Hôpital Sainte-Croix : nous en sommes là… (tribune libre)

Hôpital Sainte-Croix : nous en sommes là… (tribune libre)
(Photo : Ghyslain Bergeron)

TRIBUNE LIBRE. L’hôpital Sainte-Croix ne permet plus les soins et services auxquels la population de la région s’attend. L’hôpital Sainte-Croix ne peut plus soutenir notre capacité de formation dans le contexte de rétention de main-d’œuvre actuel. L’hôpital Sainte-Croix ne peut plus supporter l’expansion et le développement de pratiques innovantes prévisibles dans un avenir à court et moyen terme, en plus de nous permettre de remplir notre mandat de mission universitaire.

Drummondville c’est beau, c’est grand et c’est humain! D’ailleurs, c’est pour cette raison que plusieurs d’entre nous avons choisi de s’y installer et de faire partie de cette équipe de médecins qui vous soigne au quotidien, certains même de père en fils.

Dans 15 ans… Nous ne serons tout simplement plus capables d’y arriver. L’hôpital Sainte-Croix de Drummondville renferme tout un patrimoine et on y fait encore quotidiennement de véritables miracles.

Tout y est tenté pour réinventer de l’espace, on agrandit littéralement par dedans, mais les murs ont aussi leurs limites. On s’arrache les salles d’examen, on n’a pas assez de place pour asseoir les professionnels, les infirmières et les patients. Le manque de salle d’évaluation nous empêche de répondre adéquatement à l’achalandage à l’urgence et ailleurs dans les autres départements. Ce qui accroît les délais d’attente. La proximité des civières fait en sorte que nous vivons des enjeux de confidentialité et de prévention des infections. Cela augmente les risques en santé et sécurité au travail.

Le manque de certains locaux cliniques ne favorise pas l’attractivité de médecins et professionnels pour assurer la relève de demain. Plusieurs finissants et finissantes en soins infirmiers et en médecine qui viennent de compléter leur formation ici, à Drummondville, finiront par prendre la décision d’aller travailler dans d’autres milieux que le nôtre, précisément, pour avoir accès à un meilleur environnement de travail. Combien d’entre nous avons perdu cette relève… Combien de temps encore perdrons-nous des candidatures de qualité?

Nous avons une vocation universitaire. Les étudiants ont besoin de salles d’examen pour voir les patients en premier et des espaces d’enseignements dédiés en respect avec la confidentialité. Ces salles ne doivent pas cannibaliser les espaces minimaux requis pour assurer la simple fluidité des soins. Déjà, à ce niveau, ça ne fonctionne pas.

La vétusté de notre hôpital entraîne également de multiples enjeux allant jusqu’aux problèmes de recrutement dans certaines spécialités médicales (plateau technique inadéquat, locaux peu attrayants, etc.) qui ne peuvent malheureusement pas être corrigés par une réfection des locaux. La population de Drummondville et des environs mérite mieux!

Drummondville est reconnu, depuis longtemps, pour avoir une des plus fortes croissances démographiques au Québec. Nul besoin de cacher que, comme partout au Québec, la population est vieillissante. Cela entraîne une disparité entre les besoins en soins de santé et entre notre capacité à les offrir. Une importante brèche est malheureusement déjà en place sur notre territoire… L’élastique est désormais étiré au maximum.

Pour faire face à ces enjeux, plusieurs avenues qui prévoient une mise à niveau et une rénovation des lieux actuels ont été explorées. Aucune de ces avenues ne répond aux besoins actuels et futurs de la population.

Le constat est clair : un nouveau centre hospitalier est la seule option possible à Drummondville si nous voulons continuer d’offrir un niveau de soins humain. Il s’agit de bâtir une structure d’avenir pour favoriser le recrutement des professionnels et cliniciens de demain ainsi que leur donner les outils nécessaires afin qu’ils puissent exercer pleinement leur rôle dans la société. Il est urgent de s’y engager maintenant!

Dr Jean-François Albert, chirurgien général

Dr Pierre-David Gervais, médecin de famille

Dr Robert Gervais, médecin de famille

Dre Marie-Claude Parent, psychiatre et codirectrice – Santé mentale et dépendance au CIUSSS MCQ

Dr Martin Rajotte, pharmacien et président du comité de coordination local de Drummondville du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP)

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