Le poids politique du Québec doit être protégé selon le Bloc

Rédaction
Le poids politique du Québec doit être protégé selon le Bloc
Martin Champoux, député de Drummond à la Chambre des communes. (Photo : Gracieuseté)

POLITIQUE. Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Martin Champoux, député de Drummond, forceront les partis fédéraux à se prononcer sur l’importance de préserver le poids politique du Québec et la représentativité de la nation québécoise à la Chambre des communes, dans le cadre d’une journée de l’opposition.

Les députés du Bloc incitent les partis politiques à rejeter la proposition de redécoupage présentée par Élections Canada, qui ferait perdre un siège au Québec.

«Pour la première fois depuis 1966, un siège sera retiré à la Chambre des communes et c’est la nation québécoise qui écoperait. Cette décision évacue froidement le caractère national du Québec et le condamne à voir son poids politique s’émietter au fil des décennies. La Chambre des communes a plusieurs fois reconnu que le Québec forme une nation et que sa langue officielle est le français, notamment au printemps dernier. Tous les partis politiques et le gouvernement Trudeau, au premier chef, doivent aujourd’hui en prendre acte et s’engager formellement à s’assurer que le poids politique de la nation québécoise sera maintenu intégralement et durablement», a expliqué M. Blanchet dans un communiqué de presse.

Le Bloc québécois s’est opposé dès le départ à la répartition proposée à l’automne par Élections Canada en vertu de laquelle le Québec serait seul à perdre un siège à la Chambre des communes, alors que l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, y feraient des gains. Le Québec passerait de 78 à 77 sièges, tandis que la Chambre des communes s’accroîtrait de 338 à 342 élus.

La motion déposée par le Bloc québécois se lit comme suit :

«Que, de l’avis de la Chambre :

(a) tout scénario de redécoupage de la carte électorale fédérale qui aurait pour effet de faire perdre une ou des circonscriptions électorales au Québec ou de diminuer le poids politique du Québec à la Chambre des communes doit être rejeté;

(b) la formule de répartition des sièges à la Chambre doit être modifiée et elle demande au gouvernement d’agir en conséquence.»

Selon Martin Champoux, l’influence du Québec à la Chambre des Communes et au Canada se retrouve à être diminué. «Il faut établir un processus permanent de préservation de la nation québécoise et de son poids au sein de la fédération, jusqu’au moment où les Québécois pourraient choisir un autre avenir, leur souveraineté. Tranquillement, progressivement, mais de façon inexorable, le poids, l’importance, l’influence, l’autorité du Québec et conséquemment du français se réduisent à l’intérieur du Canada. Il faut agir dès maintenant pour contrer ce glissement rapide et inquiétant du pouvoir politique du Québec et la motion que nous déposons aujourd’hui va en ce sens», a ajouté Martin Champoux.

«Dans quelques semaines, nous aurons l’occasion de débattre du projet de loi que j’ai déposé le 8 février dernier qui vise justement à préserver le poids politique du Québec en ajoutant, dans le texte de la Loi constitutionnelle de 1867, une “clause nation” fixant au seuil minimal de 25 % la proportion de députés du Québec au sein du parlement canadien. Nous aurons donc l’occasion de voir si les députés du Québec de tous les partis confondus sont sincères quand ils prétendent défendre les intérêts de la nation québécoise», a conclu le député de Drummond.

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