MAGAZINE. À l’aube de la quarantaine, Stéphanie Bédard a accueilli une nouvelle personne dans sa vie, sa fille Rémie. Rencontrée à Saint-Didace, l’artiste se livre à cœur ouvert sur sa vision de la maternité, tout en revenant sur la naissance de son premier enfant.
«J’ai habité à Saint-Élie-de-Caxton pendant environ cinq ans. Il y a un an et demi, j’ai fait la connaissance de Mattéo, mon amoureux. Il habitait déjà à Saint-Didace, alors je suis venue le rejoindre pour qu’on soit ensemble», indique-t-elle, d’entrée de jeu.
Stéphanie Bédard a rapidement adopté l’endroit. En étant au cœur de la nature, elle se sent comme chez elle, malgré la distance qui la sépare de Drummondville, là où elle est née.
Saint-Didace est situé à la frontière de Lanaudière et de la Mauricie. Quand on quitte l’autoroute 40 à la sortie de Louiseville, le chemin qui se rend jusqu’à la municipalité de 700 habitants est beau et sinueux. Avant d’arriver à destination, on découvre la faune et la flore luxuriante de Sainte-Ursule et Saint-Édouard-de-Maskinongé.
Chez Stéphanie Bédard, le chant des oiseaux remplace la cacophonie de la ville. Tout près, on peut entendre la douce mélodie des rivières Rouge et Blanche. C’est dans ce petit coin de paradis qu’elle élève sa fille Rémie.
Premier enfant
À l’approche de la quarantaine, Stéphanie Bédard se sentait prête à accueillir son premier enfant. Une belle chimie s’est développée entre Mattéo et elle, dès leurs débuts. «Quand je l’ai rencontré, la question des enfants s’est réglée en cinq minutes. On voulait être parent», souligne-t-elle.
La grossesse s’est déroulée à merveille. Son état ne l’a pas freiné dans ses projets professionnels. La semaine, elle fabriquait des savons et la fin de semaine, elle était en spectacle avec la tournée La route des lacs. «J’ai travaillé fort avant la date de l’accouchement, à la mi-février. En janvier, ma mère est venue m’aider à la savonnerie et on a fait une production en prévision de l’arrivée de Rémie», raconte-t-elle.
Lors des dernières années, Stéphanie Bédard a réalisé un changement de cap dans sa carrière en créant la bannière Belle sans artifice. Elle jumelle ses plus grandes passions, soit la musique et la fabrication de savons. D’un côté, elle réalise des spectacles qui lui ressemblent, dans le but de connecter avec le public; de l’autre, elle crée des savons en cohérence avec ses valeurs environnementales.
Rémie s’est pointé le bout du nez le 17 février. L’accouchement n’a pas été de tout repos. Le travail a duré 27 heures. «Avoir un enfant, ce n’est pas la magie qu’on s’imagine. Ce n’est pas comme dans un film. Il n’y a pas une petite musique qui joue en arrière et tout le monde danse. C’est différent, mais c’est beau quand même», exprime-t-elle, en toute transparence.
Quatrième trimestre
Stéphanie Bédard a pu compter sur l’aide de son conjoint dès le retour à la maison. Les premières semaines ont été éprouvantes, se remémore-t-elle. Par sa prise de parole, elle désire normaliser les difficultés vécues lors du quatrième trimestre, c’est-à-dire la période de transition après l’accouchement.
«L’emphase est beaucoup mise sur les moments de bonheur de ‘’l’après’’. Il y a tellement d’autres affaires qu’on ne nous dit pas. C’est plus complexe de ce qu’on nous laisse croire à la base. Pour la mère, il y a une reconstruction du corps et de l’esprit. La relation que tu développes avec ton enfant se fait progressivement. Il y a plein de moments heureux, mais il y a plusieurs moments de remise en question.»
Au fil de cette expérience, Stéphanie Bédard a beaucoup fait d’apprentissages. À ses yeux, les parents ont plus à apprendre de leurs enfants que le contraire. «Chaque jour fait son chemin. Avec un enfant, tout peut changer en l’espace de 24 heures. Ce n’est pas facile de se projeter, alors il faut se concentrer sur le moment présent.»
Au cours des derniers mois, cette dernière a grandi en tant que femme. «J’ai une bonne confiance en moi dans mon métier et ce que je sais faire. La maternité c’est nouveau. J’ai appris que j’ai tout ce qu’il faut pour être une bonne mère. Il ne reste plus qu’à me faire confiance. Elle est en train de m’apprendre», souligne-t-elle.
Un jour à la fois
Les nouveaux parents comptent bien garder leur liberté, malgré la présence de leur enfant. Une nouvelle routine s’est créée, permettant à Stéphanie et Mattéo de faire quelques activités. Ils adorent sortir à l’extérieur pour prendre des marches avec la poussette. Éventuellement, Rémie pourra assister aux spectacles de sa mère, puisqu’elle a déjà de petites coquilles.
Quelques nouveautés sont à venir dans la carrière de Stéphanie Bédard, dont la sortie d’un album à l’automne. C’est d’ailleurs le producteur Richard Samson, de Vega Musique, qui a approché l’autrice-compositrice-interprète. «En 2019, j’ai autoproduit un EP, intitulé Ricochet. C’est beaucoup de travail faire tout ça toute seule. Je l’avais expérimenté et je ne voulais pas le refaire. J’étais plus dans les papiers que la création. Alors ça tombait bien que Richard me propose un tel projet. C’est comme un conte de fées», soutient-elle.
La chanteuse s’est entourée d’une équipe dynamique et qualifiée, dont Philou et Georgette. Après avoir participé à Star Académie, Belle et Bum et The Voice-France, Robin des Bois et Notre-Dame de Paris, Stéphanie Bédard avait envie de composer des chansons à son image, afin de livrer ses propres messages.
L’écriture des chansons a débuté au printemps dernier. «J’ai sorti un premier album en 2015. On l’a fait très vite. J’étais entre l’Asie et la France. J’avais quatre mois pour faire un album. Je n’ai pas écrit les chansons. Je suis fière de cette réalisation, mais j’avais envie de quelque chose de différent pour le deuxième.»
Pour le moment, Stéphanie Bédard se concentre sur sa fille. Elle chérit tous les moments en sa compagnie, en assistant à toutes ses premières fois.
«Je n’ai pas beaucoup pris beaucoup de spectacles cet été. Ça me permet de ralentir… pour mieux rebondir», conclut-elle, avec un sourire en coin.
