Des friperies étonnantes

Rédaction L'Express
Des friperies étonnantes
(Photo : Depositphoto)

TESTÉ POUR VOUS. Hausse fulgurante de l’inflation, du coût du panier d’épicerie, de l’essence… on ne s’en sort pas : l’année 2022 risque d’aplatir quelque peu le portefeuille des familles. En cherchant des façons d’économiser et d’être plus verts, des membres de l’équipe de rédaction de L’Express Magazine ont «testé pour vous» une expérience de magasinage qui demeure méconnue chez les plus de 35 ans : les friperies.

Sachant que tous les pays du monde célébreront le Jour de la Terre le 22 avril prochain et que l’industrie du vêtement entraîne son lot de pollution, c’est avec enthousiasme que l’équipe a choisi trois friperies au hasard : Seconde main (boulevard Foucault), Village des valeurs (boulevard Saint-Joseph) et Ex&co (rue Jogues).

Se donnant comme objectif de dénicher une tenue complète pour le bureau, les journées tranquilles du week-end ou pour une sortie de style «5 à 7», les testeurs ont été agréablement surpris d’avoir été en mesure de tout trouver et sans difficulté.

Lise Tremblay, 46 ans – friperie Seconde main

Jump suit marine (12 $), veston Louis Vuitton (40 $) et sandales blanches (15 $). Coût de la facture pour une tenue de bureau ou de resto : 67 $. La photo a été prise au restaurant Comptoir lunch. (Photo Ghyslain Bergeron)

Prix : $$$$

Qualité : ****

Choix : ****

Expérience : ****

«D’emblée, je dois dire que je n’avais jamais mis les pieds dans une friperie. Galvanisée par la belle jeunesse de la salle de rédaction, j’ai accepté de relever le défi et d’aller fouiner dans cette nouvelle boutique de mon quartier. Dès mon entrée, j’ai été très étonnée d’y trouver une veste estivale de marque (Louis Vuitton) à vendre à quarante dollars. Aucun faux pli. Aucune tache. Je l’ai pris d’un geste spontané! La propriétaire, Alexandra Tremblay, m’a accueilli à bras ouverts, me proposant des tenues diverses avec un enthousiasme débordant. Bien que d’autres clients étaient en train de faire un brin de magasinage, elle a pris le temps de me montrer l’étendue de sa «collection» de paires de chaussures. La plupart présentaient cependant des talons clairement trop ambitieux pour mes petits pieds confortables dans des espadrilles.

À ma grande surprise, en moins de trente minutes, j’ai réussi à dénicher une tenue parfaite pour le bureau ou une sortie au resto, soit un one piece ouvert sur le côté, qui sera sans doute très apprécié lorsque le mercure dépassera les 30 degrés Celsius ainsi que des sandales à talons plats.

De façon générale, j’ai été très surprise des morceaux trouvés sur place; la plupart étaient propres, bien classés par tailles et par couleurs. La friperie Seconde main est considérée comme étant un peu plus «luxueuse» que les autres. D’ailleurs, Mme Tremblay a vendu il y a quelques semaines une veste colorée à l’équipe de Star Académie. Elle écoule aussi divers objets, tels que des cadres, livres, coffres à bijoux, montres, etc.»

Cynthia Giguère-Martel, 36 ans – friperie Ex&co

Prix : $

Qualité : ****

Choix : ****

Expérience : *****

Robe (1 $) et leggings (1 $). Coût de la facture pour une tenue de bureau et 5 à 7 : 2 $. La photo a été prise au resto-bar Looba. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Rares sont les fois dans ma vie où je suis allée magasiner dans une friperie; je peux les compter sur une main. Lors de ma visite chez Ex&co, j’ai été agréablement surprise par le choix. L’offre est intéressante sans être trop étourdissante. Ce qui est parfait pour moi, car je l’avoue, je ne suis pas du type «fouilleuse». À peine dix minutes après mon entrée, cinq morceaux de linge étaient accrochés à mon panier, à mon grand étonnement. J’y ai vu beaucoup de vêtements de mes boutiques favorites, comme Dynamite, Le Château et Colori, mais également certaines marques, telles que Zara et Mexx. Notons toutefois que pour les hommes, l’inventaire est restreint.

Tout ce qui est chandail, blouse, veste, camisole, etc. est classé par grandeur, ce qui facilite la recherche. Il faut toutefois un peu plus fouiller en ce qui concerne pantalons, shorts, jupes et robes, alors qu’on les trouve tous sur le même mur.

Je n’ai que de bons mots pour l’accueil. Dès mon arrivée, on m’a expliqué le fonctionnement et m’a offert de l’aide, si requise. J’ai également reçu quelques conseils.

