Charlo Darko renoue avec ses racines

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Par Emmanuelle LeBlond
Charlo Darko renoue avec ses racines
Charlo Darko a débuté sa carrière professionnelle de tatoueur il y a neuf ans. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Après avoir tatoué dans quelques villes aux États-Unis et au Canada, l’artiste Charlo Darko a fait le choix de renouer avec ses racines drummondvilloises en offrant ses services à l’espace artistique Ö Berkail.

Charlo Darko a un mode de vie nomade. Présentement, il a un appartement à Sherbrooke, mais il travaille surtout à Montréal. Il loue une chambre dans la métropole pour «avoir un pied à terre». Il y a deux ans, il a fondé la coopérative de tatouage Crève-Cœur avec sept autres copropriétaires.

L’homme de 32 ans a maintenant envie d’étendre ses horizons. «J’ai passé ma vie professionnelle à Montréal. J’ai envie de tatouer à l’extérieur. Drummondville fait partie de mes nouvelles destinations. C’est un retour aux sources pour moi», indique-t-il, en précisant que Sherbrooke et Saint-Élie-de-Caxton sont aussi dans sa mire.

Naissance d’une passion

L’artiste tatoueur est né à Sherbrooke. Il a déménagé à l’âge de 11 ans à Drummondville. Il a fait ses études à l’école secondaire La Poudrière et au Cégep de Drummondville. Le programme préuniversitaire en arts visuels l’interpellait. «Pour moi, c’était naturel de me diriger vers ce domaine. Au secondaire, l’art plastique était une des seules matières qui me motivait. Au cégep, les professeurs nous ont ouvert les yeux sur plusieurs possibilités. L’art ne se limitait pas qu’au dessin et à la peinture», raconte celui qui a eu un coup de cœur pour la sculpture.

Ensuite, Charlo Darko s’est dirigé à Montréal pour réaliser une attestation d’études collégiales dans le but de faire des décors de scène. Il a travaillé pendant un moment dans le milieu du cinéma, mais il ne se sentait pas à sa place. Il a plutôt décidé de débuter une majeure en sculpture à l’Université de Concordia.

C’est à ce moment que le tatouage est arrivé dans sa vie, alors qu’il était âgé de 24 ans. «Un de mes amis était bédéiste. On aimait les tatouages. On s’est trouvé de l’équipement et on a commencé à faire ça ensemble. Il n’a pas aimé ça. J’ai hérité de tout. Ça a été très autodidacte», explique-t-il.

Alors qu’il considérait cette activité comme un passe-temps, il a réalisé qu’il avait le potentiel d’aller plus loin. Grâce à ses efforts, il a réussi à entrer dans un studio de tatouage.

Voyager

L’artiste tatoueur a développé son style au fil des expériences et des voyages qu’il a réalisés. En neuf ans de carrière, il a travaillé dans quelques villes aux États-Unis comme New York, Philadelphie et Houston. Il a également participé à la plus grosse convention de tatouage du Canada à Calgary.

Ces séjours ont été formateurs pour lui. «J’ai appris qu’il ne faut pas se gêner d’aller voir ailleurs. Chaque studio a son énergie. D’une ville à l’autre, c’est différent. C’est bénéfique de connaître d’autres façons de faire que ce soit par les techniques utilisées ou les façons d’approcher la clientèle.»

Charlo Darko se spécialise dans les tatouages à l’encre noire. Ses sujets préférés sont les thèmes médiévaux, botaniques et encyclopédiques. «Je suis un passionné d’histoire. Je trouve beaucoup mes inspirations dans les livres en me rendant dans les vieilles librairies. J’aime traiter de sujets qui font partie de l’imaginaire collectif, mais qui ne sont pas nécessairement mis de l’avant», mentionne-t-il.

Point d’attache

Charlo Darko a tatoué pour la première fois à l’espace artistique Ö Berkail à Drummondville et il a eu un coup de cœur pour l’endroit. Il a été invité dans le cadre d’un événement qui s’est déroulé en même temps que le Festival JAIME. L’artiste tatoueur a voulu faire de cet endroit son point d’attache au Centre-du-Québec.

«Je trouve ça cool que la culture du tatouage se développe à Drummondville. Il y a de nouveaux studios qui ouvrent. Il y en a déjà des bons, mais ça fait du bien d’avoir de la variété. Ça permet d’avoir une offre diversifiée pour la clientèle. Je trouve ça motivant et gratifiant de participer à ça», souligne-t-il.

D’ailleurs, l’artiste participera au Marché des fêtes Central pop, les 19 et 20 novembre, avec d’autres tatoueurs de Ö Berkail. «J’ai vraiment hâte d’y être. C’est une belle vitrine pour mon travail. En plus, l’événement est organisé par l’une de mes anciennes professeures au Cégep de Drummondville, Claudine Brouillard», conclut-il.

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