Avant d’aller à l’urgence, il y a d’autres professionnels

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Par Cynthia Martel
Avant d’aller à l’urgence, il y a d’autres professionnels
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SANTÉ. Avec la pression que subissent les hôpitaux de la région, des travailleurs de la santé souhaitent mobiliser la population afin de donner un coup de main au réseau. Avant de se rendre à l’urgence, il est possible de consulter bien d’autres professionnels qui sont habiletés à répondre aux besoins dans l’immédiat.

Martin Rajotte, président du Comité de coordination local du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP), et Dr Mathieu Larrivée, chef local de médecin de famille à Drummondville, veulent conscientiser les Drummondvillois.

«Les gens sous-estiment un peu le pouvoir qu’ils peuvent avoir à nous aider. Chaque petit geste peut faire la différence, à commencer par juste prendre soin de soi-même. Ça aide la communauté médicale, car ça peut éviter bien des problèmes», fait valoir M. Rajotte.

Ensuite, bien d’autres alternatives aux hôpitaux existent.

«L’équation se fait souvent rapidement : j’ai un problème, je vais à l’urgence. Mais ça, pour le personnel, c’est énergivore, surtout dans le contexte actuel. Ce qu’on veut dire, c’est qu’on peut compter sur une myriade de professionnels disponibles pour divers maux et problèmes», indique M. Rajotte.

Martin Rajotte, président du Comité de coordination local du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens. (Photo gracieuseté)

Dentiste, optométriste, physiothérapeute, chiropraticien, pharmacien et podiatre ne sont que quelques-uns des professionnels accessibles.

«Jamais quelqu’un ne va consulter un optométriste à un moment autre que de changer ses lunettes, pourtant, ils sont capables de faire plus que ça. Par exemple, il peut me guider dans le cas où j’aurais reçu une branche dans l’œil en me disant si c’est grave ou non. Peut-être qu’il ne sera pas capable de régler le problème dans l’immédiat, mais il sera en mesure de prodiguer quelques conseils pour que je puisse patienter quelques jours ou semaines, ce qui peut faire la différence dans le réseau», précise-t-il.

«Avant d’aller à l’urgence, on peut aussi appeler notre médecin de famille. Toutes les cliniques ont été réorganisées dans le sens où il n’y a plus de rendez-vous qui se donnent des mois à l’avance; on va de plus en plus à la semaine ou aux deux semaines. On a augmenté notre offre de dernière minute aussi. Mais attention, ce n’est pas le temps d’aller faire son examen annuel, par exemple», ajoute Dr Mathieu Larrivée, précisant que les usagers sans médecin de famille nécessitant un rendez-vous urgent peuvent composer le 1 877 313 2029.

En cas de doute, la ligne Info-santé 811 est une autre excellente ressource à la disposition de tous.

Dr Mathieu Larrivée, chef local de médecin de famille à Drummondville. (Photo gracieuseté)

«Ces conseils sont vrais pour maintenant, mais pour tout le temps aussi. Il n’y a personne de toute façon qui aime attendre à l’urgence», souligne Dr Larrivée.

Toutefois, les deux professionnels tiennent à préciser qu’il ne faut surtout pas que leur message freine certaines personnes à consulter pour des problèmes graves.

«Si on a un membre coupé, des douleurs dans la poitrine, des convulsions, des virus tels que bronchite, pneumonie, une toux sévère, on n’hésite pas à consulter. Il ne faut pas attendre, car ça engendre des problèmes plus graves par la suite», conviennent-ils.

La collaboration de tous, disent-ils, aidera à maintenir la capacité à traiter les urgences, offrir les soins de santé qui ne peuvent pas être décalés, maintenir des soins adéquats, donner de l’air aux travailleurs, minimiser le délestage et diminuer les heures supplémentaires obligatoires.

«Il y a quelques semaines, il y a eu une baisse d’achalandage à l’urgence. On vu à quel point ça pu être salvateur aussi temporaire que ç’a pu l’avoir été. Donc, on imagine très bien comment ça pourrait l’être encore plus si c’était prolongé. Oui, il y a les hospitalisations liées à la COVID-19 qui augmentent, mais il n’en demeure pas moins que la population générale continue à avoir besoin de soins, d’où l’importance de protéger le réseau», conclut Martin Rajotte.

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