L’histoire d’Yvon Lambert racontée dans un livre

L’histoire d’Yvon Lambert racontée dans un livre
Le livre «Yvon Lambert, un Glorieux au cœur de la dynastie» est disponible en librairie. (Photo : Jonathan Habashi)

HOCKEY. Yvon Lambert est un personnage plus grand que nature. La formidable histoire du colosse de Saint-Germain-de-Grantham est maintenant racontée dans un livre sous la plume du journaliste sportif David Arsenault.

Intitulée «Yvon Lambert, un Glorieux au cœur de la dynastie» cette biographie de 336 pages permet aux amateurs de hockey de découvrir la vie de celui qui a vécu à fond l’âge d’or des Canadiens de Montréal dans les années 1970. Préfacé par Scotty Bowman, le premier ouvrage de David Arsenault est disponible en librairie dès aujourd’hui.

Abordant plusieurs aspects de la carrière d’Yvon Lambert, dont son fameux but contre les Bruins de Boston lors de la demi-finale de 1979, ce livre s’intéresse également à des volets très intimes de sa vie. Le bon vivant aujourd’hui âgé de 71 ans se confie notamment sur son alcoolisme.

Yvon Lambert à l’époque où il défendait les couleurs des Rangers de Drummondville, entre 1968 et 1970. (Photo d’archives, L’Express)

Depuis une dizaine d’années, Yvon Lambert a été approché par de nombreux rédacteurs souhaitant écrire ses mémoires. L’ancien numéro 11 du Tricolore ne se sentait toutefois pas prêt à ouvrir son cœur.

«Le livre de Serge Savard m’a fait réfléchir, a raconté Yvon Lambert. Quand j’ai eu le téléphone de David Arsenault, j’ai accepté de travailler avec lui, parce qu’il a une très bonne réputation dans le milieu. David a travaillé très fort pour réaliser ce projet. Il a fait beaucoup de recherches. Il était très bien préparé. J’ai aimé son approche. Ça a été réellement facile comme expérience.»

Bien qu’il demeure à Montréal depuis plusieurs années, Yvon Lambert reste très attaché à sa région natale, où ses frères et ses sœurs résident encore. «J’ai toujours été très fier de mes racines. J’ai des souvenirs incroyables à Saint-Germain. Ce livre sera très intéressant pour mon monde de Drummondville. Ce sera aussi intéressant pour les jeunes, qui ne connaissent pas beaucoup ma carrière.»

N’ayant commencé à patiner qu’à l’âge de 13 ans et n’ayant pas joué au hockey organisé avant l’âge de 16 ans, Yvon Lambert s’est aussi confié sur son passage dans les rangs juniors, où il a été dirigé par Maurice Fillion chez les Rangers de Drummondville.

«Avant, je jouais dans des ligues de garage. Si Réjean Bergeron ne parle pas de moi à Maurice Fillion, je n’aurais pas connu la même carrière. Maurice est venu me visiter sur la ferme pour me demander si j’aimerais jouer au hockey. Il m’a beaucoup aidé. C’est lui qui m’a mis du plomb dans la tête. Tout est parti de là pour moi. Son encouragement a fait un changement drastique dans ma vie.»

Travailleur infatigable qui a dû surmonter plusieurs embûches durant sa carrière, Yvon Lambert aura savouré un championnat à presque tous les niveaux où il a évolué. Avant de soulever la coupe Stanley à quatre reprises, il a gagné dans les ligues américaine, internationale et junior B… sans oublier le Tournoi midget de Drummondville.

Yvon Lambert lors d’un passage à Drummondville en 2004. (Photo d’archives, L’Express)

«Moi, je suis plus un gars d’équipe. J’aimais gagner en équipe. C’est l’histoire de ma carrière», a lancé le choix de troisième ronde des Red Wings de Détroit en 1970.

«Il n’y a pas grand monde à Drummondville qui pensait que le jeune Yvon Lambert jouerait dans la Ligue nationale, mais j’ai travaillé très fort, a-t-il poursuivi. J’ai aussi côtoyé des gens extraordinaires dans l’organisation des Canadiens. Dans ce temps-là, il faut que tu embarques avec eux. Quand tu rencontres Henri Richard, Yvan Cournoyer ou Guy Lafleur au camp d’entraînement, tu veux rester avec eux, parce que ce sont des gagnants.»

Entre 1976 et 1979, Yvon Lambert vit les plus belles années de sa vie alors que les Canadiens savourent quatre conquêtes successives de la coupe Stanley.

«On a eu tellement de plaisir ensemble! Quand c’est le temps de pratiquer, tu travailles très fort, parce que tu gagnes. Et en gagnant, tu as du plaisir. L’été, on était reçu en champions partout à travers le Canada. On était choyés. À force de gagner, tu en veux encore plus. Tu embarques dans ce momentum-là. C’est le fun d’aller travailler et de voir les gars à l’aréna. Quand tu gagnes, c’est une vie extraordinaire. Quand perds, c’est plus difficile. Les dernières années de ma carrière, à Buffalo et à Rochester, sont aussi bien racontées dans le livre.»

Yvon Lambert est entouré des anciens athlètes Claude Côté et Jules Béland lors de leur intronisation au Panthéon des sports de Drummondville, en 2010. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Trente-sept ans après avoir accroché ses patins, Yvon Lambert demeure un partisan assidu des Canadiens. Il a sa petite idée sur les raisons qui expliquent les insuccès du club, qui connaît l’un des pires débuts de saison de son histoire.

«Présentement, on s’aperçoit que la perte de Shea Weber fait très mal. C’est un grand leader. On l’a vu dans les dernières séries éliminatoires, a souligné Yvon Lambert. En son absence, on n’a pas encore trouvé notre leader dans la chambre. Pour gagner, il va falloir que les 20 gars jouent en équipe chaque soir, comme durant les dernières séries. S’il n’y a que 15 ou 16 gars qui embarquent, ils vont manger des volées, ce ne sera même pas drôle», a dit celui qui représente encore l’organisation lors de différents événements publics.

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