Mort d’Alex Farcelais : l’alcool n’était pas en cause

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Mort d’Alex Farcelais : l’alcool n’était pas en cause
Le conducteur avait terminé sa course contre cet arbre. (Photo : d'archives Emmanuelle LeBlond)

INVESTIGATION. Le 12 juin 2021, vers 1 h 30, Alex Farcelais, âgé de 17 ans, a trouvé la mort dans une collision impliquant un véhicule dans lequel se trouvaient trois autres passagers et le conducteur. Dans son rapport d’investigation déposé aujourd’hui, le coroner Yvon Garneau indique que la vitesse excessive du jeune chauffeur est l’unique cause dans cette tragédie, contrairement aux premières informations, véhiculées par la Sûreté du Québec (SQ), qui stipulaient que l’alcool était à l’origine de l’accident.

La collision est survenue sur la rue Clair, dans le secteur Saint-Nicéphore, le 12 juin 2021. Au moment des faits, le jeune chauffeur, âgé de 17 ans, a perdu le contrôle de sa voiture pour terminer sa course contre un arbre. Selon la preuve, il devait circuler à plus de 100 km/h, soit le double de la limite de vitesse permise dans ce secteur. Sous la force de l’impact, Alex Farcelais, alors passager avant, décède, ce qui a été confirmé par les premiers répondants, puis officiellement par un médecin de garde de l’hôpital Sainte-Croix vers 4 h du matin.

Des éléments de preuve recueillis par les enquêteurs de la SQ démontrent que le décès est attribuable à la perpétration d’une infraction criminelle. Le dossier avait donc été soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et des accusations contre le conducteur avaient été déposées. Ce dernier, dont l’identité demeure confidentielle en raison de son âge au moment des faits, faisait face à des chefs multiples de conduite dangereuse causant la mort et causant des lésions corporelles.

D’après le rapport, le chauffeur a enregistré divers plaidoyers de culpabilité le 8 août dernier et écopé d’une sentence de mise sous garde assortie de plusieurs conditions, dont celle de l’interdiction de conduire un véhicule à moteur pour les quatre prochaines années. Il a admis, au cours des représentations faites devant la Cour du Québec (Chambre de la jeunesse), avoir agi avec étourderie. Qui plus est, il a été dit devant le tribunal que ni l’alcool ni la drogue ne sont en cause dans cet événement.

«Devant la juge  Marie-Pierre Jutras de la Chambre de la jeunesse, aucune preuve de conduite avec les facultés affaiblies n’a été déposée, ce qui contredit les informations qui circulaient au premier jour de cette tragédie», précise à L’Express Yvon Garneau.

Des analyses toxicologiques ont également été pratiquées sur le corps d’Alex Farcelais. Outre l’éthanol (alcoolémie) en faible concentration, la présence d’aucune autre substance n’a été détectée.

«(…) même si cette pratique n’était pas obligatoire vu qu’Alex était un passager, je l’ai requis dans un but de connaître l’état dans lequel il pouvait être avant l’accident», écrit M. Garneau.

Par ailleurs, dans son rapport, le coroner souligne qu’aucun des passagers ne portait la ceinture de sécurité.

Aucune recommandation

Soulignons qu’aucun élément collatéral dans cet événement ne pouvait mener le coroner Garneau à suggérer des recommandations pour la protection de la vie humaine.

«En tant que coroner, je salue le foisonnement des textes et des rapports de collègues qui font évoluer les mentalités à propos d’un enjeu dont l’importance ne devrait pas être minimisée. Il s’agit de la conduite automobile téméraire particulièrement chez de jeunes conducteurs. Dans l’un de mes rapports signés en 2011 (découlant de la tragédie du 10-10-10), j’avais fait, entre autres, la recommandation du nombre limite de passagers à bord d’un véhicule conduit par une personne en apprentissage. Elle est en vigueur et enchâssée au Code de la sécurité routière depuis maintenant plusieurs années et respectée généralement», expose Yvon Garneau.

Le jeune Alex Farcelais est décédé des suites d’un polytraumatisme de la route.

Partager cet article