«Hugo, on t’a vu gagner!» – Diane Allard

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Par Lise Tremblay
«Hugo, on t’a vu gagner!» – Diane Allard
Diane Allard, la mère du cycliste Hugo Houle, avec le vélo de ce dernier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CYCLISME. C’est avec le vélo et le casque protecteur de son fils que la mère d’Hugo Houle, cet athlète qui a remporté une victoire historique mardi au Tour de France, s’est rendu au travail ce matin. En parcourant les quelques kilomètres qui la séparaient du bureau, Diane Allard s’est remémoré l’appel victorieux de son fils : «Maman, j’ai gagné…»

L’appel est entré quelques minutes à peine après qu’il ait franchi la ligne d’arrivée de la 16e étape, la conclusion d’un vertigineux parcours de 178,5 kilomètres. «Mon portable a sonné. C’était un appel du Danemark. Je ne sais pas encore pourquoi il y avait cette inscription sur mon téléphone, mais j’ai répondu. Et c’était lui. Il m’a simplement dit Maman, j’ai gagné… J’étais tellement fière et émue. Je lui ai dit : Hugo, on t’a vu gagner!», a exprimé Mme Allard, que L’Express a rencontrée sur son lieu de travail, précisément au sein de l’entreprise Couvre-plancher Chapdelaine de Drummondville.

Quelques instants plus tôt, la mère de famille avait les yeux rivés sur un grand écran installé pour l’occasion au cœur du commerce. «J’ai regardé les 35 derniers kilomètres de la course. J’étais en confiance, mais en même temps, il peut tellement arriver d’affaires en vélo. C’était un parcours très difficile en montagne. Il a travaillé très fort. Il a été chanceux aussi. Quand il a levé le bras et qu’il a franchi la ligne d’arrivée, tout le monde a applaudi ici», a-t-elle raconté, la voix encore chargée d’émotions.

Diane Allard, la mère de Hugo Houle. (photo Ghyslain Bergeron)

Son mari, Yvon Houle, un charpentier-menuisier qui exerce son métier à Drummondville, a aussi été en mesure de savourer les derniers kilomètres de son fils à partir de cet écran géant.

«On a vécu ça avec beaucoup d’émotions. Mon téléphone s’est mis à sonner et j’avais des dizaines de messages sur mon téléphone. Plusieurs journalistes m’ont écrit. Je ne savais pas trop quoi faire avec ça. Tout ça est nouveau pour moi. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé», a-t-elle lancé, visiblement mal à l’aise de toute cette attention médiatique dont elle fait l’objet depuis l’éclatante victoire de son fils de 31 ans.

Diane Allard savait évidemment qu’il avait ce profond désir de remporter une étape du Tour de France pour honorer la mémoire de son frère Pierrik, qui a péri à la suite d’une collision impliquant un chauffard en état d’ébriété. C’était il y a dix ans. «Tout de suite après le décès de son frère, Hugo a toujours dit qu’il allait continuer et gagner un jour. Il l’a fait…»

«Il dépassait tout le monde en vélo»

Le sport a toujours fait partie de la vie des Houle, qui ont quitté le village de Sainte-Perpétue pour s’établir à Drummondville il y a deux ans.

Très jeune, Hugo a été initié à plusieurs sports, comme la planche à neige et le triathlon.

Hugo Houle. (Photo Israel – Premier Tech)

«Il fallait que je canalise son surplus d’énergie! Le sport l’a beaucoup discipliné. En triathlon, il n’a jamais rien gagné, mais il dépassait tout le monde en vélo. À l’âge de 15 ou de 16 ans, il s’est concentré uniquement sur le cyclisme avec un club qui s’appelait Vélo cité Drummond», a raconté Mme Allard.

C’est durant cette période que le jeune athlète a participé à ses premiers Jeux du Québec à Thetford Mines. Anecdote : il a conclu l’événement parmi les derniers. «Quand il a fait l’épreuve du contre-la-montre en équipe, une de ses pédales s’est dévissée et a dévié. On n’avait presque pas d’outils avec nous. Ce sont des gens d’autres équipes qui nous ont aidés. On avait des vélos bien ordinaires, mais Hugo a persévéré et il s’est mis à gagner avec les années», a exprimé sa mère, qui accueillera son fils à Drummondville en octobre prochain, soit après la saison de course.

Rappelons que l’athlète originaire de Sainte-Perpétue a terminé mardi la 16e étape du Tour de France avec une avance d’une minute et 10 secondes sur le second coureur, Valentin Madouas. Son coéquipier chez Israel – Premier Tech, Michael Woods, a pris la troisième position à égalité avec Madouas. Fait à souligner, Houle a conservé une vitesse moyenne de 39,4 km/h durant les 38 derniers kilomètres de l’étape.

Ce mercredi, le cycliste a conclu la 17e étape du Tour de France en 41e position.

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