CULTURE. Les Brunantes s’installent à Drummondville pendant tout le mois de septembre, en proposant un parcours de cinéma en forêt dans les sentiers du Boisé-de-la-Marconi. Pas moins d’une vingtaine de films sont projetés sur les éléments de la nature.
Jeanne Couture, codirectrice générale et directrice artistique du Musée ambulant, se sentait fébrile à l’idée de dévoiler le projet à la population drummondvilloise, jeudi soir.
«Ça fait quatre ans qu’on fait Les Brunantes dans la région de Portneuf. Cette année, on a eu l’invitation de la Ville de Drummondville de venir le faire ici dans le Boisé-de-la-Marconi. C’est vraiment un super endroit. Ça nous permet de mettre en valeur le paysage de la forêt», a-t-elle mentionné.
À la nuit tombée, les sentiers de la réserve naturelle se métamorphosent. Petits et grands sont invités à découvrir des films de toutes sortes qui sont projetés à différents endroits, comme sur un arbre, une souche ou une roche. Le parcours est délimité par des guirlandes lumineuses. Une ambiance féérique règne sur les lieux.
L’expérience immersive est d’une durée approximative d’une heure. Elle se termine autour d’un feu de camp où des médiatrices culturelles alimentent des discussions sur les films présentés. Les participants sont invités à voter pour leur œuvre préférée.
Programmation originale
Le Musée ambulant a mis sur pied une programmation originale pour l’édition drummondvilloise des Brunantes. Les courts métrages, les films d’art et d’animation et les GIF animés ont été choisis avec soin par la commissaire Catherine-Eve Gadoury. Les œuvres présentées proviennent de différents pays à travers le monde, soit l’Angleterre, la France, la Suisse, la Belgique, la Colombie et l’Allemagne. On y retrouve également des films qui ont été réalisés par des cinéastes russes. Ils s’opposent à l’action militaire de leur pays en exprimant leur solidarité envers le peuple ukrainien.
Plusieurs films de l’Office national du film sont à l’honneur. Trois films de l’organisme Wapikoni mobile, qui permet à de jeunes autochtones de réaliser leurs premiers film, font également partie de la programmation.
Aux yeux de Jeanne Couture, cette expérience cinématographique est une façon de démocratiser les arts. «Certaines personnes sont intimidées de se rendre dans une galerie d’art ou dans une salle de cinéma. Pour nous, c’est essentiel d’aller vers le public. Il y a peut-être des gens qui n’ont jamais vu de court métrage. Ça leur permet d’avoir un premier contact avec ces œuvres. Les films que nous présentons sont nichés, mais en les projetant en forêt, ça devient accessible pour tout le monde», a-t-elle soutenu.
L’activité est proposée tous les vendredis et samedis, du 9 septembre au 1er octobre. Le tout est gratuit, mais une inscription est nécessaire. Les places sont limitées.
Jeanne Couture se réjouit de constater que les citoyens ont répondu à l’appel. «Les Brunantes ont suscité beaucoup d’enthousiasme. Actuellement, il reste moins de 100 places. On avait 2500 places pour les huit soirées de projection. Ça s’est rempli super rapidement. L’activité est présentée à guichet fermé ce week-end, s’est-elle exclamée. On était certain que la population allait embarquer, mais pas autant que ça. On est agréablement surpris.»
Ce projet est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Drummondville dans le cadre de l’Entente de développement culturel.
Mentionnons que l’équipe du Musée ambulant ira à la rencontre des élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaire de l’école Jean-Raimbault, dans le cadre du projet Vue des champs, à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre. Il s’agit d’une activité de stop motion sur la thématique du patrimoine rural.