Yvon Lambert, un héros imparfait selon David Arsenault

Yvon Lambert, un héros imparfait selon David Arsenault
Yvon Lambert s'amuse avec les organisateurs d'un tournoi amical de hockey-balle au Camping de la plage des sources de Wickham, en août 2013. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Rêvant d’écrire une biographie sportive ou artistique depuis une dizaine d’années, David Arsenault n’avait essuyé que des refus… jusqu’au jour où Yvon Lambert a accepté son offre.

La première rencontre entre les deux hommes a eu lieu quelques semaines plus tard, en juin 2020, en pleine pandémie.

«C’était comme une blind date! Je ne savais pas si ça allait fonctionner, mais dès le départ, il y  a une complicité qui s’est installée. J’ai tout de suite senti qu’Yvon était intéressé par le projet. Il était prêt à parler et il avait du temps à me consacrer. Quand je suis parti, je me suis dit que j’avais un sujet en or entre les mains», a raconté David Arsenault.

Pendant un an, les deux hommes se sont rencontrés toutes les trois semaines, à raison de quatre ou cinq heures chaque fois. Au fil de ces entretiens, l’auteur a abordé les différentes époques de la vie d’Yvon Lambert de façon chronologique. Ensemble, ils ont aussi visité le village de Saint-Germain, son ancienne maison familiale, le parc qui porte son nom, les rues du centre-ville de Drummondville ainsi que le Centre Marcel-Dionne.

David Arsenault dédicaçant la biographie d’Yvon Lambert. (Photo tirée de Twitter)

«Je voulais m’imprégner des lieux, a expliqué David Arsenault. Je voulais voir d’où il venait. Yvon a été ultra généreux.»

Le premier chapitre relate d’ailleurs son enfance sur la ferme familiale, marquée par un épisode tragique lorsque son jeune frère a été happé mortellement par un train.

«Lorsque j’ai lu ce chapitre à Yvon, j’ai relevé les yeux et j’ai vu des larmes couler sur ses joues. Je me suis dit que si j’avais réussi à le toucher alors qu’il n’y avait aucun effet de surprise pour lui, j’avais fait un bon travail. Il était ému et je l’étais aussi. J’étais très fier. J’avais l’impression de ne pas avoir raté la cible», a confié David Arsenault.

Durant ce processus, le journaliste a découvert une personne authentique. Une relation d’amitié s’est rapidement développée entre les deux hommes.

«Yvon est fidèle à l’image qu’il projette. Avant de le connaître, je me disais que c’était le genre de monsieur avec qui on aimerait prendre une bière et jaser de hockey. J’ai découvert que l’homme qu’il est en public, c’est le même en privé. C’est un être sympathique, sensible et très loyal envers sa famille et ses amis. Bref, c’est une belle personne. Notre relation était forcée au départ, mais on est rapidement devenus complices», a-t-il exprimé, en disant avoir attrapé la piqûre de l’écriture au fil de ce projet.

Aux yeux de David Arsenault, un seul mot peut résumer la carrière d’Yvon Lambert : le travail.

Yvon Lambert lors de l’inauguration du parc qui porte son nom à Saint-Germain-de-Grantham. (Photo d’archives, Érika Aubin)

«Ce gars-là est un travaillant. C’est un gars extrêmement courageux, résilient et qui a une force de caractère incroyable. Une seule fois dans sa vie, il s’est fait faire des reproches parce qu’il se traînait les bottines à l’entraînement. Henri Richard lui avait donné un bon coup de bâton. À partir de ce moment-là, Yvon n’a jamais laissé sa vie privée ou ses excès prendre le dessus sur le hockey. Il s’est toujours présenté à l’aréna pour travailler.»

Le descripteur de football et animateur de matchs de hockey pour la chaîne RDS rappelle qu’à l’époque, la LNH comptait moins d’équipes qu’aujourd’hui. L’organisation du Canadien n’a donc jamais fait de faveur à Yvon Lambert.

«S’il a été un membre de l’équipe aussi longtemps, c’est parce qu’il s’est battu et qu’il a été meilleur que tous les aspirants qui voulaient lui voler son poste. Chaque année, il s’est démené. Il a joué son rôle à la perfection. Il était très à l’aise dans ce rôle de soutien», a-t-il affirmé, en soulignant les nombreux coups violents dont Yvon Lambert a été victime devant le filet.

Pour toutes ces raisons, David Arsenault estime que l’histoire d’Yvon Lambert méritait d’être racontée. «J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Je trouve que c’est un négligé qui a fait son chemin. Très peu de gens ont cru en lui. Aujourd’hui, il a une place de choix dans l’histoire du Canadien, même s’il n’a pas joué 1000 matchs ou qu’il n’a pas marqué 500 buts. Pour moi, il est un Glorieux, au même titre que bien des grandes vedettes qu’on a connues. Yvon est un héros imparfait. Les gens aiment se reconnaître en lui», a conclu David Arsenault.

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