Matières résiduelles : des mesures applaudies par le CRECQ

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Par Emmanuelle LeBlond
Matières résiduelles : des mesures applaudies par le CRECQ
Environ 80 mesures ont été établies dans le Plan de gestion des matières résiduelles 2023-2030. (Photo : gracieuseté)

ENVIRONNEMENT. La troisième mouture du Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) de la MRC de Drummond est composée de plusieurs mesures «innovantes», soutient le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ).

Arianne Lefebvre est chargée de projets en matières résiduelles et changements climatiques au CRECQ. Elle a l’habitude d’analyser les différents PGMR qui sont adoptés à travers la région. Qu’est-ce qui attire son attention? La liste des actions. D’après elle, celle de la MRC de Drummond sort du lot. Plusieurs mesures innovantes s’y trouvent.

Par exemple, une étude de caractérisation des déchets du secteur résidentiel est prévue en 2023 pour connaître leur composition. «Je trouve ça vraiment important, indique-t-elle. Ça nous permet de savoir ce qui se trouve dans les sacs qui finissent au site d’enfouissement. Par la suite, c’est plus facile de fixer des actions qui représentent les besoins.» Rappelons que la dernière caractérisation de déchets, effectuée par la MRC de Drummond, a été réalisée en 2017.

Dans la liste des actions, il est envisagé d’offrir des cours de réparation en collaboration avec la Ressourcerie Transition. Arianne Lefebvre encourage une telle initiative : «On est dans une époque où on achète et on jette rapidement. Ce n’est pas un réflexe de réparer nos objets. On ne sait pas comment s’y prendre et les pièces sont difficiles à trouver. Je trouve ça intéressant de proposer aux citoyens des cours de réparation avec des experts.»

La MRC de Drummond prévoit «évaluer les options de recyclage du polystyrène et mettre en place sa récupération selon les recommandations». Arianne Lefebvre se réjouit de constater que cette matière pourrait avoir une deuxième vie. Actuellement, il n’y a pas d’option pour recycler les articles en styromousse sur le territoire, alors que les écocentres de Sherbrooke les autorisent, mentionne-t-elle.

De plus, l’entité administrative souhaite évaluer la pertinence d’un service de collecte des électroménagers avec halocarbure et autres encombrants. Il s’agit d’un gaz «extrêmement polluant» qui se trouve dans les appareils réfrigérants. «S’il y a une collecte qui prend ça en charge, ça serait très bénéfique», commente-t-elle.

Cette année, une étude sera menée sur l’offre de service en lien avec l’écocentre. Le but est de connaître les besoins du territoire en termes d’infrastructures. «On est hyper chanceux d’avoir un si bel écocentre, comparativement à d’autres régions qui n’en ont pas. Le nôtre est moderne et il accepte des matières variées. Si la MRC pense qu’il y a un besoin d’ouvrir un nouvel écocentre, pourquoi pas? C’est une super idée. Ça permettrait à plus de citoyens d’y avoir accès.»

Les encombrants

À la lecture du PGMR, Arianne Lefebvre a été interpellée par la situation des encombrants sur le territoire. Malgré la présence d’un écocentre, trop de matières valorisables se retrouvent en bordure de rue.

Selon la caractérisation des encombrants, réalisée par la ville de Drummondville en 2020, 79% des matières mises en bordure de rue étaient valorisables. «C’est énorme comme statistique quand on sait que tous les encombrants vont directement à l’enfouissement. Il faut trouver un moyen pour remettre les encombrants sur le marché, que ce soit avec la Ressourcerie Transition ou avec les plateformes en ligne.»

Cette dernière rappelle que quelques municipalités, soit Drummondville, Durham-Sud, Notre-Dame-du-Bon-Conseil village et Saint-Germain-de-Grantham, ont mis en place des mesures pour détourner ces matières de l’enfouissement, comme des collectes sur appel et des collectes spéciales pour certaines matières, dont le bois et les technologies de l’information et des communications (TIC).

Quoi qu’il en soit, Arianne Lefebvre souligne que la MRC de Drummond a connu des avancées importantes depuis l’entrée en vigueur du premier PGMR. La quantité de résidus résidentiels enfouis annuellement est passée de 383 kilogrammes à 308 kilogrammes par habitant en 2013, puis à 230 kilogrammes par habitant en 2020.

Selon le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la MRC de Drummond est celle qui génère le moins de déchets en comparaison avec les autres MRC situées au Centre-du-Québec.

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