Heurté au volant de son vélo électrique : le facteur humain en cause selon le coroner

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Par Marilyne Demers
Heurté au volant de son vélo électrique : le facteur humain en cause selon le coroner
L'accident est survenu à l'intersection des rues Saint-Pierre et Larocque. (Photo : Ghyslain Bergeron)

INVESTIGATION. La mort d’un homme de 39 ans, survenue à la suite d’un accident de la route entre son vélo électrique et un autobus scolaire à Drummondville en septembre dernier, était accidentelle, estime le coroner Yvon Garneau. Celui-ci pointe néanmoins du doigt la modification des vélos à assistance électrique, comme celui conduit par la victime. 

Dans son rapport d’investigation rendu public aujourd’hui, le coroner conclut que le facteur humain est en cause. La victime, décédée d’un polytraumatisme craniocérébral consécutif à l’accident, ne portait pas de casque protecteur et était sous l’influence de drogues.

«La vitesse potentielle de l’appareil qu’il pilotait a été un facteur clé à considérer quant à l’aggravation du risque d’avoir une collision», soulève le coroner Garneau.

Le coroner Yvon Garneau sur les lieux de l’accident. (Photo d’archives – Ghyslain Bergeron)

Ce dernier, ainsi que les enquêteurs de la Sûreté du Québec, a été en mesure d’affirmer que le vélo pouvait rouler à une vitesse supérieure à 32 km/h, malgré que l’appareil n’a pas fait l’objet d’expertise. Selon des commerçants spécialisés dans la vente et la réparation de vélos rencontrés, le type de vélo utilisé par la victime ne peut être procuré au Québec.

Celui-ci développe une puissance de 5000 watts et peut atteindre 70 km/h. Au Québec, un vélo réglementaire développe 500 watts de puissance pour atteindre une vitesse maximale de 32 km/h.

«Il serait pour le moins naturel, pour ma part, d’énoncer que les vélos électriques qui circulent sur les voies cyclables du Québec ne devraient jamais être l’objet de modification ou d’altération à la capacité de batterie ou de limitateur de vitesse», indique le coroner.

«Inévitable»
Rappelons que Nicolas Paré circulait sur la rue Saint-Pierre le 30 septembre dernier, lorsqu’il a été heurté par un autobus scolaire. Le chauffeur de l’autobus, qui se dirigeait en direction est, a entrepris un virage à gauche sur la rue Larocque voyant que la circulation était immobilisée devant lui.

Au même instant, Nicolas Paré, au volant de son vélo électrique, est arrivé en sens inverse, soit en direction ouest. Le cycliste a été éjecté au sol, après avoir percuté l’avant-droit de l’autobus.

«Aucun élément criminel n’a ressorti de cette investigation. Le conducteur de l’autobus, malgré un bon champ de vision, n’a pas été en mesure d’apercevoir le vélo qui arrivait en sens inverse. Selon plusieurs témoins, le vélo conduit par M. Paré circulait à une vitesse très élevée et, malheureusement, il ne portait pas de casque protecteur», écrit Yvon Garneau dans son rapport d’investigation, ajoutant qu’aucune preuve technique ni physique ne permet cependant de connaître la vitesse exacte du vélo et de celle de l’autobus avant l’impact.

Le chauffeur de l’autobus scolaire, un ambulancier paramédic retraité, est sorti pour secourir la victime. Les ambulanciers sont arrivés quelques minutes plus tard et ont poursuivi les manœuvres en continu jusqu’à l’hôpital, où le décès de Nicolas Paré a été constaté.

Selon le coroner, l’impact était inévitable. «Inévitable est le mot qui convient parce qu’il reflète ce que les témoins de l’accident ont été unanimes à déclarer, soit que le vélo est arrivé à «grande» vitesse», relate le coroner.

Par ailleurs, Réseaux plein air Drummond a été consulté sur cet événement durant l’investigation. L’organisme confirme qu’il n’y a pas de lien entre la configuration des pistes cyclables dans ce secteur et l’utilisation d’un vélo assisté comme tel.

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