Nouveau Québec récompensé au Festival du film de Whistler

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
Nouveau Québec récompensé au Festival du film de Whistler
Christine Beaulieu fait partie des personnages principaux du film Nouveau Québec. (Photo : gracieuseté)

CINÉMA. La Drummondvilloise d’origine, Sarah Fortin, a remporté le prix EDA du meilleur long-métrage réalisé par une femme, pour Nouveau Québec, dans le cadre du Festival du film de Whistler.

«J’ai été présenter le film à Whistler. C’était chouette de le partager en dehors des limites du Québec. Le prix de réalisation est donné par une association internationale de femmes en cinéma et en journalisme, Alliance of Women Film Journalists. C’est intéressant de voir qu’en dehors du Québec, ce film-là peut résonner et trouver sa place», soutient la réalisatrice.

La réalisatrice Sarah Fortin lors de l’événement à Whistler. (Photo: gracieuseté)

Nouveau Québec est le premier long-métrage de Sarah Fortin. Dans le passé, elle a réalisé et écrit plusieurs courts-métrages de fiction. Quelques documentaires figurent aussi sur sa feuille de route. Cette dernière accueille très bien cette distinction, ce qui l’encourage à poursuivre dans le domaine.

«Faire du cinéma, c’est un processus long et complexe. Nouveau Québec a été tourné dans le nord du Québec. Ce long-métrage a été ardu à mettre à l’écran. Ce prix me donne confiance. Ça donne une petite tape sur l’épaule pour mes autres projets.»

Lever le voile sur un territoire méconnu

Le film Nouveau Québec s’articule autour de Schefferville, un ancien village minier qui est situé dans la région de la Côte-Nord. «Dans l’esprit populaire, Schefferville est une ville fantôme. Quand les mines ont fermé en 1982, la majorité des travailleurs allochtones sont partis parce qu’il n’y avait plus de travail.»

«Les deux communautés autochtones adjacentes, c’est-à-dire les Innus Matimekush-Lac John et les Naskapis de Kawawachikamach, sont restés là-bas et ils ont toujours continué à vivre sur le territoire qu’on a abandonné», poursuit-elle.

Sarah Fortin a eu un réel coup de cœur pour l’endroit, alors qu’elle a travaillé pendant une dizaine d’années pour le projet Wapikoni mobile, un studio ambulant de formation en documentaire et en enregistrement de musique et des vidéoclips pour les communautés des Premières Nations du Québec.

«En y retournant année après année, je me suis vraiment attachée à ce lieu. En premier lieu, j’y allais dans le contexte du travail. Au fil du temps, il y a une idée de film qui a germé», soutient-elle.

Les relations entre Autochtones et Allochtones sont au coeur du long-métrage. (Photo: gracieuseté)

Nouveau Québec est une fiction, illustrant le quotidien d’un jeune couple qui se rend à Schefferville pour régler la succession du père de Sophie (Christine Beaulieu). Un événement inattendu les force à rester, car Mathieu (Jean-Sébastien Courchesne) est le seul témoin.

La réalisatrice met l’accent sur l’immensité du territoire, tout en abordant la relation entre Autochtones et Allochtones. D’ailleurs, les Premières Nations ont eu une place importante dans le projet.

«Pour moi, c’était indispensable de tourner avec les gens qui vivent toujours là-bas, mentionne-t-elle. Je voulais créer une vraie rencontre entre Autochtone et Allochtone. On partage le même territoire, les mêmes espaces. On connaît peu notre histoire commune et leur histoire à eux. En les incluant dans mon film, c’était à mes yeux un premier pas pour se réconcilier.»

La première projection de Nouveau Québec a eu lieu en octobre, au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal. Si pour l’instant, le film fait partie de la sélection du Festival du film de Whistler, il sera possible de le voir dans les salles de cinéma en février 2022.

Partager cet article