Un premier roman pour Sophie Montminy

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
Un premier roman pour Sophie Montminy
Sophie Montminy a publié son premier roman à la maison d’édition Québec Amérique. (Photo : Ghyslain Bergeron)

LITTÉRATURE. Pression de perfection. Culte des apparences. Dépendance aux réseaux sociaux. L’autrice Sophie Montminy aborde ces thématiques à travers son premier roman intitulé Imparfaite.

La Drummondvilloise d’origine s’est lancée dans la rédaction d’Imparfaite il y a six ans. Elle y raconte l’histoire d’Anna, une rédactrice qui travaille dans un grand magazine de mode. Elle tente de se tailler une place dans le milieu, tout en jonglant avec les aléas de sa vie personnelle.

Même s’il s’agit d’un récit fictif, l’autrice s’est inspirée de ses expériences professionnelles pour rédiger son livre. Sophie Montminy a entre autres baigné pendant six ans dans l’univers du magazine québécois.

Elle voulait dépeindre cette réalité, en parlant autant du positif que du négatif. «Beaucoup de gens pensent que c’est vraiment glamour. Ceux qui travaillent dans les magazines semblent avoir accès à tout. Par exemple, ils vont dans les coulisses du spectacle de Katy Perry. Ce côté enivrant représente seulement 5% du job. En arrière, c’est le chaos. Le chaos de la pression, des deadlines et du travail acharné. Pour moi, c’était important de montrer l’envers du décor», mentionne-t-elle.

En parallèle, l’autrice s’est intéressée à la notion de perfection et la pression qui peut en découler. «On veut toujours avoir l’air parfait. On se construit une armure de personnalité, sans se révéler soi-même. Ça peut nous aider à certains moments dans notre carrière, mais à force de se mettre autant d’armures, on se perd là-dedans. En essayant d’être parfait, on ne respecte pas vraiment qui ont est. Personnellement, ça m’a brimé dans mon parcours professionnel», soutient celle qui a traversé un épuisement professionnel et une dépression.

Les réseaux sociaux

Le récit s’articule dans un monde où les réseaux sociaux sont omniprésents. L’utilisation de ces plateformes n’est pas sans conséquence pour Anna, alors qu’elle est habitée par l’obsession de l’image parfaite. Tout comme son personnage, Sophie Montminy a développé une dépendance aux réseaux sociaux. L’écriture du livre lui a permis de cheminer sur le sujet.

«La quête d’Anna était la même que la mienne. J’essayais de comprendre pourquoi j’étais à ce point addict aux réseaux sociaux. Pourquoi on a besoin d’être vu par les autres? J’ai réalisé qu’on a besoin d’être approuvé. Quand on est vu, on existe. D’après moi, on peut rapidement devenir dépendant du regard des autres. Ça peut être difficile de s’en sortir parce qu’on cherche cette attention là», amène-t-elle.

Le livre s’adresse aux jeunes adultes, mais l’autrice précise que les lecteurs plus âgés peuvent aussi y trouver leur compte. «Il y a des personnes de la génération de mes parents qui ont lu mon roman. Ils me disent que ce livre leur a permis de mieux comprendre le monde dans lequel vivent leurs enfants et leurs petits-enfants», indique-t-elle.

La publication de son premier roman représente un rêve devenu réalité pour Sophie Montminy. Elle a eu la piqûre pour l’écriture littéraire et elle ne compte pas s’arrêter. «Est-ce que mon prochain roman est le deuxième tome d’Imparfaite ou je me tourne vers une autre histoire? C’est à suivre. J’ai noté une tonne d’idées dans mon cellulaire. Il y a plusieurs choses que je veux aborder.»

Dans tous les cas, plusieurs projets animent Sophie Montminy. Il y a quelques années, elle a créé le podcast Femmes de fer, pour mettre de l’avant les femmes qu’elle admire.

Partager cet article