Un marché encore à l’avantage des vendeurs

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Par Louis-Philippe Samson
Un marché encore à l’avantage des vendeurs
(Photo : Deposit)

MAISON. Actuellement, le délai pour vendre une maison unifamiliale est trois fois moins long qu’il y a deux ans dans l’agglomération de Drummondville. Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment la rareté de propriétés disponibles sur le marché à l’heure actuelle.

Selon les rapports trimestriels de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) comptabilisés ici depuis le début de l’année 2019, au premier trimestre de cette même année, il fallait en moyenne 121 jours pour vendre sa propriété. Au troisième trimestre de 2021, ce délai moyen était passé à 43 jours. Sur la même période, à l’échelle provinciale, le délai est passé de 104 à 45 jours.

Francis Cortellino, économiste à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), a confirmé que le marché actuel favorisait les vendeurs en raison de la rareté des maisons disponibles sur le marché. Présentement, l’inventaire immobilier de la région de Drummondville est évalué à environ trois mois.

«Si, à partir d’aujourd’hui, personne ne met en vente sa maison, avec le rythme actuel des ventes, il faudrait environ trois mois en demi pour tout vendre ce qu’il y a de disponible. Dans un marché équilibré, on a entre huit et dix mois d’inventaire. À ce moment, les acheteurs et les vendeurs ont le même poids de négociation. En haut de 10 mois d’inventaires, c’est un marché à l’avantage des acheteurs. Dans ce contexte, on peut voir des baisses de prix et des délais de vente qui sont très longs», a détaillé l’économiste.

Nathalie Bisson, vice-présidente pour la région de Drummondville de la Chambre immobilière Estrie-Mauricie-Centre-du-Québec. (Photo : Gracieuseté)

La rareté des maisons a également contribué au raccourcissement constant des délais de vente qui ont été observés depuis deux ans. «C’est le manque d’inventaire qui est le facteur principal des délais de vente plus courts. Lorsqu’il n’y a pas de choix, les gens veulent acheter rapidement. Ils seront plusieurs acheteurs potentiels à s’intéresser à la même maison, donc elle se vendra plus vite. Ce genre de délais est exceptionnel», a expliqué Nathalie Bisson, vice-présidente pour la région de Drummondville de la Chambre immobilière Estrie-Mauricie-Centre-du-Québec.

Bien que les ventes se soient conclues plus rapidement, Mme Bisson affirme que ces décisions ont été réfléchies par les acheteurs et n’ont pas été impulsives.

«Souvent, lorsqu’un acheteur va faire une offre sur une maison, il en aura visité d’autres avant et il aura probablement fait des offres d’achat qu’il a perdues. L’acheteur ne voudra peut-être pas en perdre une autre et bougera rapidement. Ce sera plus une rapidité d’action qu’une question d’impulsivité. La décision aura été réfléchie malgré la vitesse», a ajouté la vice-présidente de la chambre immobilière.

Vers un ralentissement

Le rythme des ventes commence à diminuer. Les acheteurs se font plus rares et le nombre de propriétés demeure bas. «Ça peut faire en sorte que les situations qu’on a connues l’an passé, comme les surenchères et les hausses de prix très fortes, vont s’atténuer. Le marché va devenir moins favorable aux vendeurs, mais, tant que l’offre restera limitée, il y aura une pression qui fera que les hausses de prix vont rester positives au cours des prochains trimestres», a évoqué M. Cortellino.

Le ralentissement était d’ailleurs prévisible alors que la période de l’année est historiquement moins propice à la vente d’une maison. Actuellement, les acheteurs et vendeurs viseraient plus une transaction pour le printemps.

«La surchauffe immobilière a duré sur une très courte période au début de l’année 2021. On est encore dans un marché de vendeurs parce qu’il n’y a pas énormément de propriétés sur le marché. On a eu une hausse des inscriptions en octobre, donc il y a un peu plus de propriétés sur le marché. L’urgence est moins forte puisqu’il commence à y avoir plus de choix», a observé Mme Bisson.

À Victoriaville et Saint-Hyacinthe, les délais ont eux-aussi diminué fortement. Présentement, il faut, en moyenne, 42 jours à Victoriaville pour vendre sa maison comparativement à 119 jours en début d’année 2019. Du côté de Saint-Hyacinthe, le délais moyen est passé de 80 jours à 25 jours en deux ans.

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