Antonin Lauzière a défié les éléments en Gaspésie

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Antonin Lauzière a défié les éléments en Gaspésie
Antonin Lauzière a couru 666 kilomètres en huit jours tout en faisant face à une météo hivernale redoutable. (Photo : CHOK Images)

COURSE. Antonin Lauzière a accompli le défi qu’il s’était lancé de courir plus de 600 kilomètres à travers la Gaspésie en plein cœur du mois de janvier.

Parti le 6 janvier, Antonin Lauzière espérait traverser les 625 kilomètres du Petit tour de l’Est en moins d’une semaine et ainsi battre la marque de huit jours et 16 heures qu’il avait établie au printemps 2020. Il aura atteint son objectif à moitié puisqu’il a franchi la ligne d’arrivée le 14 janvier, soit huit jours exactement après son départ. Durant ce parcours, le coureur a affronté des températures sous les -40 degrés Celsius et des vents de 85 kilomètres à l’heure.

«J’aurais aimé le compléter en dessous d’une semaine, mais c’était plus un objectif secondaire. Je voulais surtout améliorer ma marque du printemps. En même temps, on a eu beaucoup de neige et des températures difficiles. On a bien performé malgré tout», a témoigné le coureur.

De plus, le parcours a été modifié en cours de route. Le coureur a bifurqué par Cap-des-Rosiers, ce qui a augmenté la distance totale à 666 kilomètres et amené le dénivelé total à 8 000 mètres d’ascension.

En plus des éléments, l’ultra-marathonien devait composer avec les usagers de la route qui étaient nombreux à certains endroits. Bien qu’il était suivi par un véhicule récréatif et deux autres voitures, Antonin Lauzière a dû faire preuve d’une grande prudence en bordure des routes.

«C’était une grosse charge de faire ça de façon sécuritaire en hiver avec toutes les courbes de la route. Je me suis tout de même senti en danger constant malgré nos précautions. J’ai toujours couru dans le sens contraire de la circulation pour voir venir les déneigeuses. Aux croisements, il fallait faire des changements de voies urgents. Il y avait beaucoup de poids lourds et, en plus, les accotements étaient réduits par la neige. C’était mieux la nuit puisqu’on voyait les phares au loin», a poursuivi M. Lauzière.

Braver l’adversité

Le Drummondvillois s’était fracturé une cheville à l’hiver 2020. Cette blessure lui a causé quelques ennuis, mais la cheville a tenu le coup durant tout le trajet.

La route et ses nombreux usagers ont causé bien des soucis à Antonin Lauzière et son équipe. (Photo : CHOK Images)

«Mon ligament ne l’a pas toujours trouvé facile, mais, étrangement, à l’arrivée, ça semblait avoir fait du bien à ma cheville. Je ne l’avais jamais vue aussi peu enflée. Elle s’est enflée par moment, mais, au repos, elle revenait plus à la normale. Je ne m’attendais pas à ça», a-t-il indiqué.

D’autres petites blessures ont également affecté la course de l’athlète. Une légère tendinite à un bras a été causée par l’utilisation de bâtons de marche lors des montées et une seconde tendinite au talon d’Achille gauche a été ressentie.

Antonin Lauzière a vécu l’adversité de différentes façons. Il signale que le manque de sommeil a été très difficile au courant du voyage. Il affirme avoir dormi moins d’une vingtaine d’heures au cours des huit jours de course.

«L’adversité s’est présentée sous des formes que je n’ai pas vu venir. Il y a eu la météo et le trafic, mais c’est surtout le manque de sommeil. On n’a pas assez dormi et on est tombé dans un genre de délire de se dire que dormir était une perte de temps. Le manque de sommeil nous a ralentis», a exprimé M. Lauzière.

Le groupe a malgré tout réussi à conserver le sourire en prenant soin les uns des autres.

«On a fait l’erreur de célébrer la fin lorsqu’il restait encore 166 kilomètres à faire. Ça n’a pas été facile jusqu’à la fin. On est resté souriant malgré tout, il n’y a pas eu de chicane dans l’équipe. On s’est écouté et on a pris soin de chacun. C’est un effort de groupe. Sans eux, je ne me serais jamais rendu», a ajouté Lauzière.

Celui-ci se félicite d’avoir conservé le pas de course durant l’entièreté du trajet contrairement à son voyage du printemps 2020.

Prochains défis

À peine revenu de ce périple, Antonin Lauzière prévoir déjà ses prochains défis sportifs. Au mois d’août, il veut traverser le Sentier international des Appalaches (SIA), qui traverse la Gaspésie et les Chic-Chocs sur une distance de 650 kilomètres. Puis, à l’automne, l’adepte de sports envisage de parcourir la Côte-Nord, entre Tadoussac et la fin de la route 138.

«On n’avait pas encore fini la course que l’équipe voulait se lancer dans un autre projet. Si tout va bien, on espère pouvoir les faire cette année», a conclu Antonin Lauzière.

D’ailleurs, le parcours du Petit tour de l’Est a été documenté en vidéo afin d’en faire un court-métrage réalisé par Thomas Doucet. En cours de route, il a été décidé d’utiliser les photographies de Benoît Bisson, connu sous le nom de CHOK Images, pour créer un livre qui inclura également les impressions d’Antonin Lauzière et de ses accompagnateurs.

Partager cet article