Plus de sécurité réclamée sur la rue Paris

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Par Marilyne Demers
Plus de sécurité réclamée sur la rue Paris
Des citoyens demandent un ralentissement de la vitesse sur la rue Paris. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CIRCULATION. Des résidents de Drummondville réclament plus de sécurité sur la rue Paris, notamment aux abords du parc Antonio-Baril, déplorant que plusieurs automobilistes roulent à une vitesse «inacceptable».

André Bisson est l’instigateur d’une pétition demandant à la Ville de Drummondville de mettre en place des mesures visant à ralentir la vitesse de circulation sur la rue Paris. «Beaucoup d’enfants se rendent au parc Antonio-Baril, été comme hiver. Il m’arrive souvent de devoir aider des jeunes à traverser la rue, indique M. Bisson. Il y a aussi une boîte aux lettres commune et là aussi, les personnes doivent être vigilantes quand elles s’y rendent. Plusieurs automobilistes n’ont aucune courtoisie pour les piétons.»

André Bisson. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Malgré l’installation de gendarmes cet été afin de ralentir la vitesse, le résident de la rue Paris soutient que ce n’est pas suffisant. Il estime que l’aménagement d’un dos d’âne permettrait d’améliorer davantage la sécurité des usagers vulnérables, dont les enfants. «C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu d’accident, mais il ne faudrait pas attendre que ça arrive», déplore M. Bisson.

La requête citoyenne a été acheminée à la Ville en avril dernier. «Comme toute requête en modération de circulation, pour être étudiée, elle doit être appuyée par au moins six citoyens qui résident dans le secteur. Celle-ci a rejoint près d’une douzaine de citoyens. On l’a mise à la programmation pour les études de 2021», informe Clyde Crevier, surintendant à la circulation routière à la Ville de Drummondville.

Des relevés de circulation ont été réalisés sur cette rue en mai dernier pendant une période de sept jours. Il en est ressorti que près de 85 % des automobilistes respectent la limite de vitesse. «On se base sur la vitesse au 85e centile, qui est une donnée reconnue de façon universelle. Cette vitesse est de 52 km/h sur la rue Paris. Ça veut dire que 85 % des automobilistes roulent à 52 km/h ou moins, alors que 15 % dépassent cette vitesse. La vitesse moyenne sur la rue Paris est de 44 km/h», rapporte Clyde Crevier.

L’étude démontre également qu’une moyenne de 1 995 véhicules par jour circulent sur la rue Paris. «C’est dans les standards pour une rue locale principale. La limite supérieure qu’on essaie de ne pas dépasser pour une rue locale principale est de 3000 véhicules par jour», précise le surintendant à la circulation routière.

Disant être bien au fait de la problématique, le conseiller municipal du district 8, Yves Grondin, entend appuyer les citoyens dans leur requête. «Ça fait longtemps que je demande qu’il y ait un dos d’âne dans cette portion de la rue Paris. Une demande formelle a été faite par les citoyens et sera traitée cet hiver par le comité de circulation pour pouvoir arriver, je l’espère, à l’installation d’un dos d’âne dès l’an prochain», mentionne-t-il.

Les résidents de la rue Paris connaîtront la décision rendue au printemps.

Rues à l’étude   
En plus de la rue Paris, la Ville de Drummondville a effectué des études sur 48 rues cette année. Les données démontrent que la vitesse moyenne est supérieure à 50 km/h pour la moitié d’entre elles. La vitesse dépasse 55 km/h pour cinq rues.

À la lumière de ces résultats, des recommandations seront émises et des projets seront priorisés selon les sommes disponibles. L’enveloppe budgétaire est de 100 000 $ par année pour les mesures de modération de vitesse. L’information sera présentée aux élus au début 2022. Les projets retenus seront annoncés au printemps.

«D’année en année, on intervient sur des vitesses qui sont de plus en plus basses sur le réseau routier pour diminuer les vitesses et répondre aux attentes des citoyens. On va toujours traiter les rues qui ont les problématiques les plus graves et ensuite on va descendre de façon graduelle dans les rues qui sont visées par des vitesses inférieures», explique Clyde Crevier.

«Quand la vitesse ne satisfait pas les critères pour des aménagements physiques de modération de la circulation, on intervient en sensibilisation. On peut penser par exemple aux gendarmes, aux radars pédagogiques ou à la remorque sur radar», poursuit-il.

Projet pilote
Au printemps dernier, la Ville de Drummondville a procédé à l’ajout de sections de limitation de vitesse dans deux secteurs de son territoire. La vitesse a été limitée à 40 km/h dans deux quartiers résidentiels situés dans les secteurs du Vigneron et de la Commune, une première sur le territoire.

Une analyse de l’efficacité des mesures a été effectuée. Elle doit être présentée aux élus en début 2022. La Ville veut aussi sonder les résidents pour connaître leur satisfaction relativement au niveau de sécurité acquise.

«Ce serait intéressant de connaître leur perception sur les changements apportés. Par exemple, est-ce qu’il y a eu des effets positifs ou négatifs ou encore aucun effet? Est-ce qu’il y a eu un impact sur le nombre d’interventions policières? Ce serait des données intéressantes à recueillir pour avoir un tableau complet de la situation, de même que pour connaître les avantages et les inconvénients pour voir si on étend cette mesure à d’autres secteurs», fait savoir Clyde Crevier.

Questionné à savoir si la Ville de Drummondville compte diminuer la vitesse à 40 km/h pour l’ensemble de ses quartiers résidentiels, le surintendant à la circulation routière indique que ce n’est pas prévu pour le moment.

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