Le transport en commun en perte de vitesse

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Par Louis-Philippe Samson
Le transport en commun en perte de vitesse
(Photo : Archives)

DÉPLACEMENTS. Le service de transport en commun de Drummondville a vu son nombre de passages diminuer de 26,74 % entre l’année 2019 et 2020. Jusqu’à maintenant, l’année 2021 est encore loin d’atteindre les sommets de 2019. Malgré tout, Drummondville planche sur l’élaboration d’un nouveau réseau qui pourrait voir le jour au cours du prochain mandat municipal.

En 2019, 610 246 passages ont été effectués par les usagers du service. Ce nombre a diminué de 163 176 passages selon le bilan de 2020. En 2021, 334 357 passages avaient eu lieu entre le 1er janvier et le 30 septembre. En suivant le même rythme, il s’agirait d’un total d’un peu moins que 446 000 passages pour l’année complète, ce qui s’approche des résultats de 2020.

Les conséquences de la pandémie ont peut-être refroidi certains utilisateurs à emprunter de nouveau le service de transport en commun. Cependant, des mesures sanitaires sont toujours en place dans les autobus drummondvillois. Le port du masque est en vigueur à bord en tout temps, tout comme la désinfection des mains à la montée et à la descente. Les véhicules sont aussi désinfectés quotidiennement selon la Ville.

À Drummondville, l’administration municipale étudie présentement l’élaboration d’un nouveau réseau de transport en commun. Il était inclus dans la planification stratégique de réviser les schémas de desserte du service afin de l’améliorer dans un objectif de mobilité durable.

«Premièrement, il y a la question de l’accessibilité au réseau. Par exemple, à quelle distance est le point d’embarquement ou de débarquement de sa résidence ou de son lieu d’arrivée est un des facteurs importants. On veut réviser cette variable sur l’ensemble du territoire pour donner l’accès à un maximum de citoyens. Ensuite, il y a la fréquence, personne ne veut attendre l’autobus pendant une heure au froid. Un autre élément à tenir en compte est l’efficacité du parcours. Est-ce qu’une personne peut se rendre du point A au point B de façon efficace et sans trop de transferts?», a indiqué Clyde Crevier, surintendant à la circulation routière de Drummondville.

Plus performant

Pour procéder à cette analyse, la Ville collabore avec la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, dirigée par la spécialiste Catherine Morency, dont l’étude vient tout juste d’être complétée. «On a défini des réseaux de transport en commun qui sont hautement plus performants que ce qu’on a actuellement. Il faut savoir qu’il y a plein de paramètres qui ont été observés. Il y a au-dessus de 200 possibilités de réseaux ou de lignes de transport en commun qui ont été analysées. Maintenant, on a un éventail de propositions à présenter à notre futur conseil municipal parce que ça implique des coûts supplémentaires», a ajouté M. Crevier.

Ces nouveaux réseaux ont été étudiés en fonction d’une multitude de données comptabilisées sur le territoire de Drummondville en tenant compte des conclusions des enquêtes origine-destination du ministère des Transports du Québec. «Il y a une panoplie de choses qui ont été considérées dans la modélisation. On n’a pas simplement tracé des lignes aléatoirement. On est parti du territoire et des déplacements des citoyens pour simuler l’achalandage et la qualité des réseaux», a précisé Clyde Crevier.

Puisque la Ville de Drummondville ne possède pas de société de transport à part entière, elle n’a pas accès à de nombreux programmes de subvention. De plus, la Municipalité n’atteint pas l’ensemble des exigences demandées pour pouvoir se constituer une société de transport à proprement dit.

À ce propos, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a appuyé l’initiative de l’Union des transports adaptés et collectifs du Québec (UTACQ) qui demandait au gouvernement fédéral, lors des élections du mois de septembre, un meilleur financement des services de transports adaptés et en commun dans les régions qu’elle juge «anémique», comparativement à ce qui est offert aux grands centres urbains.

L’administration municipale confirme vouloir poursuivre l’amélioration en continu de son service de transport en commun. Celle-ci cite l’exemple du projet pilote de desserte du parc industriel à ce propos. D’ailleurs, le contrat d’exploitation du service de transport en commun doit être renouvelé prochainement.

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