«On a pu développer une solution concrète, audacieuse, mais accessible» – Martin Bergevin

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Par Ghyslain Bergeron
«On a pu développer une solution concrète, audacieuse, mais accessible» – Martin Bergevin
Un aperçu de la prise de vue de l'appareil photo lors de la numérisation. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HISTOIRE. Après plus de deux ans de travail, la Société d’histoire de Drummond (SHD) a finalement terminé la numérisation des quelque 62 500 pages des journaux La Parole et The Spokesman et elle compte maintenant offrir ses services aux organismes et aux entreprises qui pourraient avoir besoin de faire numériser des documents grand format ​à l’aide de son équipement spécialisé.

Réalisée grâce au Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire (PCPD) ​de Bibliothèque et Archives Canada (BAC), la numérisation des 4108 numéros de La Parole (1926-76) et du The Spokesman (1928-57) s’est achevée au printemps 2022.

Kévin Lampron-Drolet a été mandaté pour accomplir la numérisation des 62 500 pages. (photo : Gracieuseté)

«On travaille beaucoup avec les journaux ​d’époque pour écrire l’histoire. ​Ils sont, avec les archives, notre principale fenêtre sur le passé de la région. Avant la numérisation, pour trouver de l’information, on devait consulter les journaux un à un et une page à la fois.

C’était extrêmement long. Maintenant qu’ils sont accessibles numériquement, la recherche se fait très rapidement à l’aide de simples mots-clés, exactement comme sur la plateforme de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). ​Le besoin et la volonté de numériser notre collection de journaux ne datent pas d’hier, mais avant d’obtenir l’aide financière de BAC, nous n’avions pas les ressources humaines ni l’équipement pour aller de l’avant, a expliqué Martin Bergevin, archiviste à la SHD ​depuis 2013.

Après avoir visité les installations ​de BAnQ lors d’un colloque en 2019 ​et appris que le type de numériseur nécessaire pour numériser des documents grand format comme les journaux coûtait entre 80 000 $ et 100 000 $, ​les employés de la SHD​ ont compris ​qu’en tant qu’organisme sans but lucratif (OSBL),​ils n’auraient probablement jamais les moyens de leurs ambitions.

Une vitre antireflet assure une belle prise d’image. (photo Ghyslain Bergeron)

«​De retour au bureau, j’ai beaucoup réfléchi à savoir comment on pourrait réaliser le projet, mais autrement. Après avoir consulté plusieurs professionnels, dont des photographes, j’ai ​développé des plans préliminaires qui ont mené à la fabrication d’un véritable cabinet de numérisation fonctionnel, pour la somme d’environ 10 000$. Bref, ​grâce à l’aide financière de BAC (72 000$), on a pu développer une solution concrète, audacieuse, mais accessible, qui nous a permis d’atteindre notre objectif», a ajouté M. Bergevin.

Le cabinet est unique et a été presque entièrement réalisé par des gens d’ici. Un appareil photo performant a été installé tout en haut du cabinet avec une prise de vue en plongée. Plus bas, sur une table de travail, le journal ouvert est déposé pour y être photographié. Un cadre monté d’une vitre​ antireflet est abaissé sur le document à numériser. Deux plateaux ​amovibles, situés sous le journal, peuvent être ajustés afin de maintenir le document à plat. L’intérieur du cabinet est éclairé par des lumières DEL judicieusement disposées ​pour éviter de créer des zones d’ombre.

«​L’aide financière de BAC a permis à la SHD d’embaucher un agent de projets numériques, Kévin Lampron-Drolet, qui a accompli le travail de numérisation.​La photo est prise en format TIFF avec un déclencheur à distance. Ensuite, l’image est envoyée dans un programme ​de post-traitement appelé Lightroom qui permet de faire des ajustements et de ​confirmer la qualité.

Le numériseur (cabinet blanc), a été imaginé de toutes pièces. (photo Ghyslain Bergeron)

Une fois​ le volume numérisé, toutes les images, donc toutes les pages du journal, sont regroupé​es en un seul fichier PDF/A.​Finalement, tous les fichiers, donc tous les journaux numérisés, sont déposés sur le site Web de la SHD (histoiredrummond.com) et sont rendus accessibles avec la reconnaissance ​optique de caractère​s (technologie OCR), qui permet d’y faire de la recherche par mots-clés», a expliqué M. Bergevin.

Malgré le travail colossal réalisé, il reste encore plusieurs journaux d’époque à numériser. De plus, la Société d’histoire de Drummond effectue des mandats externes de numérisation grâce à son nouvel équipement.

«Maintenant qu’on a l’équipement, l’expertise et les ressources humaines pour numériser des documents grand format, on souhaite offrir nos services à l’externe. Les mandats de numérisation qui nous sont confiés représentent une source de revenus autonome non négligeable pour la SHD. Et ces revenus-là pourraient nous permettre par exemple de poursuivre la numérisation des autres journaux de notre collection», a conclu l’archiviste.

Les instigateurs du projet :

  • Geneviève Béliveau, directrice générale
  • Martin Bergevin, archiviste
  • Kévin Lampron-Drolet, technicien de projets numériques
  • Gabriel Cormier, agent de projets culturels
  • Andréanne Brouillette, archiviste

Le projet a aussi été rendu possible grâce à l’expertise (locale) des principaux collaborateurs et consultants suivants :

  • Ghyslain Bergeron, photographe, L’Express de Drummondville
  • Sacha Champagne, ébéniste, Menuiserie S, Saint-Charles-de-Drummond
  • J.M. Rose et Fils, vitrier, Saint-Charles-de-Drummond
  • A.J. Gentile, formateur en photographie, Gosselin Photo, Trois-Rivières
  • Kristel Lachance, photographe, Gosselin Photo, Trois-Rivières
  • Jean-Sébastien Vallée, développeur Web, Idhéa Marketing Web, Drummondville
  • Suzanne Vanasse, bénévole
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