La tenue des bouquinistes refusée; la mairesse dit «regarder ce qui peut être fait»

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Par Marilyne Demers
La tenue des bouquinistes refusée; la mairesse dit «regarder ce qui peut être fait»
Lors des bouquinistes, des milliers de livres sont vendus à faible coût. (Photo : Archives)

ÉVÉNEMENT. L’organisatrice des bouquinistes, un événement qui se tient habituellement à la place Saint-Frédéric, s’est vu refuser la tenue de sa 16e édition par la Ville de Drummondville. La mairesse Stéphanie Lacoste dit toutefois «regarder ce qui peut être fait». 

Après une pause forcée de deux ans en raison de la pandémie, Isabelle Aubin a fait une demande à la Ville pour pouvoir utiliser la place Saint-Frédéric. «Comme vous êtes un commerce privé, la nouvelle politique de la Ville ne permet pas aux entreprises privées d’utiliser les parcs pour faire des ventes. Il en est de même pour le prêt de matériel. Aucun équipement ne sera passé», s’est-elle fait répondre par courriel.

Mme Aubin, propriétaire de la librairie Tourne la page, s’explique mal cette décision. «Oui, je suis une entreprise privée, mais cette activité populaire auprès de la population de Drummondville installait une ambiance festive au centre-ville, tout en permettant aux citoyens de se procurer de la lecture à petits prix», soutient-elle.

L’événement, lors duquel des milliers de livres étaient vendus pour la majorité au coût de 1 $, 2 $ et 3 $, a toujours eu lieu à la place Saint-Frédéric. La Corporation d’animation Heriot était responsable de l’organisation, jusqu’à ce qu’Isabelle Aubin reprenne les rênes de l’événement en 2019.

«Ils ont décidé de dissoudre la Corporation et l’ont intégré aux loisirs de la Ville. En 2019, la Ville m’a dit qu’il n’y avait pas de personnel pour s’en occuper donc, qu’il n’y en aurait plus. À l’époque, j’avais fait une publication sur Facebook et j’avais identifié l’ancien maire Alexandre Cusson. Pas longtemps après, quelqu’un travaillant à la Ville est venu me voir à la librairie en disant que c’était une erreur de communication. Finalement, la Ville m’a aidé et on a organisé l’événement», affirme-t-elle.

Sur Facebook, plusieurs personnes ont réagi la semaine dernière à la publication de l’organisatrice des bouquinistes au sujet du refus par la Ville de tenir l’événement. «Une personne de Victoriaville m’a écrit et m’a dit qu’elle pouvait m’accueillir. Une autre personne de Daveluyville aussi. Le propriétaire du restaurant Le-Vieux-Saint-Charles m’a offert de me prêter sa cour. Des OSBL m’ont écrit pour me dire qu’ils pourraient faire la demande à ma place», rapporte Isabelle Aubin.

«Mais, mon but premier, c’est que la Ville comprenne l’ampleur de l’événement. J’aimerais qu’ils collaborent et me permettent de tenir l’événement. Mon commerce est au centre-ville. Je trouve que des événements comme ça, c’est rassembleur et ça met de la vie. De plus, c’est un événement qui rend accessible des livres pas chers. La Ville essaie de revitaliser le centre-ville avec des activités. Ç’en est une qui est là depuis longtemps et qui connait du succès. Pourquoi l’arrêter?», poursuit-elle.

Questionnée à savoir pourquoi l’événement ne peut avoir lieu cette année, la mairesse de Drummondville répond : «C’est à la discrétion du conseil municipal, mais la demande n’est pas venue au conseil municipal. C’est une décision administrative, selon nos règlements. L’objectif, c’est de trouver des solutions, mais il faut cogner aux bonnes portes. Notre volonté, c’est toujours de soutenir les gens d’ici.»

«Les organismes qui sont officiellement reconnus par la Ville peuvent avoir accès à un certain soutien de la part de la fonction publique quand vient le temps d’organiser des événements. C’est cadré à l’intérieur de la politique de reconnaissance. Il y a différents promoteurs privés qui peuvent faire des demandes d’événements et c’est ça qui est à la discrétion du conseil et qui lui revient. La politique est la même pour tout le monde», mentionne pour sa part le directeur général adjoint de la Ville de Drummondville, Francis Villeneuve.

La mairesse de Drummondville indique que la Ville est entrée en communication avec Isabelle Aubin mardi et réitère «regarder ce qui peut être fait».

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