Le boulingrin fait son retour à Drummondville

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Par Louis-Philippe Samson
Le boulingrin fait son retour à Drummondville
Le jeu se joue avec un cochonnet blanc et une équipe marque en positionnant ses boules le plus près possible de celui-ci. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Après des décennies d’absence, le boulingrin effectue cet été un retour à Drummondville sur les terrains du Club sportif Celanese. Coup d’œil sur ce sport méconnu.

Les origines du boulingrin remontent en Angleterre au cours du 13e siècle, mais il a fallu attendre jusqu’au milieu du 19e pour que les règlements du jeu moderne soient publiés. Le sport est essentiellement pratiqué dans les pays du Commonwealth, comme le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Au Canada, on retrouve des clubs un peu partout dans chaque province, mais au Québec, le Club sportif Celanese est le seul à proposer le sport en dehors de la région de Montréal.

Richard Laflamme est l’un des responsables des ligues de boulingrins au Club sportif Celanese. (Photo Ghyslain Bergeron)

Il est à noter que le boulingrin a déjà été pratiqué au club aux environs des années 1940. Le jeu a lentement été délaissé au point de ne plus être pratiqué. Ces dernières années, avec la montée en popularité du pickleball à Drummondville, les terrains de tennis du club ont perdu leurs joueurs. Il fallait donc se réinventer et c’est l’ancien président, Claude Bergeron, qui a suggéré l’idée du boulingrin.

«Le pickleball nous rentre dedans. Ce sport est plus accessible, les gens peuvent jouer plus facilement et c’est moins demandant physiquement que le tennis. Claude Bergeron, qui est décédé en juillet 2021, avait lancé l’idée au club et on avait bien aimé parce que n’importe qui peut jouer, peu importe l’âge, et il y a beaucoup de femmes qui y jouent d’ailleurs», expose Richard Laflamme, l’un des responsables du boulingrin au Club sportif Celanese.

Le Boulingrin peut s’apparenter à d’autres sports tels que la pétanque, le curling et les quilles. Il y puise certains règlements, stratégies ou principes de jeu.

«Le cochonnet, le système de pointage et la dynamique de jeu sont très semblables à la pétanque et empruntent aussi quelques éléments au curling. La différence est qu’on ne peut pas lancer la boule comme à la pétanque; il faut la faire rouler comme aux quilles. La grande particularité est que les boules courbent, un peu à la façon d’une pierre de curling. Les boules ont un biais de distribution du poids et elles ne sont pas sphériques. Les côtés sont aplatis», explique M. Laflamme.

Popularité grandissante

Au Club sportif Celanese, l’arrivée du boulingrin a permis de revaloriser une installation qui avait été un peu mise de côté. Les membres du club se sont donc réunis pour réaménager les terrains de tennis pour y jouer et ont fabriqué des supports à boules pour les parties en cours, des dispositifs pour ramasser les boules ainsi qu’un casier pour y entreposer le matériel de jeu.

«À l’automne, on a commencé à préparer le terrain; ça faisait deux ans qu’il n’y avait pas eu de tennis. On a aplani la surface et créé une allée pour jouer. Après notre tournoi de golf, on a fait essayer le jeu à une trentaine de personnes et il y en a plusieurs qui ont bien aimé. Dès qu’on a été capable, au printemps, on a remodelé le terrain pour faire quatre allées de jeu», raconte Richard Laflamme.

Le Club sportif Celanese propose des activités d’initiation au boulingrin. (Photo : Canimex)

Les poteaux pour les filets de tennis sont toujours en place sur la surface de jeu, car le club a pris l’engagement de remettre en place les terrains de tennis si le boulingrin n’était pas suffisamment populaire. «Selon moi, les poteaux auront disparu l’an prochain», prévoit M. Laflamme.

Le club a donc lancé six ligues récréatives qui se tiennent du lundi au vendredi. Le club fournit l’équipement aux joueurs. D’ailleurs, les boules utilisées au carré Celanese ont toutes été fournies par des clubs du Québec, de l’Ontario et même du Vermont, aux États-Unis. Un ensemble de boules peut coûter près de quelques centaines de dollars. Ainsi, ces dons ont été très appréciés dans les circonstances où on ne pouvait pas prévoir si le jeu aller devenir populaire.

Au moment d’écrire ces lignes, une quarantaine de personnes étaient inscrites aux ligues de boulingrins au Club sportif Celanese. D’ailleurs, le club a tenu une journée de portes ouvertes le 15 mai dernier qui lui a permis de recruter une dizaine de nouveaux joueurs.

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