Entre bons coups et défis

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Par Cynthia Martel
Entre bons coups et défis
Pas moins de 850 logements abordables et subventionnés bonifieront le parc immobilier d’ici 2030. (Photo : Gracieuseté)

REVUE DE L’ANNÉE. Pour sa première année complète à siéger, le conseil municipal de la Ville de Drummondville a eu à faire face à certains défis importants tout en cumulant des réalisations parfois audacieuses, parfois nécessaires. 

Logements abordables

Avec un taux de logements inoccupés de 0,2 % à Drummondville, le conseil municipal fait des logements sociaux et abordables une priorité. Pour s’attaquer à cette sévère crise qui perdure, la Ville annonce en mars une somme de 5,75 M$ permettant l’ajout de 850 logements abordables et subventionnés d’ici 2030, dont 200 au cours des quatre prochaines années.

Précisément, la Ville subventionnera à hauteur de 3,75 M$ les mises de fonds des 150 premiers logements acquis par l’Office d’habitation Drummond (OHD) et Innov Habitat Drummond (IHD). À terme, le plan prévoit l’acquisition et la rénovation, s’il y a lieu, de 450 logements sur huit ans, dont 200 d’ici 2026.

De plus, un nouveau Fonds du logement social et communautaire est mis sur pied avec une somme initiale de 2 M$. Ce montant viendra soutenir la construction de 400 logements subventionnés d’ici 2030, dont 250 au cours des quatre prochaines années.

Ces sommes s’ajoutent également à une subvention de 55 000 $ versée par la Ville à l’OHD pour soutenir son service d’aide à la recherche de logement (SARL). À la fin juillet, 80 ménages sont encore à la recherche d’un toit. Du nombre, 11 sont considérés en situation critique puisqu’ils se trouvent dans un hébergement d’urgence de l’OHD. Avec ces statistiques, l’organisme franchit le cap des 500 demandes d’aide en 2022, ce qui représente plus que le double par rapport à l’année précédente.

La réserve de terrains industriels à sec

Mai. Alors que Drummondville est en plein essor et que des entreprises cognent à la porte pour s’y installer, la capitale du développement n’a plus de terrains publics zonés industriels à vendre. Le dernier vendu est celui qu’exploite le producteur de protéines d’insectes, Entosystem, dans la vitrine 55.

La Ville travaille à la création d’un nouveau parc industriel. (Photo Ghyslain Bergeron)

On se souviendra que l’ancien maire de Drummondville, Alain Carrier, avait levé le drapeau rouge quelques fois en 2021, multipliant les déclarations publiques et accélérant le dossier d’aménagement de nouveaux espaces industriels tant du côté du secteur Saint-Charles-de-Drummond que de Saint-Nicéphore.

En mode solutions, la Ville a ciblé des terrains industriels déjà développés totalisant 8,6 millions de pieds carrés. Il s’agit de sections non utilisées appartenant à des entreprises et pouvant permettre la densification.

Les terrains industriels disponibles au sein des municipalités faisant partie de la MRC de Drummond et les six millions de pieds carrés qui ont été répertoriés sur le territoire et qui appartiennent à des intérêts privés peuvent également être de bonnes alternatives, selon la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.

Parallèlement, la Ville travaille à la création d’un nouveau parc industriel, qui doit permettre d’ajouter 28,5 millions de pieds carrés pour compléter la Vitrine 55, dans le secteur Saint-Nicéphore. La Ville envisage un horizon de cinq ans et plus pour la création de cette nouvelle zone.

Le parc industriel Saint-Charles, en bordure de l’autoroute 20, devrait pour sa part accueillir des entreprises d’ici deux ou trois ans, bien que l’échéancier initial visait 2022. À l’automne, Drummondville est toujours dans l’attente d’un retour du ministère de l’Environnement, qui doit étudier le site d’une superficie d’environ 3 millions de pieds carrés en raison de la présence de milieux humides et hydriques.

Des alternatives au gazon vert

La Ville veut favoriser le couvert végétal écologique. Au début de l’été, elle lance un projet pilote au cours duquel une variété de pelouses non traditionnelles demandant peu d’entretien est plantée dans des espaces bien ciblés. Neuf sites ont été désignés comme «espaces de sensibilisation».

La Ville a aménagé un espace de sensibilisation avec du trèfle au coin des rues Saint-Jean et Notre-Dame. (Photo Marilyne Demers)

En plus de ceux-ci, quatre sites servent de lieu d’arrêt de tonte volontaire. Ces zones se retrouvent entre autres au parc Saint-Aimé ainsi qu’au coin des boulevards Saint-Joseph et Jean-de-Brébeuf.

Pour l’appareil municipal, les bienfaits de cette initiative sont nombreux : améliorer la biodiversité en milieu urbain, favoriser la présence d’insectes pollinisateurs, économiser l’eau potable, résister aux sécheresses et réduire les gaz à effet de serre.

De plus, la Ville souhaite amener la population à revoir sa conception de terrain parfait qui va au-delà de l’esthétisme. Des tests sont effectués et serviront de guide pour les citoyens dans leurs choix d’espèces, selon les caractéristiques de leur cour et l’ensoleillement.

Bien qu’il s’agisse d’un projet pilote, celui-ci pourrait fortement être reconduit.

Ce programme de substitution au couvert végétal fait suite au bannissement des pesticides à Drummondville.

