ÉCONOMIE. De passage à Drummondville, au Centrexpo Cogeco, le 24 janvier dernier, le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, a livré son point de vue quant à la situation économique régionale.
Dans une région comme celle de Drummondville, celui-ci estime que les petites et moyennes entreprises (PME) seront au cœur de l’économie dans un contexte de ralentissement. Ainsi, le dynamisme d’un milieu, comme celui de Drummond, l’aidera à traverser cette période creuse.
«C’est évident qu’on voit venir un ralentissement en 2023, mais son ampleur n’est pas encore établie. Dans ces circonstances, la force d’un endroit comme Drummondville et ses atouts sur lesquels il faut miser sont ses entreprises et le dynamisme entrepreneurial. Qu’il y ait un ralentissement ou pas, la dynamique entrepreneuriale va rester. Les gens ont envie de se lancer et de faire des affaires. C’est un atout par rapport à des endroits où il n’y a pas déjà cette base», a indiqué Guy Cormier.
Alors que les terrains à vocation industrielle sont d’une rareté jamais vue à Drummondville, Guy Cormier estime qu’il faut regarder la situation comme un ensemble. Selon lui, les PME déjà en affaires prennent une place essentielle dans le grand monde économique.
«Si l’on regarde les économies du Québec et du Canada, ce sont principalement des économies de PME; plus de 80 % de nos entreprises en sont. Je pense qu’il ne faut pas seulement le voir sous l’angle des terrains industriels et si l’entreprise est basée à Drummondville. Il faut plutôt se concentrer sur la contribution qu’a une entreprise à l’activité économique de la région. Je pense qu’en regardant la dynamique, il faut être fier de Drummondville et de la place qu’elle prend. Lorsque nous avons des PME qui sont encore plus internationales qu’avant, ça donne des opportunités pour une ville comme Drummondville», a expliqué M. Cormier.
Plusieurs facteurs lui laissent croire que la région drummondvilloise devrait bien s’en tirer. M. Cormier cite le faible taux de chômage, l’épargne accumulée durant la pandémie et l’attitude des gens du milieu parmi ceux-ci.
«On voit plus de personnes qui ont de bonnes liquidités. Les années 2021 et 2022 ont bien été pour beaucoup d’entreprises. Essentiellement, elles sont dans une bonne posture pour faire des acquisitions ou des expansions. Puis, il y a l’attitude des citoyens, qui sont fiers de leur milieu, et celle des entrepreneurs, qui ont envie de prendre de l’expansion et de faire croître leur entreprise. Ce sont tous des facteurs et des conditions gagnantes qui aident un milieu comme Drummondville à relever des défis», a souligné le président du Mouvement Desjardins.
Responsabilité sociale
Guy Cormier était à Drummondville pour participer à un panel, organisé dans le cadre d’une tournée des régions du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), qui abordait la thématique de la responsabilité sociale des entreprises. Devant une salle composée majoritairement de jeunes entrepreneurs et d’acteurs de l’économie régionale, le comptable de formation a livré un plaidoyer pour la création d’une économie plus écoresponsable et qui laisse de la place à la nouvelle génération dans le milieu des affaires.
«J’ai rencontré des entrepreneurs qui ont une volonté de faire croître leur entreprise. Des gens qui veulent le réaliser d’une façon encore plus équilibrée que ce qui a été fait durant les dernières décennies et qui ont une conscience de l’ensemble des processus. À Drummondville, je crois que la fierté d’être un leader, de vouloir être un milieu dynamique, à l’avant-garde, innovateur et entrepreneur fera naturellement en sorte que les gens voudront intégrer ces dimensions de responsabilité sociale», a-t-il dit.
Selon le président et le panéliste invité Maxime Lakat, co-directeur exécutif chez Re_Génération, cette responsabilité sociale doit être de plus en plus intégrée dans les milieux d’enseignement et même durant le parcours professionnel.
«Est-ce que les établissements d’éducation drummondvillois intègrent des dimensions de responsabilité sociale dans la formation des jeunes? La question qu’on doit se poser est si l’on conscientise assez tôt les jeunes à cela», s’est questionné Guy Cormier.
«C’est une question d’éducation continue. Celle-ci ne devrait pas s’arrêter après l’université. Je crois qu’il devrait y avoir une multitude de cursus adaptés aux entrepreneurs sans nécessairement avoir à retourner sur les bancs d’école. Il peut y avoir beaucoup de ressources de formation continue. C’est quelque chose dans laquelle on devra investir comme société selon moi et qui devra profiter aux PME», a ajouté M. Lakat.
Guy Cormier a participé à cette tournée avec enthousiasme. Il souhaitait d’abord écouter ces jeunes entrepreneurs afin de bien comprendre leurs préoccupations, leurs aspirations et entendre ce qu’ils avaient à dire dans un désir d’amélioration.
«On voulait donner une place à ces jeunes. Le but est de leur permettre de rêver. La passation du bâton témoin aux plus jeunes par ma génération me préoccupe. Nous avons eu beaucoup d’impact au Québec depuis près de 40 ans et, maintenant, nous avons une responsabilité de donner le relais à une jeunesse qui aura à relever les défis des 40 prochaines années», a exposé M. Cormier.
À la conclusion de cette tournée, qui prendra officiellement fin le 31 janvier à Québec, avec une soirée gala, Guy Cormier a indiqué qu’il aborde l’avenir économique du Québec avec optimisme et enthousiasme.
