L’orthopédagogue joue un rôle de premier plan

L’orthopédagogue joue un rôle de premier plan
Le travail d’un orthopédagogue peut avoir un impact important sur le résultat scolaire d’un élève et même sur son avenir. (Photo : Deposit)

MAGAZINE. Pédagogue spécialiste des sciences de l’éducation, l’orthopédagogue joue un rôle de premier plan en milieu scolaire, en apportant son aide aux élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage ou qui sont susceptibles d’en développer.

Pour Marie-Pier Bonin, de l’école Jésus-Adolescent de Saint-Germain-de-Grantham, le travail de l’orthopédagogue est souvent méconnu du grand public mais combien important pour les jeunes élèves (et leurs parents) qui ont grandement besoin d’un petit coup de main pour bien réussir.

Bachelière de l’Université de Sherbrooke en 2008, Marie-Pier Bonin est fort bien placée pour parler de son travail qu’elle qualifie de passionnant.

Évaluation et intervention

«De travailler en orthopédagogie, c’est vraiment intéressant parce que tout ¨ortho¨ sait qu’il peut faire une différence dans le cheminement d’un élève. D’entrée, on peut avancer qu’un orthopédagogue campe deux rôles bien précis, soit celui d’évaluateur d’une situation et celui d’intervenant. Personnellement, c’est beaucoup plus le rôle d’intervenant qui m’interpelle, et ce, pour de bonnes raisons», laisse entendre la professionnelle.

Comme le précise celle qui a également été titulaire d’une classe en adaptation scolaire pendant cinq ans et qui est revenue en orthopédagogie par la suite, la partie «évaluation» se veut la première étape du travail de l’orthopédagogue. Cette étape doit se faire avec l’enseignant de l’élève qui a besoin d’aide et même, à l’occasion, avec les parents de cet élève.

Marie-Pier Bonin.
Photo Gracieuseté

L’évaluation consiste à cibler les besoins et la problématique de l’élève puisque dans cette première étape, il faut analyser et observer l’enfant en contexte d’écriture, de lecture, de calcul, etc., et trouver divers outils ou interventions spécifiques pour l’aider à surmonter les difficultés rencontrées, qu’il s’agisse d’une matière ou d’une difficulté d’apprentissage.

«Un coup l’évaluation faite, il faut passer à la partie intervention et c’est là que le plus gros du travail de l’orthopédagogue se fait. Il faut élaborer un plan d’intervention à court ou à long terme selon la ou les difficultés ciblées. Ce plan veille à motiver l’élève, à lui proposer des stratégies lui permettant de faciliter ou de perfectionner ses apprentissages et à lui fournir l’aide dont il a besoin. L’ortho assiste également l’enseignant en lui donnant des conseils pour adapter ses méthodes à son élève et il peut communiquer avec les parents afin qu’ils puissent offrir un soutien approprié à la maison.

Un impact important

Pour Marie-Pier Bonin, l’orthopédagogue peut avoir un impact très important sur le parcours scolaire de bien des élèves.

«Chaque année, il faut faire plusieurs interventions et c’est très différent d’un élève à un autre. Personnellement, je travaille avec des élèves du primaire, de la troisième à la sixième année. Il faut trouver des moyens pour amener les jeunes à s’épanouir et c’est pour cette raison que l’intervention peut être de courte ou de moyenne durée, selon les besoins de l’élève. Il faut trouver des stratégies pour compenser les difficultés de chacun. En fait, nous touchons plusieurs champs d’intervention, comme la fluidité de lecture, la compréhension en lecture, la structure de phrases, les règles orthographiques, les outils technologiques, la résolution de problème ou la numérisation. Après avoir établi un plan d’intervention, j’aime bien travailler en bloc de rééducation (c’est-à-dire avec plusieurs élèves à la fois présentant les mêmes difficultés), car c’est plus efficace et plus intensif.

Généralement, selon les besoins des élèves, une session (ou un bloc) peut durer de cinq à six semaines de travail. Et c’est un travail de collaboration avec l’enseignant(e) régulier(ère) et les parents. Qui plus est, il faut demeurer assez souple et s’ajuster selon le moment. Avec les élèves, c’est un travail régulier et il faut souvent y aller par petites périodes d’apprentissage. En fait, c’est une intervention plus ciblée qu’on propose tout en mettant en place des mécanismes pour susciter l’intérêt des élèves», précise celle qui soutient que la pandémie n’a certes pas aidé la cause de ceux et celles qui requièrent une attention particulière et qui ont besoin d’un peu  «d’encouragement».

En terminant, Marie-Pier Bonin ne se cache pas pour dire que tous les professionnels, qu’ils soient en éducation, en santé ou dans tout autre domaine, doivent constamment se remettre en question et être à l’affût des nouvelles pratiques pour demeurer très efficaces. «Après tout, notre travail, combiné à celui des enseignants réguliers et des parents, peut avoir un impact important sur le résultat scolaire d’un élève et même sur son avenir. Et qui sait, peut-être qu’un jour, un des élèves que nous avons aidés pourra à son tour accompagner un plus jeune qui aura besoin d’un petit coup de pouce», conclut l’orthopédagogue qui a, elle-même, bénéficié d’un suivi en orthopédagogie à ses débuts au primaire.

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