ACCIDENT. La MRC de Drummond n’a pas été épargnée par des accidents de la route impliquant de jeunes conducteurs en 2021. Au cours des six derniers mois, quatre jeunes âgés de moins de 19 ans ont perdu la vie lors de tragédies routières. Si la somme des événements fait craindre le pire, le coroner Yvon Garneau estime qu’il s’agit du «hasard de la vie».
«Il s’agit de quatre accidents différents, arrivés à différents endroits, dans différentes circonstances. Le seul point commun qu’on pourrait tirer, c’est que c’est arrivé à peu près dans une même période. C’est le hasard de la vie, soutient Yvon Garneau. Ce qui est plutôt exceptionnel, c’est que ça implique des jeunes dans la même région, mais ça peut se produire dans d’autres régions au Québec aussi.»
Dans la nuit du 12 juin, un passager de 17 ans est décédé à la suite d’une collision entre un véhicule et un arbre sur la rue Clair, dans le secteur Saint-Nicéphore. Le 8 octobre, en soirée, une adolescente de 13 ans a perdu la vie dans des circonstances tout autres. La victime a été happée par une voiture, alors qu’elle circulait à pied sur le boulevard Saint-Joseph Ouest, à Saint-Majorique-de-Grantham.
Un conducteur de 19 ans a péri dans une sortie de route dans la nuit du 20 novembre, sur la route 143, à Saint-Pie-de-Guire. Environ une semaine plus tard, le 28 novembre, un accident de la route a couté la vie à une conductrice de 17 ans sur l’autoroute 20 à la hauteur du chemin du golf Ouest.
Yvon Garneau s’est vu confier les investigations de ces événements, à l’exception de celui survenu à Saint-Majorique-de-Grantham. Les rapports sont attendus ultérieurement.
«En ce qui concerne l’accident sur la rue clair et celui à St-Pie-de-Guire, la seule chose qu’on pourrait dire c’est que les investigations tournent autour des mêmes points à vérifier et à confirmer. Rien n’est confirmé en ce moment parce que les enquêtes et les investigations ne sont pas terminées, ni du côté de Sûreté du Québec ni du côté du coroner», indique-t-il.
«À chaque accident, on va toujours vérifier si la vitesse, la configuration, la drogue, la fatigue ou la distraction est en jeu. Ça n’a pas de genre ni d’âge», ajoute-t-il.
Rappelons qu’en 2011, Yvon Garneau a émis des recommandations visant les jeunes conducteurs afin de mettre un frein à l’«hécatombe», après que soit survenue une tragédie routière qui a coûté la vie à quatre jeunes hommes de 18 à 22 ans à Drummondville. Il a notamment recommandé d’imposer un couvre-feu de minuit à 5 h du matin à tous les conducteurs de moins de 24 ans.
Sept ans plus tard, de nouvelles mesures de sécurité routière sont entrées en vigueur à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), dont la limitation du nombre de passagers entre minuit et 5h du matin pour les titulaires d’un permis probatoire ainsi que l’imposition un couvre-feu allant de minuit à 5 h du matin pour les apprentis conducteurs.
Au cours des dernières années, le bilan routier québécois s’est amélioré chez les jeunes conducteurs, mais ces derniers demeurent surreprésentés. Par ailleurs, malgré les récents événements survenus dans Drummond, le coroner Garneau n’y voit pas un retour en arrière.
«C’est du cas par cas. Chaque cas a sa particularité. Ce ne sont pas des événements qui feront dire à des statisticiens ou même à des coroners qu’il s’agit d’un fléau quelconque. On peut parler d’événements tristes qui se sont succédé, mais ça ne vient pas modifier la qualification à donner au mot bilan», est d’avis le coroner Garneau.
«Le bilan routier impliquant les jeunes s’est amélioré avec le temps. Les recommandations qui sont devenues des lois et des règlements au Québec ont eu leur effet. Ça fonctionne», poursuit-il.
Selon les plus récentes données de la SAAQ, 229 personnes ont perdu la vie lors de collisions impliquant des véhicules routiers depuis le début de l’année à travers la province. Les statistiques par région et catégories d’âge seront disponibles au printemps.
