Des animaux à l’épreuve de l’hiver

Michael Deetjens
Des animaux à l’épreuve de l’hiver
La moufette, l’ours et le raton laveur préfèrent l’hivernation. (Photo : Deposit)

MAGAZINE. Escapades dans le Sud, siestes, fourrures et plumes protectrices, les animaux ont leurs façons bien à eux de passer à travers la saison froide. Petit survol rapide de quelques stratégies utilisées par les espèces de la région.

À l’arrivée de l’automne, certains animaux s’activent davantage. C’est le cas des mammifères qui se préparent à hiberner. L’hibernation est cet état de sommeil profond où seulement les fonctions vitales de l’animal restent actives. La marmotte est probablement un des exemples les plus connus. Elle mangera sans retenue afin d’être bien dodue au moment de se réfugier dans son terrier. Ses réserves de graisse lui serviront à passer l’hiver. De leur côté, l’ours, la moufette et le raton laveur préfèrent l’hivernation, cet état de somnolence où l’animal demeure toutefois alerte et peut se réveiller à tout moment. L’ours peut d’ailleurs donner naissance pendant son hivernation.

Chez les amphibiens, le crapaud d’Amérique utilise ses pattes arrière pour se creuser un refuge à l’abri du gel. Il peut se réfugier à plus de 1 m de profondeur. Sa compatriote, la grenouille des bois choisira une méthode digne d’un film de science-fiction, la cryoconservation! Elle se laissera tout simplement congeler. À l’arrivée du froid, son corps produit du glucose qui protège ses cellules contre le gel. Son cœur et sa respiration s’arrêteront. Morte en apparence, elle reprendra vie au printemps suivant. Cette capacité exceptionnelle inspire plusieurs recherches scientifiques dans le domaine de la conservation des organes humains.

Chaque automne, des maisons sont prises d’assaut par des hordes d’insectes. La raison est simple, ils cherchent un refuge au chaud pour passer l’hiver. En nature, ils se mettent plutôt à l’abri sous des feuilles mortes, des souches d’arbres ou des roches. À l’instar de la grenouille des bois, certains produisent des substances leur permettant de survivre à la congélation. D’autres insectes, plus rares, s’envolent au chaud. C’est le cas du monarque. Ce fameux papillon aux grandes ailes orangées va parcourir des milliers de kilomètres afin de rejoindre ses sites d’hivernage au Mexique.

Les oiseaux de la province sont nombreux à migrer vers le Sud. Nous croyons, souvent à tort, qu’ils quittent pour fuir le froid. En réalité, la cause est la raréfaction de leurs sources de nourriture. Les insectes se faisant rares pendant l’hiver, plusieurs oiseaux insectivores décideront de partir. C’est le cas des parulines et des hirondelles. Même chose pour les oiseaux aquatiques comme le grand héron dont les proies hibernent ou deviennent inaccessibles lors du gel des plans d’eau. Un autre exemple bien connu est la migration des bernaches du Canada avec leur fameuse formation en «V». Malgré ces quelques déserteurs, plusieurs nous tiendront tout de même compagnie pendant la saison froide. C’est le cas de la mésange à tête noire, qui malgré sa petite taille, affronte avec brio la rigueur de nos hivers. Elle arrive à baisser sa température corporelle de plus de 10 °C pendant la nuit afin d’économiser des calories qu’elle transformera en graisse protectrice. Par temps froid, elle gonfle son plumage, utilisant ainsi l’air entre ses plumes comme un isolant. En vue des jours difficiles, elle fait même des provisions. Elle dissimulera sa nourriture dans des centaines de cachettes. Dotée d’une bonne mémoire, elle peut retrouver ses caches un mois plus tard!

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