CULTURE. Josée Lajoie et Evelyn Losier se sont dépassées en tant qu’artistes en réalisant l’exposition Authentique reliance qui est sous le thème des chevaux. Que ce soit au niveau des techniques utilisées ou du sujet, chacune a sorti de sa zone de confort, tout en grandissant à travers cette expérience.
Les deux femmes n’en sont pas à leur première collaboration. Elles ont présenté une exposition à la Poudrière de Windsor, en 2019. Une complicité est née entre les artistes. «J’ai toujours aimé le travail de Josée. Quand j’ai vu ses tableaux avec des chevaux, j’ai capoté. Je trouvais qu’elle maîtrisait bien le sujet. Je trouvais aussi que c’était loin de moi», raconte Evelyn Losier.
Josée Lajoie a lancé un défi à cette dernière, en lui proposant de monter un projet d’exposition dans lequel elles partageraient chacune leur vision du cheval. Evelyn Losier n’avait jamais peint cet animal, malgré l’attachement qu’elle a envers le mammifère. Après une période de doute, elle a accepté.
La Germainoise a étudié le sujet avec sérieux, en consultant des livres. Elle a même été à une écurie afin de plonger dans cet univers. «Je me suis pratiquée. J’ai fait du dessin. Depuis deux ans, je m’exerçais. J’ai fait des croquis à l’aquarelle», relate-t-elle.
Par la suite, Evelyn Losier a laissé libre cours à son imagination en créant des tableaux à l’acrylique dans son atelier. Fidèle à ses habitudes, l’artiste a intégré des matériaux recyclés dans ses œuvres, comme du papier de soie, des bijoux, une sangle de ceinture, du bois et des morceaux de comptoirs.
Avec du recul, cette dernière constate que cette expérience a été bénéfique pour elle. «Même après 30 ans de métier, j’ai réussi à sortir de ma zone de confort. Je ne pensais pas que ça allait m’arriver, mais j’ai pris ça comme un cadeau. Au début, ça peut aller chercher des émotions comme un état de panique, mais quand on a terminé de le faire, c’est guérisseur.»
De son côté, Josée Lajoie était déjà familière avec les chevaux. Elle en dessine depuis qu’elle est toute petite. «C’est un être exceptionnel. Toute jeune, j’expérimentais déjà sa capacité à nous comprendre. C’est facile d’avoir un lien avec un cheval. Dans ses yeux, il comprend des choses spéciales. Quand tu le flattes, on se calme automatiquement. Il y a une connexion», soutient-elle, les étoiles dans les yeux.
Cette fois, elle a décidé d’utiliser des techniques différentes, en maniant un coteau et une spatule en silicone pour créer de la texture dans ses toiles, peintes à l’huile. Dans quelques œuvres, elle a même pris du fil à broder pour faire la crinière du cheval.
Une œuvre collaborative se trouve également dans l’exposition, présentée au centre de diffusion Axart. «Josée m’est arrivée avec la cause des chevaux sauvages en Alberta. On a découvert le travail de la photographe Sandy Sharkey. Elle nous a donné la permission de parler d’elle. On a fait l’œuvre à partir d’une photo», explique Evelyn Losier.
Les œuvres seront exposées jusqu’au 2 janvier. En décembre, la galerie est ouverte du mardi au dimanche. Sur place, il est aussi possible de découvrir le marché de Noël d’Axart. Huit artistes de la région présentent une variété de produits.
