Les 100 premiers jours de Stéphanie Lacoste

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Par Marilyne Demers
Les 100 premiers jours de Stéphanie Lacoste
Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville. (Photo : Marilyne Demers)

DRUMMONDVILLE. Assermentée le 12 novembre, cinq jours après avoir été élue, Stéphanie Lacoste a franchi le cap symbolique des 100 jours à la mairie de Drummondville.

L’entrée en poste des élus municipaux dont huit nouveaux; l’adoption des budgets d’investissement et de fonctionnement 2022; cinq séances publiques, de même que des dizaines et des dizaines de rencontres ont notamment meublé les trois derniers mois.

«Je suis une travaillante. Il arrive régulièrement que je sois à l’hôtel de ville avant 8h et que je sois encore là après 20h. Je ne vois pas le temps passer», indique la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, rencontrée à son bureau récemment peint en vert, «couleur de l’espérance».

«Mon défi est de concilier ma vie personnelle avec le travail. J’ai un bon mari qui prend le relais. Il sait que j’avais à mettre ces heures parce qu’il y a quand même une marche à monter entre le rôle de conseillère municipale et de mairesse. Par contre, le dimanche, je n’ai rien à l’agenda. C’est une journée que je passe chez moi. Je redeviens une maman. Je m’occupe de mes semis. J’aime faire le lavage parce que c’est très terre à terre», lance-t-elle, en riant.

Cet équilibre lui permet de conjuguer non seulement son rôle de mairesse, mais aussi celui de présidente de la Société de développement économique de Drummondville (SDED) et de préfète de la MRC de Drummond, dont les dossiers ont occupé son esprit depuis le début de son mandat.

«Est-ce qu’il y a des choses que j’aurais fait autrement? Non. J’assume tout ce que j’ai fait. Est-ce que j’ai trouvé des choses difficiles? La réponse, c’est oui. Je suis arrivée dans un contexte où il y avait beaucoup de changement», avoue-t-elle.

Un processus d’embauche a été entrepris afin de pourvoir le poste de directeur général de la SDED, laissé vacant après le départ de Martin Dupont l’automne dernier. Du côté de la MRC de Drummond, un diagnostic organisationnel a été réalisé en décembre, ce qui a mené à la nomination de Christine Labelle à titre de directrice générale.

«À la MRC, je suis arrivée dans un contexte plus fragile. Je suis contente d’avoir proposé qu’on fasse un diagnostic organisationnel. Des fois, on me racontait des histoires. Ça m’intéresse le passé pour comprendre, mais je n’ai pas envie que ça dicte le futur. En allant chercher une opinion neutre, on a une photo claire de nos défis», affirme-t-elle.

Par ailleurs, Stéphanie Lacoste a ajouté une autre corde à son arc la semaine dernière. Elle a été élue représentante du Caucus des cités régionales au conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

Bons coups

Au cours des 100 premiers jours de son mandat, la mairesse de Drummondville souligne quelques bons coups. «Une de mes plus grandes fiertés, c’est ce qu’on a fait pour les garderies», dit-elle.

La Ville de Drummondville a identifié huit emplacements prêts à accueillir de nouvelles installations en service de garde éducatif à l’enfance sur son territoire afin d’accélérer leur implantation, alors que le manque de places est criant dans la région.

«C’est un sujet de l’heure. On a besoin de garderies. Les places, c’est beau et les CPE sont prêts à déposer leur projet, mais quand on a fait le Chantier sur les services de garde en 2020, on nous disait que c’était difficile de trouver des terrains. On a été capable d’en identifier huit», souligne Stéphanie Lacoste.

Toujours du côté de la jeunesse, la première magistrate se réjouit du lancement officiel de la nouvelle mouture du conseil jeunesse de Drummondville. L’initiative permettra d’élire 13 citoyens du niveau secondaire, d’âges, d’appartenances culturelles et de milieux socio-économiques diversifiés.

Leur mandat sera de représenter les intérêts des jeunes auprès de la Ville et ce, pour un mandat de deux ans. Les jeunes élus se réuniront une fois par mois à huis clos, le mardi soir. Deux fois par année, ils siégeront en séance publique.