Et que dire des prix au moment de mon passage : tout était en promotion à 1 $ le morceau!

Seul petit bémol, je suis tombée sur quelques morceaux tâchés et troués. Si pour certains, cela s’avère des détails, qui, à la limite, peuvent se corriger, en ce qui me concerne, c’est suffisant pour ne pas acheter le vêtement, même s’il n’est pas dispendieux.

Ma mission était de me trouver un ensemble qui pourrait aussi bien se porter le jour au bureau que le soir dans un 5 à 7, ce que je n’ai pas réussi lors de ma visite. Je m’explique : toutes mes trouvailles se résumaient à des hauts; je n’ai trouvé ni de pantalons, ni de jupes, ni de robes qui convenaient à mes besoins. La conseillère sur place m’a alors suggéré de revenir dans quelques jours alors que des tonnes de nouveaux morceaux sont proposées quotidiennement. Dix jours plus tard, je suis sortie avec huit vêtements supplémentaires, dont un legging et deux robes. La conseillère m’avait même gentiment fait quelques agencements.

Bref, je suis satisfaite de mes achats au point tel que je vais dorénavant inclure les friperies dans mes habitudes de consommation.»

Louis-Philippe Samson, 26 ans – Village des valeurs

Prix : $$$

Qualité : ***

Choix : *****

Expérience : ***

«Pour ma part, je suis allé magasiner un ensemble au Village des valeurs. N’étant pas un habitué des friperies, c’était l’une des rares fois de ma vie que j’allais dans ce magasin. J’ai été agréablement surpris par le choix qui s’offre à la clientèle. Je dois souligner que je n’ai parcouru que le rayon pour hommes, mais les étalages pour femmes étaient beaucoup plus nombreux dans la succursale de Drummondville. Chaque rangée est consacrée à un type de pièces de vêtement et chacune est séparée selon la taille des articles. J’y ai même trouvé des articles de marques comme Hugo Boss, Mexx, Jack & Jones et Tommy Hilfiger. La qualité générale des vêtements m’a semblé bonne, mais certains articles avaient clairement une allure plus défraichie.

Chemise (12 $), t-shirt (8,50 $) et jeans (14 $). Coût de la facture pour une tenue décontractée : 34,50 $. La photo a été prise au Bistro de la gare. (Photo Ghyslain Bergeron)

Ne sachant pas exactement quel genre d’ensemble je voulais me procurer, j’ai parcouru tous les rayons un à un pour observer ce qui était disponible. Après avoir parcouru les blousons, les chemises et les chandails, j’ai décidé d’y aller pour un ensemble décontracté. Au bout d’environ 40 minutes, j’avais déniché une chemise à manches courtes Rue Saint-Patrick, un t-shirt American Eagle gris et une paire de jeans. À l’exception de quelques accros sur le collet de la chemise, les vêtements que j’ai choisis me semblent être en bon état. Je suis assez satisfait de mes choix.

J’ai cependant éprouvé un petit pépin quant à mon choix de jeans. La première paire que j’ai achetée s’est révélée trop petite pour moi. N’ayant pas de cabines d’essayage à disposition en raison des politiques de l’entreprise quant à la COVID-19, je n’ai pas pu m’assurer que la taille convenait avant d’acheter. Heureusement, le Village des valeurs offre la possibilité d’échanger les articles dans les 14 jours suivant l’achat, ce que j’ai fait. Je ne sais pas si je retournerai fréquemment en friperies, mais il est agréable de savoir qu’on peut parfois y trouver de petits trésors.»

Trucs et avantages

En plus d’économiser sur les vêtements, magasiner dans les friperies comporte certains avantages.

«Les gens auraient avantage à se tourner plus vers les friperies pour la planète, dans le but de recycler. Il y a des tonnes de vêtements qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement. Ainsi, ça permet de magasiner de façon écoresponsable tout en économisant. On fait alors une pierre deux coups», laisse savoir la propriétaire de la Friperie Ex&co, Nathaly Roy.

Parmi les meilleurs trucs pour dénicher des vêtements en friperie, celle-ci indique qu’il faut notamment demeurer à l’affut des nouveaux arrivages, soit en s’y rendant à l’occasion ou en consultant les pages Facebook de ces commerces.

«Et ça ne veut pas dire qu’on ne trouvera rien une fois que la fois suivante, on ne fera pas une belle découverte», souligne-t-elle, en indiquant qu’il y a deux types de consommateurs : ceux qui regardent chacun des morceaux et ceux qui y vont au gré de leurs envies et besoins.

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