Le projet d’une vie en France pour les Innovations paysagées Ladouceur

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Par Cynthia Martel
Le projet d’une vie en France pour les Innovations paysagées Ladouceur
Le bâtiment principal situé face au Rhin est d'une superficie de plus de 6000 mètres carrés sur 6 niveaux. (Photo : Gracieuseté)

PAYSAGEMENT. Les Innovations paysagées Ladouceur réalisent le contrat de leur vie. L’entreprise drummondvilloise signe l’aménagement paysager de l’ambitieux projet du siège social français de Soprema situé au Port du Rhin, à Strasbourg.

Élégant, chaleureux, grandiose, avant-gardiste, écoresponsable, voilà autant de mots qui décrivent bien le projet du Groupe Soprema, selon Nathalie Blanchette, architecte paysagiste qui a piloté le dossier d’aménagement, et Claude Ladouceur, président des Innovations paysagées Ladouceur.

Le complexe «Le Grand Charles», dessiné initialement par la société française BASE, a été pensé avec l’ambition de créer un laboratoire d’idées dans un bâtiment performant en ayant un impact positif sur son environnement. «C’est comme un mini Google axé sur le développement durable et la mise en place des pratiques écoresponsables et avant-gardistes de Soprema», image M. Ladouceur.

Deux autres bâtiments, soit un restaurant d’entreprise et une salle de sport complètent le complexe immobilier.

Cette palpitante aventure a débuté il y a un peu plus d’un an pour les Innovations paysagées Ladouceur par un simple appel outre-mer du président-directeur général du Groupe Soprema, Pierre-Étienne Bindschedler.

«Un jour, j’ai vu afficher sur mon cellulaire un numéro de France. Je croyais que c’était un mauvais numéro. Quand j’ai su que c’était M. Bindschedler, j’étais surpris!» lance M. Ladouceur, encore ravi. Il poursuit : «Il sait comment on travaille et ce qu’on est capable de faire. Et au cours des dernières années, on a tissé des liens ensemble, notamment parce qu’on a réalisé l’aménagement paysager de sa résidence drummondvilloise. Mais jamais je n’aurais pensé que ce leader mondial des toits verts nous contacte pour mener à terme son projet. C’est une chance inespérée, ça va arriver juste une fois dans notre vie.»

Il s’agit de la première fois en 40 ans d’existence que l’entreprise drummondvilloise décroche un contrat au-delà des frontières du Québec.

«Dessiner un projet qui se réalise sur un autre continent, c’est un rêve qui n’a pas de prix! Nous sommes extrêmement fiers que M.  Bindschedler ait pensé à nous alors qu’il pouvait choisir parmi toutes les entreprises de l’Europe! Ça nous est arrivé sur un plateau d’argent et nous en sommes très reconnaissants», exprime Mme Blanchette, en soulignant que le mandat était très impressionnant et motivant en raison de l’ampleur, de la qualité et de la philosophie du projet.

Des végétaux sur les terrasses et toitures

L’expertise des Innovations paysagées Ladouceur a été mise à contribution pour repenser la végétalisation sur les terrasses et les espaces au sud et au nord du bassin d’eau constituant une allégorie  du prolongement du mythique fleuve Rhin. L’entreprise drummondvilloise a eu le mandat de retravailler les plans d’architecture de paysagement proposé par BASE et une entreprise locale réalisera le projet sur le terrain.

«Puisque le complexe privilégie la biodiversité, il fallait intégrer un éventail d’éléments vitaux, comme la végétalisation, effectuer une gestion optimisée de l’eau et préserver l’espace des îlots de chaleur. Les végétaux font évidemment partie intégrante du projet : ils unissent les trois bâtiments qui se fondent dans le paysage. Tous les espaces extérieurs seront marqués d’essences locales de toutes tailles. On y retrouvera différentes ambiances et des systèmes de végétalisation sur les terrasses et toitures», détaille Mme Blanchette.

Plus de 1000 arbres et arbustes seront plantés sur le vaste site longeant le fleuve.

Une mer de défis

Claude Ladouceur, président des Innovations paysagées Ladouceur, et Nathalie Blanchette, architecte paysagiste. (Photo Ghyslain Bergeron)

Dessiner un projet de cette envergure pour un aménagement réalisé sur un autre continent a soulevé de nombreux défis, aux dires de Nathalie Blanchette.

«Il fallait expliquer le projet au client en vue aérienne, mais ce n’est pas évident d’exposer ses idées par téléphone ou visioconférence. On ne peut pas expliquer les choses de la même façon qu’on le fait en personne. Pour faciliter la compréhension du plan et démontrer les perspectives, nous avons dessiné plusieurs esquisses à la main.»

La complexité du projet réside surtout dans le fait que tout l’aménagement est réalisé sur des toits-terrasses (tréfonds).

«Installer des plantations et des arbres sur les toits représentait un grand défi technique, car on ne peut pas disposer n’importe quoi sur un toit, surtout considérant que le sous-sol entier repose sur un stationnement souterrain. Par exemple, tous les arbres ont été plantés dans des pots remplis de terre tandis que pour les endroits où il y avait des arbustes, la terre était en moins grande quantité. Cela a fait en sorte de bien répartir le poids. Bref, le poids de chaque élément, le drainage et l’irrigation ont dû être tous calculés. La charge de chacune des terrasses a donc été évaluée», explique l’architecte paysagiste.

La sélection des végétaux a représenté un autre défi.

«Comme les végétaux ne sont pas les mêmes qu’ici, nous avons dû planifier l’aménagement en fonction de ceux disponibles en Europe. Par exemple, là-bas, ils ont des feuillus persistants l’hiver et le client souhaitait les trouver dans l’aménagement, alors on a répondu à sa demande. On a travaillé différemment.»

Il va sans dire que Ladouceur s’illustrera une fois de plus avec ce projet unique.

«On est en train de jouer dans de grosses ligues!» affirme fièrement M. Ladouceur, qui ne veut pas passer sous silence tout le travail accompli quotidiennement par son équipe sans qui son entreprise ne pourrait briller autant.

Au fil des 40 dernières années, les Innovations paysagées Ladouceur ont conçu et réalisé plus de 4000 aménagements paysagers. L’entreprise sise au 2205, boulevard Mercure a récolté de nombreux prix et distinctions.

Quelques mots sur «Le Grand Charles»

Trois bâtiments composent le complexe immobilier. (Illustration gracieuseté)

Le nouveau siège social du Groupe Soprema tient son nom de Charles Geisen, l’arrière-grand-père de Pierre-Étienne Bindschedler, actuel président-directeur général du Groupe. Il a été baptisé ainsi par les collaborateurs de la multinationale française à l’issue d’un concours interne, en hommage au fondateur historique de cette entreprise d’origine alsacienne.

Ce nouveau siège social a été pensé comme un lieu d’inspiration et de dynamisme, comme un véritable espace de vie. L’objectif est de favoriser le bien-être au travail et de donner la liberté à chacun d’entreprendre.

«J’aime beaucoup la philosophie qui se cache derrière ce beau projet», laisse entendre Nathalie Blanchette.

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