La construction d’une vie

Gabriel Cormier, collaboration spéciale
La construction d’une vie
Mabel Perreault et Jacques Laferté lors de leur mariage, Drummondville, 1954. Société d’histoire de Drummond, Fonds Pierre Dozois; P184-005356. 

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE DRUMMOND. L’histoire de Jacques Laferté et Mabel Perreault prend ses origines bien avant leur union le 13 février 1954. Grâce à d’imposantes recherches débutées en 2018, leur fille, Nathalie, a pu remonter les traces de leurs ancêtres jusqu’au XVIIe siècle, époque où la Nouvelle-France n’en était qu’à ses débuts.

De fil en aiguille, les trajectoires de leurs prédécesseurs se réunissent, au début du XXe siècle, à Drummondville, qui deviendra le décor de la vie de Jacques et Mabel. Née le 5 décembre 1929 à Waltham au Massachusetts, Mabel emménage à Drummondville, avec sa famille, en 1932, où Jacques voit le jour le 21 octobre 1931.

Jacques et Mabel profitent d’un Drummondville effervescent pour vivre leurs premières expériences. Habitant sur la 6e avenue du quartier Saint-Jean-Baptiste avec sa famille, Mabel est embauchée par la Drummondville Cotton après avoir étudié au Collège Ellis et intègre, après quelque temps, l’équipe de la paie. C’est d’ailleurs lors d’une journée ensoleillée de l’été 1950 où elle se rend à pied à son travail qu’un jeune homme, Jacques Laferté, la remarque et l’invite à sortir. Issu d’une famille d’entrepreneurs, propriétaire du commerce de bois J.-A. Laferté, Jacques grandit sur la rue Bérard, près de l’Hôpital Michaud, avant d’étudier, notamment, au Collège Jean-de-Brébeuf et au Collège Mont-Saint-Louis.

Jacques Laferté ltée, Drummondville, 1965. (Société d’histoire de Drummond, Fonds Pierre Dozois; P184-005362)

Alors que Mabel et Jacques n’en sont qu’aux balbutiements de leur relation, ce dernier, âgé de 19 ans, est frappé par le décès de son père, Gérard Laferté, en octobre 1950, lors d’un accident de chasse. Croyant éventuellement prendre la succession de son grand-père, Joseph-Antoine Laferté, à la tête du commerce de bois, Jacques est profondément déçu lorsque celui-ci est vendu à la compagnie Val Royal en 1951. Bien qu’il y demeure employé jusqu’en 1960, Jacques caresse le rêve de fonder un jour son propre magasin. C’est pourquoi il s’affaire à développer un réseau en s’impliquant au sein de divers organismes, dont la Chambre de commerce des Jeunes, au sein de laquelle il devient président en 1957, ainsi que le Club Richelieu.

Jacques et Mabel s’unissent finalement le 13 février 1954 en l’église Saint-Joseph de Drummondville, débutant officiellement leur vie conjugale, mais également familiale. Deux ans plus tard, le jeune couple accueille son premier enfant, Marie-Chantal, suivi par la naissance de Nathalie en 1959.

Fort de ses expériences, Jacques quitte la compagnie Val Royal et fonde son propre commerce, Jacques Laferté ltée, sur le 4e rang de Grantham en 1960. Ayant également recruté deux de ses collègues de Val Royal dans l’aventure, à savoir Claude Léger et Jacques Letendre, le jeune entrepreneur fait croître son magasin grâce à son entregent et ses idées novatrices, tout en s’occupant de sa famille qui continue de s’agrandir avec les naissances de Guylaine en 1962 et de Louis-Jacques en 1964. Dans les années 1970, Jacques Laferté ltée a le vent dans les voiles, procédant à l’ouverture d’une deuxième succursale à La Présentation en 1969, puis d’une autre à Plessisville en 1977, tandis que celle de Drummondville profite de plusieurs agrandissements pour diversifier les produits qu’elle offre.

Jacques Laferté ltée, Drummondville, vers 1965. Société d’histoire de Drummond, Fonds Famille Jacques Laferté et Mabel Perreault; P328.

Si Marie-Chantal, Nathalie et Guylaine s’éloignent du magasin avec le temps, Louis-Jacques y revient en 1988 afin de prendre place auprès de son père. Une nouvelle succursale s’ajoute ensuite à Saint-Hyacinthe en 1990, tandis que celle de Plessisville ferme ses portes la même année. Louis-Jacques acquiert de plus en plus de responsabilités au sein du commerce, puis présente, en 1997, une offre d’achat à son père qui se sent alors prêt à passer le flambeau. Même s’il n’est plus propriétaire, Jacques, tout comme Mabel qui s’occupe des relevés de paie depuis le tournant des années 1980, demeure impliqué dans la compagnie jusqu’en 2001. Deux ans plus tard, la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond couronne la carrière de Jacques en l’intronisant au Temple de la renommée des affaires en tant que bâtisseur.

Profitant d’une retraite bien méritée, Jacques et Mabel ne manquent pas les occasions de passer de bons moments avec leurs enfants et leurs petits-enfants, tout en continuant de pratiquer le golf et le ski qui les passionnent depuis plusieurs décennies. Après une vie remplie de grands bonheurs auprès de sa famille, Jacques décède des suites d’un accident vasculaire cérébral le 3 septembre 2021, deux semaines après le décès de son petit-fils Juan-Manuel Cordova-Laferté emporté par les eaux de la rivière Natashquan le 20 août, à l’âge de 22 ans.

Pour connaître toute l’histoire de Jacques Laferté et Mabel Perreault, procurez-vous le livre La construction d’une vie, en vente au coût de 25 $ à la Société d’histoire de Drummond dès le 6 décembre.

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