînement.

«Je peux construire un plan d’entraînement qui sera programmé sur la plateforme virtuelle. Il y a aussi une messagerie intégrée qui permet à mes clients de me poser des questions aux besoins. En pouvant les suivre à distance, ils peuvent être plus motivés à améliorer leurs acquis», indique Joanie Nadeau-Leblanc.

Il existe plusieurs façons de conserver ou encore de se mettre en bonne forme physique. Il suffit de trouver la plus adaptée à ses besoins, qui facilite la discipline et qui favorise sa motivation.

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