Un nouveau toit pour la Maison des jeunes St-Charles

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Par Marilyne Demers
Un nouveau toit pour la Maison des jeunes St-Charles
La Maison des jeunes St-Charles prévoit déménager au 1090 boulevard Saint-Charles. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COMMUNAUTÉ. La Maison des jeunes St-Charles déménagera dans un bâtiment du boulevard Saint-Charles, à moins d’un kilomètre du local qu’elle occupe présentement. 

L’organisme cherchait à devenir propriétaire d’un endroit plus grand et mieux adapté à ses besoins, étant actuellement locataire du 600 boulevard Saint-Charles. «Il y a de grandes aires ouvertes. C’est le même quartier ou presque. On se rapproche de l’école. Ça répond à tous nos critères. Les jeunes vont être bien. Ça va nous permettre de mieux remplir notre mission», a souligné Amélie LeBlond, coordonnatrice de la Maison des jeunes St-Charles.

L’organisme avait entrepris des démarches en vue d’acquérir une maison sur la rue Létourneau, dans le secteur Saint-Charles. Celles-ci ont dû être abandonnées l’hiver dernier en raison du refus du voisinage. Une demande de changement de zonage avait été effectuée pour autoriser l’usage communautaire, institutionnel et administratif dans la zone d’habitation. Avec 34 personnes ayant signé le registre, les élus ont décidé de mettre fin au processus.

Cette fois-ci, le projet a passé toutes les étapes auprès de la Ville et de la MRC de Drummond, sans qu’aucune signature soit inscrite au registre. Informés la semaine dernière, des résidents du secteur s’opposent au projet. Une pétition de 32 signataires demandant une révision du dossier et une consultation auprès du voisinage a été déposée lors de la dernière séance publique.

«Soyez assurés, je suis pour une Maison des jeunes à Saint-Charles-de-Drummond. Cependant, l’emplacement suscite plusieurs questionnements auprès des citoyens du secteur. Considérant que l’emplacement du 1090 boulevard Saint-Charles est depuis plusieurs années zoné résidentiel et qu’il n’y a aucun commerce dans cette zone, nous avons été surpris, le 28 juin dernier, d’apprendre l’existence du projet par le bouche-à-oreille. Le lendemain matin, le 29 juin, j’ai moi-même sondé le voisinage et tous, sans exception, m’ont déclaré ne pas avoir été informés sur le sujet», a indiqué Thomas Boisvert, un résident du secteur, lors de la période de questions des citoyens.

«Lors de la première tentative du déménagement de la Maison des jeunes sur la rue Létourneau, le CCU avait exigé que le voisinage soit informé, sondé et que l’acceptabilité au projet en soit ainsi confirmée. Par ailleurs, le zonage de la rue Létourneau est résidentiel. Puisque le projet du 1090 boulevard Saint-Charles est similaire et que les caractéristiques du quartier et des résidences sont aussi les mêmes, pourquoi n’y a-t-il pas eu de séance d’information, de consultation et de sondage d’acceptabilité?», a demandé M. Boisvert aux élus municipaux.

(Photo : Ghyslain Bergeron)

La mairesse soutient que la Ville a agi comme il se doit dans ce dossier. «Dans les dossiers de changement de zonage, il y a plusieurs façons de procéder. Il n’y a pas une façon unique. Là, on parle d’un boulevard qui a quand même une mixité de clientèle au sein de ce tronçon de rue. Il y a déjà eu du commerce accessoire à l’habitation. On m’a informé que deux affiches ont été installées sur ledit terrain pour expliquer le projet. Ça, c’est une autre façon d’expliquer le projet aux citoyens. Par la suite, on a fait les affichages réglementaires qui ont cours habituellement pour ce genre de projet», a-t-elle soutenu.

Stéphanie Lacoste a invité les citoyens à discuter avec la coordonnatrice de la Maison des jeunes, aussi présente dans la salle, tout juste après la séance du conseil municipal. «Je vous invite fortement à aller vous asseoir avec elle parce que les Maisons des jeunes, lorsqu’elles ont débuté, avaient une certaine réputation. Mais maintenant, c’est très normé et ce sont des intervenants qui sont là», a-t-elle affirmé, ajoutant que la serre située à l’arrière du bâtiment sera transformée en bureaux administratifs.

«Je suis très fière que nos jeunes soient encadrés par des personnes professionnelles. Je les aime beaucoup mieux encadrés par des gens qui ont à cœur le développement de leur plein potentiel et qui font en sorte justement de faire des citoyens responsables et civilisés – donc ils vont leur expliquer c’est quoi un voisinage entre autres – que de les voir dans la rue», a poursuivi la mairesse.

Des échanges ont eu lieu entre les citoyens et Mme LeBlond, mais en vain. «Ils sont en réaction. Ils viennent de l’apprendre. Nous, on a suivi toutes les démarches demandées par la municipalité. Rendu là, on va procéder quand même. On trouve ça dommage parce qu’ils ne démontrent pas beaucoup d’ouverture. Leurs craintes, c’est qu’on dérange», a fait savoir la coordonnatrice de la Maison des jeunes St-Charles.

Tant la Ville de Drummondville que l’organisme assurent n’avoir jamais eu de plaintes ni de problématiques avec le voisinage actuel. «On a une belle collaboration. Les citoyens qui sont inquiets peuvent venir nous voir, nous poser des questions ou même venir rencontrer nos voisins», a mentionné Amélie LeBlond.

«Les jeunes sont rassemblés dans un endroit encadré avec des intervenants. On les sensibilise, on les responsabilise. Faire partie de la communauté et avoir de belles relations avec notre voisinage, c’est directement dans notre mission. On veut que les jeunes soient de bons citoyens, donc on leur démontre d’agir en ouverture et sans déranger les gens. On va laisser la poussière retomber, mais nous, on est toujours ouvert à les rencontrer», a-t-elle ajouté.

L’achat du bâtiment par la Maison des jeunes St-Charles doit être finalisé au cours des prochaines semaines. Les adolescents de 12 à 17 ans devraient être accueillis dans le nouvel endroit cet automne.

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