Pertes et gaspillage alimentaires : un premier portrait pour le Québec

Pertes et gaspillage alimentaires : un premier portrait pour le Québec
(Photo : Deposit)

NATIONAL. À combien se chiffre le gaspillage alimentaire au Québec? À quelle étape de la chaîne les pertes et le gaspillage sont-ils le plus important? Quel type d’aliments est le plus jeté? Ces questions trouvent enfin une réponse dans la toute première étude québécoise de quantification des pertes et du gaspillage alimentaires dévoilée ce mercredi par Recyc-Québec.

Le Québec ne fait pas exception aux portraits proposés dans les précédentes études de référence, soit à l’échelle canadienne et mondiale : les pertes et le gaspillage alimentaires sont un enjeu important et auquel on doit s’attaquer dans un contexte où le prix des denrées est en hausse et où le lien avec la lutte aux changements climatiques est incontournable. L’étude réalisée en partenariat avec la Ville de Montréal prévoit par ailleurs une quantification des émissions de gaz à effet de serre associée aux pertes et au gaspillage alimentaires.

Ce premier portrait chiffré spécifique au Québec devient un outil de référence pour orienter les initiatives mises en place pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires. Il permet également d’identifier des cibles précises et de prioriser les interventions. Concrètement, les constats de l’étude vont contribuer à alimenter les travaux du chantier sur les pertes et le gaspillage alimentaires mis en place dans le cadre du Plan d’action 2018-2023 pour la réussite de la Politique bioalimentaire, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et de Lutte contre les changements climatiques (MELCC), Recyc-Québec et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).

Surtout les fruits et légumes

L’étude révèle entre autres que 16 % des aliments comestibles qui entrent dans le système bioalimentaire québécois sont perdus ou gaspillés. Ces aliments sont majoritairement des fruits et légumes (45 %), des produits céréaliers et grains (25 %), ainsi que des viandes et volailles (13 %). Cette dernière catégorie, bien que moins imposante en termes de tonnage, représente 59 % des émissions de gaz à effet de serre associées aux aliments perdus ou gaspillés.

Chacun a un rôle à jouer pour réduire ces tonnes d’aliments perdus et gaspillés. Bien que le gaspillage se constate majoritairement dans les ménages (28 %), des efforts doivent être mis sur l’ensemble de la chaîne pour avoir le plus d’impact, le plus rapidement, puisque les pertes et le gaspillage se constatent à chaque étape, de la terre (et de la mer) à la table.

D’ailleurs, les actions collectives, notamment des partenaires du secteur bioalimentaire, permettent déjà de détourner de l’élimination près de la moitié des aliments comestibles perdus ou gaspillés et les deux tiers des parties non comestibles associées. Pour poursuivre dans cette voie et favoriser la réduction à la source et le réemploi, notamment pour l’alimentation humaine et animale, Recyc-Québec déploie des initiatives pour réduire le gaspillage auprès de l’ensemble des acteurs concernés, que ce soit par des campagnes de sensibilisation citoyenne, notamment via la campagne J’aime manger, pas gaspiller, et en offrant du soutien financier pour les entreprises, les municipalités et les organisations de tous types.

Cette étude a été initiée et financée par Recyc-Québec en partenariat avec la Ville de Montréal. L’équipe a par ailleurs collaboré avec le MELCC, le MAPAQ ainsi que d’autres intervenants du secteur. La mise en commun des expertises respectives s’est faite en cohérence avec les différentes actions menées et découlant de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et de la Politique bioalimentaire.

«La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires soulève des enjeux qui concernent l’ensemble des maillons du secteur bioalimentaire. Plusieurs partenaires sont déjà engagés à mettre en œuvre des initiatives concrètes au quotidien qui permettent de réduire les pertes et de détourner les aliments gaspillés de la poubelle, comme en fait foi un récent portrait des initiatives réalisées dans le cadre de la Politique bioalimentaire du Québec. L’étude de quantification est un portrait essentiel pour la définition de moyens permettant d’aller encore plus loin dans la recherche de solutions. Une lecture plus fine de la situation pour chacun des maillons du secteur bioalimentaire incluant le consommateur contribuera à mieux cibler les efforts. L’effort concerté est essentiel pour atteindre des résultats tangibles qui profitent à tous», a souligné André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. (LT)

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