La nouvelle vie plus zen de Kevin Lapierre

La nouvelle vie plus zen de Kevin Lapierre
De 2017 à 2020, Kevin Lapierre a fait partie de la tournée du spectacle Crystal du Cirque du Soleil. (Photo : gracieuseté)

MAGAZINE. Kevin Lapierre est de retour à la maison. Après trois années mouvementées à parcourir le monde avec le prestigieux Cirque du Soleil, le Drummondvillois a choisi de quitter l’industrie du spectacle afin d’adopter un style de vie plus rangé.

Ayant d’abord fait sa marque sur la scène mondiale du patin à roues alignées, Kevin Lapierre a été recruté par le Cirque du Soleil en 2017 afin de contribuer à la création du tout premier spectacle sur glace de la vénérable institution québécoise. En compagnie de patineurs de classe mondiale capables de réaliser des prouesses défiant les lois de la gravité, le jeune athlète a entamé une tournée qui l’a mené aux quatre coins de l’Amérique du Nord et de l’Europe.

Kevin Lapierre. (Photo gracieuseté)

Peu avant que la pandémie éclate, alors qu’il se retrouvait à Londres, Kevin Lapierre a choisi de remettre sa démission au Cirque du Soleil. Le rythme de vie effréné de l’industrie du spectacle est l’un des facteurs qui l’ont poussé à prendre cette décision.

«Ça faisait 15 ans que j’évoluais dans le domaine du sport extrême, dont trois ans en tournée. Au Cirque, tu deviens un athlète et un artiste de haut niveau, au point que tu es transformé. Tout ce qui existe, c’est l’entraînement, le spectacle et l’adrénaline qui va avec. Après, tu te retrouves dans ta chambre d’hôtel, puis tu reprends l’avion pour aller dans une autre ville. Ça se résume à ça chaque semaine. Ça exige beaucoup d’adaptation, mais c’est une expérience de vie qui m’a ouvert l’esprit énormément», raconte celui qui s’est produit sur scène au Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Russie, en Ukraine, en Pologne et au Royaume-Uni.

De retour dans sa ville natale depuis un peu plus d’un an, l’ex-cascadeur professionnel a fondé une petite famille avec sa conjointe Mélissa Belleville. Il y a quelques mois, le couple a accueilli un premier enfant, Arielle.

Une nouvelle aventure

En parallèle avec cette nouvelle vie loin des réflecteurs, Kevin Lapierre a choisi de créer sa propre entreprise, l’air KLP, qui se spécialise dans le nettoyage de conduits de ventilation.

«J’avais le goût d’essayer quelque chose de complètement différent. Je voulais me lancer dans une carrière à l’extérieur du sport extrême», explique celui qui a d’abord été embauché comme technicien au sein d’une entreprise de la région.

Kevin Lapierre. (Photo gracieuseté)

«C’est un travail que j’avais déjà fait il y a plusieurs années. J’adore ce domaine, sauf que ça faisait 15 ans que j’étais mon propre patron. C’était spécial, après le Cirque, de travailler pour quelqu’un d’autre. C’est là que j’ai choisi de le faire par mes propres moyens.»

Fort de son expérience emmagasinée dans l’industrie du spectacle, le jeune entrepreneur de 28 ans s’est lancé tête baissée dans cette nouvelle aventure.

«Au Cirque du Soleil, j’étais chef d’équipe. J’avais choisi les gars qui m’entouraient avec soin. J’ai fait la même chose avec mon entreprise. C’est très dur d’attirer des employés en ce moment, mais si on crée une bonne ambiance de travail, les gens vont avoir hâte de rentrer au boulot», fait-il valoir.

De nature très sociable, Kevin Lapierre apprécie spécialement le contact humain propre à son nouveau métier.

«À mon retour au Québec, j’avais de la misère à parler en français, parce que j’avais vécu dans un monde anglophone, entouré de gens de partout dans le monde. Mais à la base, j’adore la communication avec les gens. On rentre chez eux, dans leur maison, pour faire notre travail.»

«Ce qui me passionne, c’est de leur expliquer la différence qu’on fait dans leur résidence. Ce n’est pas comme installer une nouvelle télévision! On nettoie l’air que les gens respirent en enlevant la saleté et les bactéries. Quand on sort de là, les gens ont un air complètement pur dans leur maison.»

S’il a mis une croix sur les arts du cirque, Kevin Lapierre ne ferme pas la porte au monde du spectacle pour autant. «J’aimerais participer à des compétitions de patinage à l’occasion, mais seulement pour m’amuser. Ce serait pour vivre l’expérience en famille.»

Savourant pleinement le calme de sa nouvelle vie, Kevin Lapierre ne cache pas que l’euphorie d’une tournée mondiale lui manque de temps à autre.

«Pendant des années, tu dois performer à tous les jours, parfois deux ou trois fois par jour. Certains matins, je me dis que j’aimerais ça faire un show en soirée! Je m’ennuie parfois de cette vie-là, mais je le transforme d’une façon différente. C’est juste qu’il n’y a pas 5000 à 10 000 personnes qui t’applaudissent après ton nettoyage», plaisante-t-il en terminant.

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