ÉLEVAGE. Une nouvelle porcherie pour les animaux de moins de 20 kilos s’établira prochainement à Durham-Sud. La mairesse, Sylvie Laval, déplore la non-considération des municipalités dans ce type de dossier.
La consultation publique du 25 avril prochain 19h, organisée par la MRC Drummond à la salle des loisirs de la municipalité, a pour unique but de répondre aux questions et aux inquiétudes des citoyens étant donné que la future pouponnière de 2400 bêtes va se réaliser quoi qu’il advienne au 161 route Adams à Durham-Sud.
«Le projet, quand il arrive dans la municipalité, il est déjà approuvé par la MRC et le ministère de l’Environnement. On a donc très peu de contrôle sur ce qui peut être fait dans notre municipalité», soulève la mairesse de Durham-Sud, Sylvie Laval.
Les municipalités ont très peu de recours dans ce type de dossier. «Quand ça arrive au niveau de la municipalité, on a pour ainsi dire rien d’autre à dire que les conditions dans lesquelles on va émettre un permis. C’est-à-dire quels seront les outils d’atténuation d’odeurs, par exemple», déplore Mme Laval.
Pour elle, il ne fait aucun doute qu’il y aura «toujours des développements agricoles qui vont avoir lieu» parce qu’il s’agit d’un milieu rural, mais elle souhaiterait que les municipalités soient davantage impliquées. «Surtout au niveau des porcheries, on n’a pas grand-chose d’autres à dire, à part ″on voudrait des haies pour s’assurer que les odeurs se dissipent un peu moins et que le lisier soit étendu d’une telle façon″», illustre-t-elle.
Dans le cas présent de la porcherie, la première fois que la municipalité a entendu parler de ce dossier, c’était en octobre 2021 alors que toutes les études, analyses et évaluations avaient déjà été réalisées par le ministère de l’Environnement. Pour la mairesse, il est clair que la municipalité devrait pouvoir intervenir en amont. «On devrait être capable de pouvoir évaluer si la venue d’une porcherie sur notre territoire municipal est quelque chose qu’on souhaite. On devrait pouvoir dire un moment donné, si on veut encore en avoir ou avoir une diversification des programmes ou des projets agricoles», exprime-t-elle.
Une consommation d’eau problématique
L’an dernier, à Durham-Sud, certains agriculteurs ont manqué d’eau. Avec l’ajout d’une nouvelle porcherie, la mairesse s’interroge sur les répercussions possibles. «L’an dernier, on a vu des cas de sécheresse. Ici, on a eu beaucoup d’agriculteurs qui manquaient d’eau et qui ont dû s’approvisionner soit à notre municipalité parce qu’on a un aqueduc ou acheter de l’eau ailleurs. C’est sûr qu’une porcherie additionnelle, ça consomme une assez grande quantité d’eau», fait-elle savoir.
La surveillance effectuée par la MRC Drummond, à l’égard des exigences concernant les terres agricoles, inquiète aussi la politicienne élue en 2021. «J’ai demandé à la MRC qui surveille les projets pour que ce soit bien fait. On m’a répondu qu’il attendait un an, un an et demi, pour l’implantation du projet avant de commencer à vérifier ça», affirme Mme Laval. Pour celle-ci, c’est beaucoup trop long, surtout pour toutes les mesures qui concernent l’environnement et la consommation d’eau, s’il y a lieu.
Une soirée d’information attendue
Sylvie Laval s’attend à ce que les citoyens posent beaucoup de questions sur les mesures d’atténuation des odeurs et sur la façon dont le lisier sera épandu puisque la dernière fois qu’il y a eu une nouvelle porcherie, il y a près d’un an, il s’agissait des principales interrogations. Mme Laval espère que des experts seront présents pour donner des réponses complètes aux citoyens avec «toutes les explications nécessaires».
La municipalité a décidé de ne pas gérer l’audience publique et de demander à la MRC Drummond de le faire étant donné que l’ensemble des membres du conseil municipal sont nouvellement élus depuis novembre 2021.
