Les producteurs agricoles dénoncent les modalités du régime transitoire

Les producteurs agricoles dénoncent les modalités du régime transitoire
Alain Désilets, vice-president de l'UPA, Daniel Habel, resident, et France Proulx, directrice régionale. (Photo : Gracieuseté)

AGRICULTURE. Réunis en assemblée générale annuelle le 27 octobre, les producteurs agricoles du Centre-du-Québec ont dénoncé unanimement les modalités du régime transitoire de gestion des zones inondables, des rives et du littoral qui est entré en vigueur le 1er mars 2022.

Celui-ci impose de nouvelles exigences à ceux qui cultivent des terres à l’intérieur du littoral. Or, les résultats du pôle d’expertise sur les données socio-économiques n’ont toujours pas été présentés et les limites littorales pour les cours d’eau du Québec ne sont pas établies officiellement.

Quelque 10 000 hectares agricoles, dont environ 5 000 autour du Lac St-pierre sont directement concernés. Les nouvelles exigences, imposées sans accompagnement significatif, sans soutien véritable, sans délai raisonnable et sans aucune compensation financière pour les producteurs agricoles, génèrent beaucoup de mécontentement, selon l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec. L’imposition de bandes de végétation le long des cours d’eau (5 mètres) et des fossés (3 mètres) laisse bien peu de place à la culture des parcelles étroites et entraîne des pertes de superficies cultivables et des coûts supplémentaires pour les producteurs.

D’après plusieurs producteurs qui cultivent des terres sur le territoire visé, les côtes d’évaluation du niveau de l’eau surestiment la superficie des terres cultivées à l’intérieur du littoral. En plus, la détermination des limites du littoral pose des difficultés majeures. D’une part, cette limite est souvent inconnue ou imprécise. D’autre part, lorsqu’une limite officielle existe, celle-ci peut s’avérer non représentative de la réalité. Dans ce dernier cas, on impose de manière injustifiée des restrictions d’usage sur des superficies situées dans les faits hors du littoral. C’est également le cas des terres cultivées qui bénéficient d’un ouvrage de protection contre les inondations (digues, aboiteaux), puisque le régime transitoire ne reconnaît pas leur existence, ce qui est pour le moins aberrant. Les délégués demandent donc que ces limites littorales soient officiellement établies.

L’UPA tient à souligner que les producteurs agricoles centricois ne s’opposent pas à l’adaptation des pratiques agricoles au contexte particulier du littoral. Leur participation et leur engagement aux travaux du Pôle d’expertise du lac Saint-Pierre, dont ils sont d’ailleurs les instigateurs, ainsi que la forte adhésion au Plan d’agriculture durable du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, en témoignent de manière éloquente. Néanmoins, cette adaptation ne peut pas s’opérer précipitamment et sans un accompagnement satisfaisant.

Les nouvelles conditions de culture doivent être convenues de façon consensuelle en consultant les experts, mais également en mettant à profit les productrices et producteurs agricoles qui sont celles et ceux qui auront à les mettre en œuvre.

En ce sens, les délégués réunis en assemblée demandent de suspendre l’application règlementaire des bandes végétalisées, tant que les résultats de l’étude sur ce sujet n’aient été fournis, discutés et jugés acceptables par l’UPA. Les délégués demandent également de ne pas introduire de mesures coercitives tant que ces cotes et limites de littorales n’ont pas été établies officiellement.

Rappelons que l’assemblée générale annuelle est un événement rassembleur pour les producteurs agricoles de la région. Les délégués profitent de la rencontre pour adopter de grandes orientations stratégiques qui guideront les décisions de la Fédération pendant l’année à venir. Cette rencontre est également l’occasion de faire un retour sur les événements marquants de l’année et de discuter des grands enjeux de l’heure. (CGM)

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