La Cour d’appel envoie Simon Houle en prison

CAROLINE LEPAGE
La Cour d’appel envoie Simon Houle en prison
Simon Houle. (Photo : Tirée de Facebook)

JUSTICE. L’ingénieur de Drummondville Simon Houle, qui avait bénéficié d’une absolution conditionnelle en juin dernier, devra finalement purger un an de prison pour avoir agressé sexuellement une femme assoupie et avoir pris des photos de ses parties intimes, a tranché la Cour d’appel, mercredi.

Le jugement de l’honorable Matthieu Poliquin, rendu le 21 juin dernier, au palais de justice de Trois-Rivières, permettait à Simon Houle de s’en sortir sans dossier criminel. Cette décision avait suscité un tollé, surtout que l’accusé était coupable des faits suivants.

Il la touche et la photographie

En avril 2019, l’accusé et la victime fréquentent la même université. Un soir où ils se retrouvent dans un bar, avec plusieurs amis, ils consomment de l’alcool. À la fermeture de l’établissement, certains d’entre eux, dont l’accusé et la victime, continuent la soirée au logement d’un ami.

Un peu plus tard, la victime se rend dans la chambre du locataire de l’appartement. Elle se couche dans son lit à côté de lui. Elle est sur le dos, habillée et par-dessus les couvertures. Elle s’endort alors que l’accusé n’est pas dans la chambre.

La victime se réveille par la lumière d’un appareil photo. Elle sent des doigts dans son vagin qui font un mouvement de va-et-vient. Elle sent également que sa camisole est levée et que son soutien-gorge est détaché par l’avant.

Elle panique. Elle bouge légèrement et l’accusé retire ses doigts de son vagin. Elle se lève, rattache son soutien-gorge, baisse sa camisole et s’en va dans la cuisine où elle se couche sur le sol.

L’accusé la rejoint. Il la prend dans ses bras et la ramène dans la chambre sur le lit. Elle finit par se rendormir. À son réveil, elle prend conscience de ce qui lui est arrivé dans la nuit.

Elle appelle son conjoint et lui mentionne qu’elle croit que l’accusé a pris des photos d’elle pendant qu’elle dormait.

Quelques jours après, un ami au fait qu’il serait arrivé cet évènement regarde dans le téléphone de l’accusé. Il trouve alors, dans la corbeille de l’appareil, des photos des parties intimes d’une femme. Il informe la victime qui porte officiellement plainte aux policiers.

Neuf photos sont récupérées dans le cellulaire de l’accusé. Elles sont montrées à la victime qui reconnaît son corps.

L’accusé est arrêté et demeure en liberté tout au long du processus judiciaire.

Acharnement

Dans sa décision, le juge Poliquin considérait le fait que l’accusé ait avoué avoir touché le sexe d’une autre femme assoupie comme étant de la transparence. Il soulignait que l’évènement s’était déroulé « somme toute rapidement » et que l’état d’ébriété de Simon Houle pouvait «permettre d’expliquer un comportement», sans toutefois qu’il puisse s’en servir pour se défendre.

Mercredi, la Cour d’appel a plutôt statué que Simon Houle a fait preuve «d’acharnement» pendant l’agression, qui ne s’est pas déroulée «rapidement», rapporte La Presse.

«La Cour d’appel estime que le juge Poliquin a fait «un pas qu’il lui était impossible de franchir» en qualifiant l’agression sexuelle et le voyeurisme à l’égard de la [victime] de gestes «contextuels et ponctuels» dans la vie de Simon Houle», peut-on lire dans l’article du quotidien montréalais, diffusé mercredi sur le web.

De plus, la Cour d’appel reproche au juge de première instance d’avoir occulté certains facteurs aggravants liés au voyeurisme, particulièrement le nombre de photos, leur contenu et le fait qu’elles soient demeurées accessibles pendant un mois et demi dans le téléphone de l’accusé. Il a aussi montré ces photos à un ami.

Simon Houle devra donc se livrer aux autorités le 30 janvier prochain.

Congédié

L’accusé, qui a fait partie de l’équipe d’ingénierie de Canimex pendant près de quatre ans, a été congédié l’été dernier par son ancien employeur. Selon lui, les faits exposés dans la décision du juge Poliquin allaient à l’encontre des valeurs de l’entreprise.

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