Achat d’une maison : 100 000 $ plus cher qu’en 2019

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Par Louis-Philippe Samson
Achat d’une maison : 100 000 $ plus cher qu’en 2019
Au troisième trimestre de 2021, la maison se transigeait à un prix moyen de 292 371 $ dans la région de Drummondville. (Photo : Deposit)

MAISON. Depuis le début de l’année 2019, le prix des maisons unifamiliales a augmenté de façon constante dans la région de Drummondville. Un acheteur devra débourser, en moyenne, près de 100 000 $ supplémentaires pour faire l’acquisition d’une demeure en 2021.

Selon les données de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le prix moyen des maisons drummondvilloises a été à son plus faible lors du deuxième trimestre de 2019, avec ses 189 639 $. Présentement, la maison moyenne se transige à un prix de 292 371 $. Le marché drummondvillois demeure plutôt abordable alors que le prix moyen au Québec se situe à 433 836 $.

C’est entre le premier et le deuxième trimestre de 2020, soit lors du premier confinement québécois dû à la COVID-19, que la plus forte hausse a été enregistrée à Drummondville. Un bond de 32 441 $ du prix moyen a été observé dans la région, à ce moment, pour se fixer à 229 977 $.

Francis Cortellino, économiste à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). (Photo : Gracieuseté)

À la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), l’économiste Francis Cortellino explique que cette hausse de prix peut s’expliquer de différentes façons. D’abord, plusieurs ménages ont choisi de déménager plus loin des grands centres et puis ont voulu plus d’espace dans un contexte où plusieurs travaillaient de la maison. Ensuite, le jeu de l’offre et la demande a eu son rôle à jouer.

«Sur la question des prix, pour toute demande, il faut une offre. Partout au Québec, l’offre de propriétés à vendre est très limitée. Lorsqu’il y a une demande qui est très forte et une offre qui est très faible, c’est une recette parfaite pour voir des hausses de prix substantielles», a-t-il expliqué.

La surenchère a également eu son rôle à jouer dans l’augmentation des prix des propriétés, a évoqué la vice-présidente pour la région de Drummondville de la Chambre immobilière Estrie-Mauricie-Centre-du-Québec, Nathalie Bisson. «Le phénomène de la surenchère a fait augmenter le prix médian des propriétés et la valeur du marché, malgré qu’on est dans un des marchés les plus abordables au Québec. Ça a causé une augmentation plus forte que la normale», a-t-elle ajouté.

Stabilisation du marché

Les prévisions des analystes immobiliers prévoient que le marché devrait se stabiliser au cours des prochains mois. Parmi les causes de cette stabilisation, on cite que plus de propriétaires devraient recommencer à vendre leur maison, que la diminution du prix du bois accélérera la construction de nouvelles maisons et, ainsi, les prix vont se stabiliser pour reprendre une hausse plus normale dans les prochaines années.

«Les acheteurs sont moins pressés. En même temps, cette période-ci de l’année est moins propice à la vente. Les gens ont un bail jusqu’au mois de juillet, tout en espérant que les taux d’intérêt n’augmentent pas. Il y a plusieurs facteurs qui vont nous donner les lignes directrices des prochains mois, dont si les taux d’intérêt restent stables, s’il y a plus de propriétés sur le marché et le prix du bois. À mon avis, il n’y aura pas vraiment de baisse de marché, mais plutôt une stabilité pour la prochaine année. Après, on devrait reprendre une échelle plus normale d’augmentation annuelle de 1 % à 1,5 % sur une période de neuf ou dix ans. C’est la tendance que j’observe depuis que je fais ce métier», a indiqué Nathalie Bisson.

Les acheteurs devront également surveiller leur capacité d’endettement alors que les taux d’intérêts pourraient évoluer rapidement. Francis Cortellino recommande la vigilance actuellement. «Dans une situation comme on a connu, je crois que les ménages doivent faire très attention pour éviter d’avoir un niveau d’endettement trop élevé. Ce qui est intéressant, il y a des mesures, qui ont été mises en fonction au cours des dernières années. Elles font en sorte que les gens qui ont des taux d’intérêt à 1 % ou 2 % doivent tout de même être capable de payer à 5 % ou 6 %. Les institutions financières font des tests de résistance pour s’en assurer et aider les ménages à ne pas arriver à un taux d’endettement trop élevé», a-t-il expliqué.

Dans les marchés avoisinant Drummondville, des tendances semblables ont été observées. À Victoriaville, le prix moyen a augmenté de 66 880 $ depuis 2019 pour se fixer présentement à 248 327 $. À Saint-Hyacinthe, l’augmentation a été de 100 174 $ pour atteindre 343 119 $ à l’heure actuelle.

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