Les sages-femmes réclament «sans délai» une réelle reconnaissance

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Par Cynthia Martel
Les sages-femmes réclament «sans délai» une réelle reconnaissance
Les sages-femmes ont manifesté devant l'hôtel Quality suites, là où se déroulaient les négociations aujourd'hui. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

MANIFESTATION. Sans convention collective depuis deux ans, le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) n’a toujours reçu aucune proposition du gouvernement provincial pour résoudre les importants enjeux de rétention et d’attraction à la profession. Une quarantaine d’entre elles ont manifesté leur mécontentement, mercredi, devant l’hôtel Quality Suites.

Les sages-femmes luttent depuis des années pour une véritable reconnaissance de leur profession. Ce matin, pancarte à la main, elles se sont mobilisées pour revendiquer des conditions de travail «équitables» et «valorisantes», car l’attraction et la rétention de main-d’œuvre constituent d’importants enjeux, surtout en région. Selon le syndicat affilié à ces travailleuses, la CSN, seulement 4,5 % des femmes enceintes ont actuellement accès aux suivis de grossesse avec une sage-femme.

«Les sages-femmes sont nées d’une initiative citoyenne; les femmes et les familles nous veulent, mais présentement ont fait face à des enjeux d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, notamment parce que notre rémunération et nos conditions ne sont pas adéquates. Par exemple, nous sommes de garde 24 h sur 24 et nous ne recevons aucune rémunération pour ça. Pour vous donner un exemple, le personnel médical en milieu hospitalier est payé une heure de salaire pour huit heures de garde. De plus, on souhaite davantage développer les services en région, mais on ne parvient pas à attirer les sages-femmes, donc d’en recruter suffisamment», a soutenu Peggy Ducroz, porte-parole du groupe de manifestantes.

Peggy Ducroz (Photo Cynthia Giguère-Martel)

Le Regroupement réclame également la révision de l’échelle salariale, notamment pour que le salaire de base soit plus haut, de même que des primes d’attraction pour les régions.

Récemment, les sages-femmes ont interpellé les députés caquistes pour leur rappeler leur engagement de régler «sans délai» leur entente de travail avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Quant à lui, le MSSS a indiqué vouloir parvenir à un règlement avant la Fête nationale du Québec. Le comité de négociation du RSFQ a accueilli avec enthousiasme cette avancée et s’attend maintenant à ce que cette volonté politique se traduise en action.

La manifestation de ce matin se tenait devant l’hôtel Quality suites de Drummondville parce qu’il était l’endroit désigné pour les négociations entre les représentants syndicaux et ministériels.

«Nous sommes là en appui à notre comité. C’est la troisième rencontre depuis mai. Il a fallu se mobiliser pour que les négociations commencent, car il ne se passait rien depuis l’adoption de la motion ordonnant le gouvernement à débuter les négociations», a indiqué la porte-parole.

Les rencontres qui ont eu lieu entretemps n’ont pas donné l’impression au RSFQ que le gouvernement avait réellement saisi les enjeux urgents soulevés par les sages-femmes et qu’il avait l’intention de bouger rapidement. Les discussions ont donc repris, la semaine dernière, en présence d’une personne-ressource nommée par le ministère du Travail.

«Nos listes d’attente ne cessent de s’allonger, justement parce qu’on peine à recruter et qu’on manque de reconnaissance. On veut développer la profession et il y a un besoin, mais maintenant, il faut un soutien du gouvernement», a insisté Mme Ducroz.

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