CULTURE. Claire Cossette a traversé une épreuve difficile, celle d’accompagner sa mère jusqu’aux derniers moments de sa vie. Pour tenir le coup, la Drummondvilloise s’est rattachée à sa passion, en réalisant douze œuvres photographiques qui recensent les étapes du deuil.
Claire Cossette a toujours eu un coup de cœur pour la photographie. Celle qui œuvrait à l’argentique a récemment fait la transition au numérique. Depuis quelques années, elle se plaît même à prendre des photos via son téléphone cellulaire.
Elle adore le côté spontané que lui permet ce genre de photos. «Je me censure beaucoup moins au niveau de la technique. Je peux amener mon téléphone partout. C’est facile à utiliser. Quand j’ai ma grosse caméra, je suis portée à penser au côté technique et à la composition de l’image, en oubliant mon sujet.»
Pendant la pandémie, la Drummondvilloise a appris que sa mère était atteinte de la maladie de Lou Gehrig. «Je suis devenue proche aidante. Ça a été une période très difficile et très prenante. Ma mère a perdu peu à peu toutes ses capacités physiques et motrices. Elle a dû mettre de côté son appartement, trouver une résidence intermédiaire et ensuite un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHLSD)», soutient celle qui assistait sa mère tous les jours.
Pendant cette période, Claire Cossette a eu comme réflexe de sortir son téléphone cellulaire, question de capturer quelques photos des paysages qui l’entouraient. Le parc Woodyatt a entre autres fait partie de ses destinations. Le soir, la photographe regardait son travail, en s’amusant à faire quelques modifications. C’est grâce à ces petits moments de bonheur qu’elle a réussi à tenir le coup. «C’était ma façon de faire le vide», précise-t-elle.
Les photographies de l’artiste sont lumineuses, vives et colorées, ce qui contraste avec la noirceur des moments vécus. «Malgré le côté sombre et très éprouvant de toute cette période, se vivait également des moments magiques, lumineux, remplis d’amour, j’ai voulu que cela se dégage dans mes choix photos», indique l’artiste.
Dans le cadre de l’exposition Passer à travers, pour ma mère…, un total de douze œuvres photographiques sont présentées à la Galerie mp tresart, jusqu’au 31 décembre. Brisures, Suivre le courant, Plonger en eaux troubles, Le retour de la petite coccinelle et Le grand départ, chacune de ces œuvres retrace une étape du processus du deuil.
Claire Cossette souligne que plusieurs personnes pourront s’identifier à l’exposition. «Les photos et les titres parlent beaucoup. Ça peut avoir une résonnance pour les autres proches aidants. Ils vont se reconnaître dans le processus. C’est personnel et très intime, mais à la fois universel.»
Rappelons l’exposition collective Osez le rouge se poursuit, réunissant une vingtaine d’artistes qui ont créé des œuvres (peinture, sculpture, photographie, vitrail, sculpture et gravure) en s’inspirant de la couleur rouge.
La Galerie mp tresart est située à Durham-Sud. Les heures d’ouverture sont le vendredi de 19 h à 21 h, le samedi/dimanche de 11 h à 17 h et sur rendez-vous la semaine. L’entrée est gratuite.
