BASEBALL. Le numéro 27 du Brock a officiellement été retiré samedi soir au stade Jacques-Desautels dans une ambiance de reconnaissance. Un moment rempli d’émotions pour Sylvio Fréchette.
Rencontré par l’Express quelques minutes avant la cérémonie, Fréchette était fébrile et toujours surpris de voir son numéro être retiré alors que selon ses dires, plusieurs autres auraient pu être à sa place.
Ayant accroché son gant en 2018, Sylvio Fréchette a dominé le circuit senior de Montréal pendant quelques années, a atteint les plus hauts sommets en Australie et a conclu son parcours sportif à Drummondville au sein de différentes équipes, que ce soit les Dodgers, le Go Sport, le Duquartier et finalement le Brock.
Lors de son discours samedi, l’ex-joueur d’avant-champ a souligné l’importance du baseball dans sa vie. «Si j’ai pu vivre des moments plus difficiles, j’avais la chance chaque année d’avoir le baseball qui revenait. Ma bonne étoile était là », mentionne-t-il.
Ce Majoriquois d’origine affirme être un «gars d’émotions». C’est en partie ce qui lui manque le plus du baseball. Il s’ennuie de ses discours intérieurs lors des grands moments, du mélange de sentiments qui l’assaillait lors d’un bon coup ainsi que les liens tissés entre ses coéquipiers et les anecdotes qui s’ajoutaient au fil des ans.
«Beaucoup me demandent si je m’ennuie du baseball. Je m’ennuie du baseball, mais je m’ennuie de petites affaires. Je le sens quand le mois d’avril arrive : ça sent la bouette et j’ai tendance à chercher ma mite», raconte celui qui se fait surnommer Fresh par ses anciens coéquipiers.
Aujourd’hui âgé de 48 ans, ce père de famille est reconnaissant pour tout ce que le baseball lui a apporté. «J’ai eu la chance d’avoir du talent et de jouer longtemps. J’ai connu plein de gens, c’est surtout ça qu’on garde. On vit de grands moments, mais c’est surtout toutes les amitiés que j’ai créées grâce au baseball qui restent», explique Fréchette.
Depuis sa retraite, le responsable du programme multisports au Collège Saint-Bernard n’est jamais revenu voir un match du Brock au stade. «Je ne suis jamais revenu parce que c’est comme si je voulais être sur le terrain. Ce soir, je voudrais aussi être sur le terrain plus que dans les estrades», confie celui qui est néanmoins serein avec son choix d’avoir donné sa place à la relève en 2018.
«Je pense que j’ai tordu le tordeur jusqu’au bout. Ce qui m’a fait garder la flamme, c’est de sentir l’amour du monde. À Drummondville, on a tout le temps eu les plus belles foules. Quand j’arrivais, je me disais qu’il fallait que je fasse le show», affirme celui qui créait de grands moments en saison comme en séries éliminatoires.
Pour lui, il fallait qu’il revienne à la maison avec un uniforme sale pour avoir joué un bon match.
Lors de la cérémonie, le Brock a notamment reconnu le «leadership légendaire» de Sylvio Fréchette. Ses années dans la région, ses exploits et son implication au sein du baseball drummondvillois ont aussi été soulignés.
Questionné à propos de son désir de s’impliquer à nouveau d’une manière ou d’une autre dans sa passion sportive des trente dernières années, Fréchette a mentionné avoir clos ce chapitre de sa vie. «Le baseball, c’est terminé. Je joue encore avec les jeunes, j’ai du fun à y jouer, comme tous les autres sports tant qu’il y a une petite compétition», conclut celui qui vit dans l’action sportive depuis toujours.
Une victoire pour le Brock
La formation drummondvilloise a conclu cette soirée hommage en remportant le duel contre les Cardinaux de Saint-Jérôme au compte de 9 à 2. Tyler Clark-Chiaparelli a réussi quatre coups sûrs et a produit quatre points tandis que le lanceur partant Mathieu Adam a obtenu la victoire.
Après des arrêts à Shawinigan, dimanche, et à Saint-Jean-sur-Richelieu, jeudi, l’équipe sera de retour à domicile le vendredi 15 juillet, à 20 h, pour y affronter le Big Bill de Coaticook.