Mario Roy pourrait payer 6000 $ pour son festival anti-mesures sanitaires

CAROLINE LEPAGE
Mario Roy pourrait payer 6000 $ pour son festival anti-mesures sanitaires
Palais de justice de Drummondville. (Photo : Archives, L'Express)

JUSTICE. Le leader du mouvement anti-masque, Mario Roy, pourrait devoir payer 6000 $ pour son rassemblement anti-mesures sanitaires qui s’est tenu aux vergers Blanchard de Wickham en août 2020.

L’un des organisateurs, Mario Roy, s’était vu remettre un constat d’infraction le 31 juillet 2020 pour avoir refusé de suspendre la tenue de tout festival ou de tout autre événement de même nature prévu au 1061, rue Principale à Wickham. Le constat lui exigeait de payer 4000 $ d’amendes, 1000 $ de frais et 1000 $ de contribution pour un total de 6000 $.

Cet individu qui fait la manchette au Québec depuis le début de la pandémie a contesté devant les tribunaux ce constat d’infraction, mais le procureur général du Québec a présenté récemment une requête de rejet sommaire qui a été acceptée le 20 décembre dernier.

Il s’agit d’un pouvoir exceptionnel dont dispose le Tribunal de refuser à une partie le droit de se faire entendre. Une décision finale dans ce dossier sera prononcée le 23 janvier 2023 au palais de justice de Drummondville.

L’Express avait couvert ce rassemblement à l’origine du constat d’infraction. Jugée illégale par la Santé publique, cette « Manifestation en chansons » avait mobilisé entre 500 et 650 personnes, alors que le port du masque avait été déclaré obligatoire depuis peu dans les lieux intérieurs.

«On veut militer contre la dictature qui s’en vient avec le port du masque. On nous oblige de le faire alors que la ligne de la courbe est à 0. On sait que la COVID-19 existe, mais on ne croit pas qu’il y a une pandémie», avait déclaré M. Roy à un journaliste de L’Express.

Lors de l’événement, les policiers de la Sûreté du Québec avaient effectué une surveillance sur le site. Cependant, ils n’avaient pas eu à imposer des amendes parce que les règles sociosanitaires n’étaient pas respectées. Le porte-parole de la SQ avait rapporté une seule une plainte à cause du bruit.

Tickets COVID à Québec et Saint-Jérôme

Mario Roy a reçu d’autres avis d’infractions à la Loi de la santé publique pendant qu’il se trouvait dans d’autres régions du Québec. Le 14 novembre 2020, il s’est vu remettre un constat de 1546 $ qu’il conteste au palais de justice de Québec. Le jugement dans cette cause est toujours attendu. La dernière comparution de cet individu qui a l’habitude de se représenter lui-même aux tribunaux a eu lieu en mai 2022.

Mario Roy.

Ce Wickhamois refuse aussi de payer les 1550 $ exigés pour avoir enfreint la Loi de la santé publique le 30 janvier 2021 à Saint-Jérôme. Ce dernier attend son procès prévu le 7 février 2023.

Méfaits et harcèlement

Dès janvier 2023, Mario Roy est à nouveau convoqué au palais de justice de Montréal pour la suite des procédures de ses dossiers à la cour criminelle.

Cette figure de proue du mouvement anti-masque fait aussi face à des accusations de méfait et de complot pour avoir bloqué des voies du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en mars 2021.

Quelques jours plus tard, l’homme de 51 ans s’est retrouvé derrière les barreaux pour des accusations de harcèlement et d’intimidation contre une avocate du Barreau du Québec. Cette organisation avait poursuivi en justice M. Roy, qui exerçait illégalement la profession d’avocat sans être inscrit au Tableau de l’Ordre des avocats, et l’a fait déclarer coupable.

Remis en liberté à la fin de l’été 2021, l’accusé n’aurait pas respecté ses conditions alors qu’il aurait fait référence à deux avocats sur les réseaux sociaux, ce qui lui était interdit.

Poursuite en diffamation contre « La Presse »

Parmi les nombreuses batailles judiciaires à son actif, Mario Roy a intenté une poursuite en diffamation contre « La Presse » et son journaliste Philippe Teisceira-Lessard, à qui il réclamait 275 000 $.

Ce dernier affirmait que l’article intitulé « Drame de Granby : des fonds récoltés iront à un groupe complotiste » et publié le 15 mai 2019 avait entaché sa réputation et sa crédibilité.

M. Roy s’est plutôt vu refuser sa demande introductive d’instance, en octobre 2022, au palais de justice de Drummondville. La juge Sophie Picard de la Cour supérieure lui a plutôt ordonné de payer les frais de justice de la requête.

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