Le dévouement de Françoise Dumais pour les familles

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Par Cynthia Martel
Le dévouement de Françoise Dumais pour les familles
Françoise Dumais a quitté son poste de directrice générale de la Maison de la famille le 4 février, fière de ce qu’elle a accompli au cours des 27 dernières années. (Photo : Ghyslain Bergeron)

FEMME. 4 février 2022. Francoise Dumais éteint les lumières de son bureau. Un chapitre important de son parcours professionnel se ferme à cet instant : elle quitte son siège de directrice générale de la Maison de la famille, organisme qu’elle a «construit une brique à la fois».

Vingt-sept. C’est le nombre d’années durant lesquelles Françoise Dumais a mis du cœur à l’ouvrage pour le bien-être des familles. Le 4 février dernier, c’est non sans émotion, mais avec le sentiment du devoir accompli qu’elle est partie. Son départ, elle y songeait depuis un bout de temps.

«Jusqu’à maintenant, ça se passe bien. Ça faisait plusieurs années que je prévoyais passer à une autre étape. Dans ma tête, le deuil s’était déjà amorcé. J’ai repoussé mon départ à cause de la pandémie, mais à l’automne dernier, j’ai annoncé que le temps était venu de céder ma place, mais que je resterais jusqu’à temps qu’on trouve la bonne personne», explique-t-elle.

Diplômée en sociologie, Mme Dumais a cumulé les contrats dans la fonction publique et le milieu communautaire jusqu’au jour où elle a entendu parler d’un regroupement de mamans intéressées à mettre sur pied une maison de la famille.

«Parmi les contrats obtenus, il y a eu celui pour un organisme qui avait pour mission de mettre sur pied la future Corporation de développement communautaire. J’ai rapidement trouvé le milieu communautaire intéressant et ça m’était resté en tête. Lorsque j’ai entendu parler du projet de la Maison de la famille, je n’ai pas hésité à appliquer sur le poste de coordonnatrice», raconte-t-elle.

Janvier 1995 : elle décroche l’emploi.

«À ce moment-là, il y a moi, mon bureau, une dactylo, un bottin de fournitures de bureau et une équipe d’une douzaine de bénévoles», se rappelle-t-elle.

Françoise Dumais. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Je me suis dit : « Vas-y ma grande! » À cette époque, j’avais un petit bagage communautaire, mais aucune expérience en gestion.»

Quelque temps après, une personne supplémentaire est embauchée. Puis, Mme Dumais siège sur différents comités et échange avec d’autres gestionnaires, question de s’outiller, d’en apprendre davantage sur les familles et le milieu communautaire.

«Je me mets aussi en relation avec les autres maisons de la famille qui existent au Centre-du-Québec. Plus tard, un regroupement est créé. De fil en aiguille, on s’est retrouvé sept employés et près de 100 bénévoles!» indique-t-elle.

Et c’est ainsi que la Maison de la famille s’est «construite une brique à la fois» pour reprendre les mots de la principale concernée.

«Quelqu’un m’a déjà demandé : « Où as-tu pris ton expérience? » Je lui avais répondu : « En faisant des erreurs ». Je n’ai jamais hésité aussi à demander de l’aide. Un jour, j’ai assisté à une conférence de Rémi Tremblay qui expliquait que la clé est de s’entourer de personnes qui ont des forces autres que soi-même. J’avais trouvé ça tellement logique. C’est ce que j’ai fait», explique la gestionnaire qui a vu passer des milliers de famille entre les murs de l’organisme au cours des 27 dernières années.

Parmi les derniers projets sous sa gouverne, notons les rencontres prénatales offertes depuis le début février.

«C’est quelque chose que ça faisait longtemps qu’on voulait faire. On a réussi à avoir une entente avec le CIUSSS. Je suis très contente», affirme celle qui tient à souligner que l’œuvre de la Maison de la famille n’est pas seulement le résultat de son travail, mais bien de l’ensemble des employés, bénévoles et partenaires.

La mise sur pied de La Parenthèse est un autre bon coup, organisme qui coordonne des visites supervisées familiales et offre des services de soutien aux familles dont les parents sont séparés.

Évolution et équilibre

Dans son rôle, Mme Dumais a été à même d’observer l’évolution des familles. Par exemple, l’implication plus importante du père.

«Depuis quelques années, les papas souhaitent être très présents dès le départ. Dans les dix premières années de la Maison, on voyait juste des mères. On s’est adapté pour recevoir les pères en allant chercher des formations, on a eu des réflexions et on a même changé des choses aussi banales que la décoration pour les inciter à venir.»

L’anxiété est un mal qui a pris de plus en plus de place dans les discussions et les interventions.

Et plus récemment, Mme Dumais fait remarquer que la pandémie a eu un impact sur le développement des tout-petits.

Si elle a dédié ses 27 dernières années aux familles de la région, Françoise Dumais a toujours mis en priorité ses enfants et son mari.

«Ma priorité a toujours été ma famille et le milieu dans lequel je travaillais permettait une bonne conciliation travail-famille. Par contre, j’ai impliqué mes enfants très jeunes dans l’organisme. Mon mari et moi partageons la même valeur du bénévolat : quand tu es choyé, tu redonnes à la communauté. Donc on a donné souvent notre temps un samedi matin à la Maison de la famille pour une activité quelconque. C’était aussi pour nous, un lieu pour côtoyer d’autres familles», se rappelle la mère de deux jeunes femmes et également grand-maman.

Le chapitre de la Maison de la famille Drummond se ferme, mais un autre s’ouvre pour Françoise Dumais.

«La vie est bonne pour moi. Il y a quelques semaines, la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille m’a approchée pour un poste d’accompagnatrice au développement et à la mobilisation. Ils avaient entendu que je quittais. Donc, très prochainement, je recommencerai à travailler quatre jours par semaine. Je conseillerai les membres sur tous les aspects du travail de direction. Je vais mettre à profit mes connaissances et mon expérience», a-t-elle conclu pleine de gratitude.

 

(Note de la rédaction) Pour souligner la Journée internationale des femmes, le 8 mars prochain, L’Express Magazine a choisi de mettre en lumière des femmes de la région de Drummondville qui se démarquent particulièrement pour leurs qualités humaines, qu’elles évoluent dans le monde des affaires ou communautaires.

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