Des experts scrutent la plage contaminée  

20 juillet. Les autorités municipales doivent procéder à la fermeture de la plage en raison d’une contamination à la bactérie E. coli. La concentration est 40 fois plus élevée que la norme qui permettrait son ouverture à la baignade. Cela correspond donc à la cote D, soit la pire note que peut obtenir un plan d’eau.

1er août. Une douzaine de jours après la fermeture de la plage, la cause de la concentration extrêmement élevée de la bactérie E. coli est toujours méconnue.

Le ministère de l’Environnement et des Changements climatiques a demandé à la Ville de Drummondville d’établir les possibles causes. Les fientes d’oiseaux peuvent affecter la qualité de l’eau, mais il est difficile à ce stade-ci de faire le lien. L’appareil municipal a également vérifié si des surverses d’eaux usées ont eu lieu, ce qui s’avère négatif.

12 août. La Ville de Drummondville fait appel à des experts afin d’explorer différentes pistes de solution. L’heure juste sera donnée au printemps prochain, ce qui permettra d’avoir un portrait complet de la rivière, selon différents climats ou diverses influences externes saisonnières.

Le conseil jeunesse est formé

Un peu plus d’un an après le lancement officiel du projet, le conseil jeunesse se concrétise. En février, sept sièges sont remportés sur les 13 par des jeunes âgés de 15 à 17 ans.

Du 12 au 17 mars, un scrutin virtuel se tient pour élire les six derniers conseillers âgés de 12 à 14 ans.

Le conseil est formé de jeunes âgés de 12 à 17 ans. (Photo gracieuseté)

21 mars. Jamie Barr, Eliot Cusson, Anys De Clerck, Évelyne Fournelle-Labrecque, Jeanne Gagnon, Olivier Gailloux, Cédric Gauthier, Rosemarie Heine, Laurence Houle, Cléanne Lampron, Samuel Lemay, Matt Pétrin et Eugénie Poirier forment la première cohorte.

29 mars. L’assermentation se déroule marquant l’entrée en poste officielle du conseil, lequel est finaliste pour le Mérite municipal le 21 novembre dans la catégorie Implication bénévole municipale.

Soulignons que les adolescents bénéficient d’une enveloppe de 50 000 $ pour réaliser des initiatives dans la communauté. À ce sujet, plusieurs possibilités sont étudiées.

Les jeunes ont joué un rôle important dans la planification stratégique 2023-2027 de la Ville. Leur contribution a également été mise à profit dans le cadre du Festival JAIME.

Les membres du conseil jeunesse sont élus pour un mandat de deux ans. Leur rôle est de conseiller les membres du conseil municipal sur les sujets qui les touchent.

Un nouveau chapitre dans le dossier du site d’enfouissement

14 juin. La Cour supérieure annule le décret de Québec autorisant la poursuite des activités de Waste Management (WM) à Drummondville.

En septembre 2021, rappelons que Québec donnait le feu vert à la création d’une zone d’intervention spéciale (ZIS), permettant à WM d’enfouir 430 000 tonnes de matières résiduelles par année pendant 10 ans sur la phase 3B. Pour le gouvernement, il s’agit de la «seule option possible pour éviter une crise sanitaire inévitable en cas d’interruption de service».

Le Tribunal tranche que ce décret est non conforme à sa loi habilitante. La Cour supérieure reproche au gouvernement et au ministère de l’Environnement de ne pas avoir respecté certaines normes quant au périmètre et de ne pas avoir procédé à une opération cadastrale pour subdiviser les lots nécessaires à la création de la ZIS, sous prétexte que le ministère a «manqué de temps».

(Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Québec dispose ainsi d’un délai pour adopter un nouveau décret conforme à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

Pour Drummondville, il s’agit d’une victoire, pour reprendre les mots de la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, qui affirme que ce jugement donne en quelque sorte raison à l’appareil municipal sur le fait que le gouvernement n’a pas suivi ses propres règles sur la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme lorsqu’il a décrété la ZIS.

19 juillet. Québec fait appel du jugement avant que la Ville conteste cet appel et procède à la requête d’exécution provisoire, laquelle a été rejetée par le juge Guy Cournoyer en septembre. Ce dernier estime que les circonstances du dossier «ne justifient pas l’ordonnance d’exécution provisoire» faisant l’objet de l’appel. En d’autres mots, la création de la ZIS représentait la décision à prendre et «était nécessaire pour faire face à l’importante crise sanitaire qu’engendrerait la fermeture du site d’enfouissement alors «qu’aucune solution alternative, réaliste et viable n’a été trouvée à ce jour.»

Relance du centre-ville

Depuis le printemps, le centre-ville se refait une beauté. Après avoir reçu un montant de 900 000 $ provenant du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), les membres de la Commission de développement du centre-ville se sont mis en action. Du mobilier urbain coloré est ajouté près de la place Saint-Frédéric en plus d’une surface gazonnée synthétique. Davantage de spectacles sont présentés et des parcours urbains de découvertes sont proposés.

L’installation de mobilier urbain sur la rue Girouard fait partie de l’une des initiatives. (Photo Ghyslain Bergeron)

L’élaboration d’une image de marque distinctive et d’une campagne de promotion ainsi que des projections murales semblables à ce qui a été fait sur la Basilique Saint-Frédéric à l’automne 2021 constituent d’autres initiatives prévues au plan de réaménagement des rues Heriot et des Forges en prévision du projet de la Fortissimo.

La conseillère du district 3 et présidente de la Commission, Catherine Lassonde, considère que les 900 000 $ accordés ne représentent qu’un début pour la revitalisation du secteur.

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