Alphabétisation : 7,70% de la population drummondvilloise vulnérable

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Par Cassandre Baillargeon
Alphabétisation : 7,70% de la population drummondvilloise vulnérable
À l’échelle provinciale, l’indice de vulnérabilité sociale et économique est de 6%, ce qui représente 400 000 Québécois. (Photo : Desposit)

ÉDUCATION. Près de 4650 Drummondvillois âgés de 15 ans et plus seraient en situation de vulnérabilité selon une étude publiée par la Fondation pour l’alphabétisation. Cela représente 7,70% de la population de la ville qui vivrait sous le niveau de pauvreté et sous le niveau satisfaisant en littératie*.

L’étude en question, réalisée par l’économiste Pierre Langlois et intitulée «Aperçu d’un indice de grande vulnérabilité́ dans plusieurs villes du Québec», s’est penchée sur les impacts d’un manque de compétences de base combiné à un manque de revenu pour établir un effet de corrélation entre les deux. Cet effet créerait «une spirale de précarité sociale et économique» et l’étude a déterminé la proportion des gens les plus vulnérables à un tel phénomène.

Selon l’indice de vulnérabilité de l’étude, Drummondville serait dans le rouge, soit dans le seuil critique puisque l’indice est supérieur à 7,5% de la population.

Pour l’économiste responsable de l’étude, Pierre Langlois, plusieurs raisons expliquent cette situation, dont le décrochage scolaire, l’âge moyen de la population et finalement, la localisation de la ville. «La simple question de la littératie s’est rependue au Québec et dans ce cas-là, les villes font mieux parce que souvent, les emplois de services et les établissements d’enseignement supérieur sont là. Les résultats sont donc meilleurs en ville, mais lorsqu’on ajoute la question des faibles revenus en équation, là il y a un phénomène urbain qui se crée», indique-t-il, ajoutant que toutes les villes ont leurs quartiers plus défavorisés et que pour cette raison, le milieu urbain est plus impacté par la pauvreté économique qu’un milieu plus rural dans un tel calcul.

L’économiste Pierre Langlois a réalisé l’étude pour la Fondation pour l’alphabétisation. (Photo : Gracieuseté)

Des impacts majeurs

Plus le pourcentage de vulnérabilité d’une ville est élevé, plus «la société est inégalitaire, plus il y a des enjeux entre les classes, ce qui vient amoindrir la qualité du tissu social», affirme M. Langlois.

L’économiste souligne l’importance d’agir pour améliorer la situation. «Cette lutte à l’amélioration des conditions en littératie, il faut le voir comme un résultat qui est dual. À la fois on a des résultats en développement social, parce qu’on améliore le bilan en littératie des individus, mais c’est également un objectif de développement économique, car ces gens-là améliorent leur employabilité et leur espérance salariale», fait-il savoir.

Pierre Langlois illustre cette situation avec un exemple concret. «Cela peut être un travailleur au salaire minimum qui cumule des emplois et qui, chaque mois, a de la misère à payer son loyer, son épicerie, parce qu’il est sous le seuil de la pauvreté. Ça devient difficile pour lui de se sortir de cette situation-là, car la solution c’est d’aller se requalifier pour augmenter son employabilité et ses conditions salariales, mais s’il n’a pas le temps, la quiétude d’esprit, les capacités financières de prendre un temps d’arrêt, il n’y arrivera pas. Encore plus s’il a des enjeux de littératie qui ne lui permettent pas de s’inscrire dans un programme de requalification professionnelle», relate-t-il.

À l’échelle provinciale, l’indice de vulnérabilité sociale et économique est de 6%, ce qui représente 400 000 Québécois. L’étude soutient qu’en coordonnant davantage les outils possibles pour la tranche de population des 20 à 59 ans en combinant un programme de requalification des compétences de base à un programme de soutien financier d’une valeur du panier de consommation, plus de 176 000 personnes sortiraient de la vulnérabilité. Selon les analyses de l’étude se basant également sur l’étude La littératie comme source de croissance économique en 2018, plus d’un milliard de dollars seraient réinjectés dans le produit intérieur brut de manière récurrente.

À Trois-Rivières, c’est 7,49% de la population qui est à risque de la spirale de précarité sociale et économique pour un total de 8276 personnes. À Victoriaville et à Sherbrooke, les taux se situent respectivement à 6,72% et à 7,55% pour 2354 et 9847 personnes.

*Pour réussir le niveau satisfaisant en littératie, il faut être en mesure de comprendre des textes plus longs et plus complexes, qui peuvent parfois contenir des contradictions.

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