«On a une réponse des jeunes au-delà de nos espérances. C’est un projet pour moi qui est essentiel. Les jeunes n’ont pas les mêmes limites que nous, ils nous amènent complètement ailleurs et des fois, même si ça ne peut pas se réaliser, ça nous amène à regarder autrement», fait valoir celle qui s’est impliquée dans le milieu scolaire, notamment comme présidente du comité de parents de l’ancienne Commission scolaire des Chênes.

Pas moins de 23 jeunes ont déposé leur candidature afin de siéger sur le conseil jeunesse. La première séance est prévue au retour de la relâche, en mars.

Hausse de taxes critiquée

Depuis qu’elle a été élue, Stéphanie Lacoste a dû faire face à la critique lorsque les élus municipaux ont adopté le budget 2022, avec une hausse de taxes de 2,1 %.

En campagne électorale, la station de radio Énergie 92.1 a demandé aux candidats à la mairie de Drummondville s’ils étaient en faveur d’une hausse de taxes, une baisse ou un gel? Stéphanie Lacoste avait répondu, entre autres : «La pandémie a laissé des traces dans les finances des citoyens. L’inflation moyenne au pays frôle 2,8 % en 2021, et les perspectives restent incertaines. Dans ces circonstances, je suis en faveur d’un gel de taxes, au moins pour la première année d’un premier mandat».

«Si on lit ce que j’ai écrit, à savoir si je suis en faveur, la réponse est oui. Je n’ai jamais dit que c’était sûr et certain qu’on gelait les taxes. Quand on est arrivé autour de la table, on l’a analysé. Si on allait là, ça faisait en sorte qu’on prenait du retard. Le choix qu’on avait, c’était soit qu’on gèle les taxes et j’ai l’air de respecter ce que j’avais dit; soit j’assume la décision du conseil et on les augmente de 2 %. Avec cette option, ça fait en sorte qu’on augmente tranquillement au lieu de prendre une grosse bouchée l’année prochaine. Je peux comprendre que ç’a déçu des gens, mais je pense encore aujourd’hui que c’était la bonne décision», soutient-elle.

«On est rendu une ville de 80 000 habitants. On n’est pas encore rendu à 100 000, mais on a des besoins, alors il faut être cohérent», poursuit-elle, ajoutant avoir respecté le cadre financier de la Ville.

Discussions de corridor

Les relations sont bonnes entre les 13 élus municipaux, soutient la mairesse de Drummondville. Elle avoue toutefois avoir trouvé difficile la cinquième vague, alors que les échanges se sont faits davantage à distance.

«On a des discussions riches et constructives autour de la table, mais ce qui soude le plus, ce sont les discussions de corridor. Et ça, on ne les a plus. C’est donc plus difficile de créer un esprit d’équipe. J’ai hâte qu’on sorte de cette pandémie pour pouvoir retrouver le facteur humain, mais ça va bien, fait savoir Stéphanie Lacoste. Je garde la porte de mon bureau volontairement ouverte pour que les membres du conseil municipal se sentent les bienvenues quand ils viennent à l’hôtel de ville.»

Avec les allègements sanitaires annoncés la semaine dernière par Québec, les membres du conseil municipal devraient être plus présents à la maison du citoyen au cours des prochaines semaines.

D’ailleurs, ils débuteront sous peu l’élaboration de la nouvelle planification stratégique avec l’équipe administrative, ce qui devrait occuper une majeure partie des 100 prochains jours.

D’autres actions réalisées

  • La Ville a augmenté de 47 % sa contribution financière à l’Office d’habitation Drummond, passant de 360 000 à 530 000 $. Cet octroi s’inscrit dans le plan d’acquisition de logements abordables prévu par l’organisme. «Les logements sociaux et abordables, ça demeure une priorité», insiste Stéphanie Lacoste.
  • Les comités, commissions, chantiers et délégation ont été allégés. «Maintenant, ce sont plus des suivis administratifs qui sont faits entre le délégué et le répondant administratif. C’est beaucoup plus rapide comme façon de faire», soutient Stéphanie Lacoste.
  • Les élus municipaux ont mandaté une firme pour la planification d’un nouveau parc industriel pour compléter la Vitrine 55, dans le secteur Saint-Nicéphore. Cette nouvelle zone de 28,5 millions de pieds carrés est attendue dans un horizon de cinq ans et plus.
  • Un premier réseau cyclable quatre saisons a été aménagé. Près de 45 kilomètres de corridors de mobilité active hors chaussée sont désormais entretenus pendant l’hiver.
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