Révision scolaire au CSSDC : la communication sera la clé du succès

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Par Cassandre Baillargeon
Révision scolaire au CSSDC : la communication sera la clé du succès
L’écart de réussite scolaire entre le régulier et les programmes spécialisés diffère pratiquement de 28% selon le Centre de services scolaire des Chênes. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. La restructuration de l’offre de programmes du Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC) sera longue et complexe. Pour l’ex-président du conseil des commissaires, Jean-François Houle, la communication entourant le projet aura un impact important sur la réaction des élèves, du personnel enseignant et des parents.

«La nature a horreur du vide, donc quand il n’y a pas de communication en abondance, les gens qui sont souvent réticents aux changements vont s’imaginer toute sorte de choses. Ces informations vont circuler à tort et il va falloir ramer à contre-courant», prévient M. Houle.

Celui qui cumule 22 ans d’expérience comme représentant scolaire affirme qu’il «faut mettre tout le monde dans le coup, car plus les gens vont être informés sur les véritables intentions et impliqués [dans le projet], plus ça risque de réussir». De cette manière, l’acceptabilité et la compréhension du projet en seront favorisées.

La vice-présidente à l’action professionnelle du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD) qui siège au comité de la révision scolaire au CSSDC, Donna Lessard, fait savoir que le syndicat est satisfait de la gestion actuelle. «Il y a une bonne écoute, on est heureux de faire partie de la réflexion et du développement. L’expertise des enseignants est tenue en compte dans le processus», indique-t-elle.

Le CSSDC prévoit consulter les élèves au cours des prochaines semaines par le biais d’un sondage pour connaitre leurs idées de concentration à implanter, alors que le comité parent est rencontré au besoin depuis quelques mois.

La marchandisation de l’éducation

Pour M. Houle, le chantier actuel du CSSDC est nécessaire, surtout qu’il découle de certaines recommandations du conseil des commissaires en 2017. Il croit toutefois que ce sera un travail ardu puisque les parents et les élèves sont très axés sur les programmes particuliers. «On va se heurter à l’idée qu’aujourd’hui on magasine les écoles comme on magasine n’importe quoi et c’est ça le danger», soutient l’homme d’expérience.

Dans une telle situation de marchandisation de l’éducation, M. Houle soulève l’importance de s’assurer que personne n’ait l’impression de perdre quelque chose. Dans le cas contraire, Jean-François Houle craint un exode des élèves vers le privé. «Si la population est prête à embarquer dans ça, ça va. Si l’abolition des programmes particuliers tels qu’on les connait présentement emmène les parents à plutôt inscrire leurs enfants à une école privée et qu’il y a un exode des élèves, on va revenir au même problème qu’on avait il y a 20 ans à la création des programmes particuliers», s’inquiète-t-il.

Celui qui était aux premières loges lors de la création des programmes particuliers au secondaire rappelle que le projet s’est étendu au primaire en raison «d’une pression des familles, des parents pour en créer»

L’importance de l’inclusion

Le travail d’inclusion a commencé il y a plusieurs années déjà au CSSDC avec une réduction des critères de sélection dans les programmes particuliers. Le nombre de places disponible dans ces programmes spécialisés et la différence du taux de diplomation entre ceux qui sont dans ces programmes et ceux en régulier restent des problèmes majeurs pour une meilleure inclusion.

Pour M. Houle, il est clair que l’éducation doit changer d’une manière ou d’une autre. «Ceux qui vont résister à ces changements-là vont devoir répondre à cette question-là : mais comment est-ce qu’on va faire dans ce cas pour mieux faire réussir nos élèves du régulier et la réponse n’est pas évidente. C’est pour ça que c’est tout un défi», conclut l’ex-président du conseil des commissaires.

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