(Note de la rédaction) Huit élus municipaux de Drummondville ont entamé leur premier mandat en novembre dernier. L’Express va à la rencontre de ces nouveaux visages, de tous âges et de tous horizons, dans leur univers respectif.
POLITIQUE. Alexandre Desbiens se rappellera toujours la première fois qu’il a volé à bord d’un avion. Du haut de ses 12 ans, il a eu un coup de cœur pour cet univers. De retour sur la terre ferme, il s’est promis qu’un jour, il posséderait son propre appareil. Son rêve est devenu réalité, alors qu’il a maintenant en poche une licence de pilote professionnel.
C’est lors d’une chaude journée d’été qu’Alexandre Desbiens a rencontré L’Express à l’aéroport de Drummondville. Le pilote s’est présenté sur le lieu du rendez-vous en avance, question de préparer son appareil. Ce dernier a proposé à l’auteure de ces lignes de survoler la région.
Lorsqu’Alexandre Desbiens parle de sa passion, son regard s’illumine. Il est fier du chemin qu’il a parcouru depuis les dernières années. En mars 2020, il a fait l’acquisition d’un Piper Aztec, un avion bimoteur à six places. «Il faut une qualification supplémentaire pour le piloter, puisque l’appareil possède deux moteurs. C’est pratique parce que ça me permet de faire de plus grandes distances en moins de temps. La vitesse moyenne est de 325 kilomètres-heure», explique-t-il, avec enthousiasme.
À bord de l’avion, l’homme de 44 ans est complètement dans son élément. Après avoir transmis les mesures de sécurité, il exécute l’ensemble des procédures pour s’assurer que tout est en place pour le décollage. La vérification complétée, l’appareil peut enfin s’engager sur la piste.
Dans les airs, Alexandre Desbiens est en parfait contrôle de la situation. Il communique aux passagers tout ce qu’il fait d’un ton calme et posé. Drummondville se révèle sous un angle différent. «On est à 1500 pieds d’altitude. C’est magnifique de voir la ville de cette façon. J’aime aussi voler le soir. C’est une autre expérience avec les lumières», lance-t-il dans son microphone.
Le pilote survole plusieurs secteurs comme Saint-Charles-de-Drummond, Saint-Joachim-de-Courval et Saint-Majorique-de-Grantham. De retour à l’aéroport, l’atterrissage se fait en douceur. Un sourire se dessine sur le visage du pilote. Même si le vol a duré une vingtaine de minutes, Alexandre Desbiens a trouvé une satisfaction. «N’importe quel prétexte est bon pour voler, souligne-t-il, en riant. J’adore faire découvrir ma passion aux gens.»
Persévérance et détermination
Alexandre Desbiens a eu la piqûre pour l’aviation dès l’adolescence. C’est plusieurs années plus tard, à l’âge de 35 ans, qu’il a suivi ses premiers cours pour piloter un deltaplane motorisé. Une fois la formation complétée, il a acheté son premier appareil. «J’ai fait environ 350 heures de vol. J’allais à Trois-Rivières et à Sherbrooke. J’ai déjà été au Musée de l’aviation à Ottawa. Ça m’a pris trois heures pour me rendre», raconte-t-il.
Au fil des années, le Drummondvillois s’est perfectionné dans le domaine, en décrochant un permis de pilote privé, une licence commerciale, une qualification multimoteur et une qualification de vol aux instruments. Il a fait ses premiers pas chez Sélec Aviation pour poursuivre à l’Académie de l’aviation de Saint-Hyacinthe.
Rien n’est à son épreuve. «Quand je fais quelque chose, je me lance à fond et j’y vais jusqu’au bout. Je suis un gars qui carbure aux défis. Chaque qualification que j’ai faite est un accomplissement pour moi», mentionne-t-il, avec aplomb.
Alexandre Desbiens a ajouté une nouvelle corde à son arc, l’été dernier, en devenant instructeur de vol. Il s’occupe entre autres des cours d’initiation en pilotage. «J’amène les élèves à un certain niveau et par la suite, ils sont pris en charge par d’autres instructeurs. J’aime transmettre mes connaissances», soutient-il.
Ce dernier affirme que sa passion pour l’aviation l’a fait grandir en tant que personne, l’outillant dans toutes les sphères de sa vie. «J’ai appris à ne rien laisser au hasard et à être préparé. Aussi, ça m’a permis de mieux gérer mon stress et mes émotions. En vol, quand tu paniques, c’est fini.»
Saut en politique
Après avoir réfléchi un certain temps, Alexandre Desbiens a décidé de se lancer en politique. Depuis le 7 novembre dernier, il est le conseiller municipal du district 2. Et il prend son rôle à cœur.
Sa motivation? Aider son prochain. «La politique municipale, c’est vraiment une politique de proximité. C’est là que tu es le plus près des gens. Chaque décision que tu vas prendre a un impact direct sur la population. Analyser des problèmes et trouver des solutions : ça fait partie de mon quotidien au travail. Je voulais mettre toute mon expérience au profit des gens et prendre part aux différentes orientations de la ville», appuie l’actuaire de formation.
Dans sa vie professionnelle, il est un associé de la Society of Actuaries de Chicago. Il détient les titres mondialement reconnus de Financial Risk Manager (FRM) et de Professional Risk Manager (PRM). Il occupe actuellement le poste de directeur de comptes au sein de Beneva.
Alexandre Desbiens le reconnaît : il a un horaire chargé. Dans tous les cas, il n’a pas l’intention de mettre de côté sa passion pour l’aviation.
Le Drummondvillois convoite la licence de pilote de ligne. «Il me reste exactement 165 heures de vol pour avoir cette qualification. Par la suite, je vais avoir deux examens écrits», fait-il savoir.
Trois priorités pour son district
- Améliorer la sécurité dans certaines rues face à l’enjeu de la vitesse.
- Réfection du pavage de certaines rues.
- Amélioration des infrastructures dans certains parcs.
