De plus en plus de chiens à la SPAD

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Par Cassandre Baillargeon
De plus en plus de chiens à la SPAD
Selon le directeur général de la SPAD, les chiens ont toujours la cote en ce qui concerne les adoptions. (Photo : Archives)

ANIMAUX. Le mois d’avril débute en force à la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) alors que l’organisme note une hausse importante des entrées canines.

«Depuis que la COVID est un peu mise de côté, on a recommencé à avoir beaucoup de chiens», rapporte le directeur général de la SPAD, Philippe Labonté.

Pour lui, comme pour les autres organismes de protection animalier, la hausse actuelle est loin d’être une surprise. «Ce qu’on avait comme crainte par rapport aux fameux chiens COVID, on avait raison de le craindre», affirme-t-il.

Durant les deux dernières années, la vente de chiens était très lucrative sur Internet avec, entre autres, des listes d’attente et une hausse importante des prix. Certains acheteurs revendaient même le chien qu’ils venaient d’acquérir lorsqu’ils ne pouvaient plus s’en occuper, révèle le directeur général.

Celui-ci a déjà vu un chiot de quatre mois qui avait eu quatre propriétaires différents en autant de mois.

La popularité du marché commence toutefois à s’essouffler, ce qui a un impact direct sur la SPAD. «La chaîne commence à débarquer parce qu’il y a beaucoup moins de demandes pour l’adoption de chiens, puis ça fait en sorte que les gens, à défaut de pouvoir les vendre, viennent nous les porter à la SPAD», explique M. Labonté.

Ce dernier recommande d’ailleurs à la population de communiquer avec le refuge avant d’aller porter son animal pour un abandon. «L’idéal dans ces situations-là, c’est d’attendre le plus possible et de s’assurer que les refuges ne sont pas débordés avant de venir porter son propre animal. Des fois, de le garder quelque mois de plus, ça peut faire une différence», fait-il savoir.

Les impacts du télétravail à surveiller

Le marché intensif des derniers mois combiné au télétravail obligatoire a aussi une part de responsabilités dans la hausse du nombre de chiens accueillis à la SPAD depuis le début de l’année 2022.

«Depuis le printemps, justement quand les mesures ont diminué et que le télétravail était de moins en moins demandé ou exigé, on a remarqué une affluence», indique Philippe Labonté.

Selon son expérience auprès des animaux, il est primordial que les propriétaires prennent du temps avec leur animal pour s’assurer que la séparation entre le télétravail et le retour en présence se fasse en douceur.

«L’animal est habitué avec cette routine-là. Si quelqu’un a adopté un chien en juin 2020, ça va faire deux ans que l’animal est avec lui tout le temps et tout d’un coup, la personne part huit heures par jour. C’est sûr et certain que les troubles de comportements peuvent commencer et c’est là qui peut arriver que la personne ne puisse plus garder l’animal parce qu’il n’a pas été habitué à être seul», soulève M. Labonté.

Il propose aux propriétaires de désensibiliser leurs chiens à leur présence constante en laissant son animal seul pendant de courtes périodes pour l’habituer. Il suggère aussi de placer l’animal dans un endroit plus restreint comme une cage ou une pièce en particulier pour éviter qu’il n’y ait des dégâts dans la maison.

Ces mesures, selon M. Labonté, sont pour que le propriétaire «continue à aimer» son ami à quatre pattes puisque les principaux troubles de comportement sont habituellement les aboiements et les dégâts dans la maison. De plus, avec cette méthode, les gens atténuent l’anxiété de séparation qui peut se créer chez les animaux avec un changement brusque de routine.

Un manque de dressage

M. Labonté rappelle la nécessité de comprendre l’implication qui vient avec la prise en charge d’un animal. «Il ne faut pas adopter lorsqu’on n’est pas sûr à 100% qu’on va pouvoir passer les 15 prochaines années avec l’animal», souligne-t-il.

Ce dernier mentionne qu’au cours des derniers mois, les employés de la SPAD ont remarqué un manque de dressage chez les chiens qui arrivent dans leurs locaux. «On a remarqué beaucoup de chiens qui arrivent ici à un an et qui n’ont rien vu, qui ne sont pas propres.»

Ce manque d’éducation a des répercussions directes sur le travail des employés de l’organisme étant donné que ces animaux nécessiteront davantage de temps et de moyens avant de pouvoir être adoptés.

Dans des cas plus complexes, la SPAD fait affaire avec des «rescues», soit des refuges plus spécialisés qu’eux pour qu’ils prennent en charge l’animal afin de l’entraîner le temps qu’il faut.

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