TRIBUNE LIBRE. Dernière ligne droite avant le passage à l’urne. Non pour enfouir les cendres du défunt, mais pour élire nos représentants. Jusqu’ici, les citoyens ont eu droit à une nuée de confettis sucrés ou cascade de promesses. Loto Québec ne peut faire meilleure campagne publicitaire pour mousser la vente de ses billets. Les parties tentent de séduire toutes les strates de l’électorat : du plus jeune au plus vieux, du plus riche au plus démuni, du plus dégoûté au plus rassuré.
Comprenons-nous bien. L’État rend des services aux citoyens dans un cadre de gestion de ses ressources fiscales. Celle-ci doit s’exécuter selon une planification à court, moyen et long terme. Un regard dans le rétroviseur nous dévoile une inexorable tendance à la courte vue. Pour bien assaisonner le sens de mon affirmation, rappelons-nous la saga du pont Champlain. Toute infrastructure a une vie utile prévisible. Il fallut maintenir opérationnel le pont à remplacer pendant la construction de la nouvelle structure. Coût du délai dans sa mise en œuvre : 500 M$. Décision prise avec une décennie de retard.
Revenons à la campagne électorale en cours. Notre régime démocratique se heurte au plus grand défi auquel l’humanité n’a jamais eu à faire face. Ce dossier explosif pose un risque aux conséquences sans possible retour en arrière. Études et analyses rigoureuses convergent toutes dans la même direction. La trajectoire économique suivie depuis l’ère industrielle nous a menés à ce point de non-retour. Il faut impérativement modifier notre mode de vie. Eh oui, nos futurs gouvernants ont le devoir de mettre en place un régime minceur.
Plutôt qu’un panier de confiserie, prévoir les contours de la sobriété.
Glaciers, océans, faune et flore sont endommagés à la limite du tolérable. Nous n’avons plus que quelques années pour effectuer un virage à 180°. Le choix s’offre à nous. Poursuivons sur le chemin de la consommation à tout crin et cannibalisons notre environnement. Nous serons alors dans l’urne funéraire lorsque nos enfants navigueront sur une mer incontrôlable. La carboneutralité en 2050, un slogan jovialiste pour valider le traditionnel courtermisme de nos leaders politiques.
Michel Lemay, grand-père de huit petits enfants
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