Appartement saccagé : «Les députés, ne nous laissez pas comme ça»

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Par Lise Tremblay
Appartement saccagé : «Les députés, ne nous laissez pas comme ça»
Les couches s'accumulaient dans la salle de bain. (Photo : Gracieuseté)

DRUMMOND. Depuis qu’elle a publié sur les réseaux sociaux une dizaine de photos de son appartement saccagé, Carole Forcier a reçu des centaines de messages d’empathie. De tout le Québec. «Ça m’a fait du bien, mais j’aurais aimé en recevoir de nos députés».

Soutenant «retomber peu à peu sur ses pattes» après le torrent d’émotions qu’elle a vécu en découvrant son appartement complètement souillé après le départ d’un locataire le 4 août dernier, Carole Forcier lance un cri d’alarme : elle réclame que le gouvernement du Québec clarifie les recours possibles pour les propriétaires d’immeubles locatifs qui vivent pareilles situations.

Carole Forcier, la propriétaire. (Photo tirée de Facebook)

«Je me sens laissée à moi-même. La police m’a dit qu’il ne s’agissait pas d’un acte criminel, mais la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) dit le contraire. Elle va peut-être m’aider à préparer un dossier pour la Régie du logement, mais ce sera de longues démarches», exprime Mme Forcier.

Selon elle, l’appartement qu’elle louait, un 4 ½ situé à Saint-Bonaventure, nécessitera des milliers de dollars en réparation.

«C’est choquant, car avant de le louer, on l’avait tout refait. Tout était très beau et propre. Entre autres, on devra changer le plancher de la salle de bain, la toilette, la vanité et une partie du plancher de bois franc du salon. L’appartement était vraiment dégueulasse. En ce moment, on n’a pas d’argent à mettre là-dedans, d’autant plus qu’on en perd parce qu’il n’est pas loué actuellement», lance-t-elle.

Depuis quatre jours déjà, son conjoint et elle travaillent sans relâche à réparer, nettoyer et désinfecter l’appartement. «Juste pour brûler le papier qui traînait, ç’a pris 11 heures de travail et ils étaient trois gars. Les gens urinaient par terre. Ils allaient se chercher de la nourriture à la soupe populaire et ils jetaient les restes au sol. J’ai été traumatisée par l’accumulation de couches souillées dans la salle de bain. Le locataire jouait aux jeux vidéo toute la nuit et portait des couches qu’il ne jettait pas aux poubelles», ajoute Mme Forcier.

L’appartement a été complètement souillé. (Photo Gracieuseté)

Cette dernière s’est dite touchée par la médiatisation de son histoire. À travers les centaines de messages de solidarité qu’elle a reçus, elle se demande pourquoi la classe politique ne s’est pas manifestée alors qu’il y a un vide dans la loi, selon elle. «Les députés, ne nous laissez pas comme ça. Les propriétaires d’immeubles à logements, nous avons des droits aussi. C’est la deuxième fois que ça m’arrive», termine-t-elle.

Toute la salle de bain devra être rénovée. (Photo Gracieuseté)
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